Jean-Philippe Giroux – IJL – Réseau.Presse – Le Courrier de la Nouvelle-Écosse
Depuis la première mondiale à Moncton, L’Ordre secret a voyagé à Caraquet, Montréal et à Ottawa. En Nouvelle-Écosse, la première aura lieu à la salle Marc-Lescarbot à la Pointe-de-l’Église, le 8 mars à 19 h.
Il y aura des visages familiers dans la foule, notamment l’oncle du réalisateur, Édouard LeBlanc, qui figure dans certaines scènes tournées en Nouvelle-Écosse.
Le film sera ensuite projeté à Chéticamp, Tusket, Dartmouth, Pomquet, Sydney, Petit-de-Grat de même que Truro. « J’ai hâte de voir la réaction des gens », déclare M. Comeau.
8 mars à 19h00 – Salle Marc-Lescarbot, Pointe-de-l’Église – LA PREMIÈRE
9 mars à 19h00 – Sallle Père-Maurice-LeBlanc, Tusket
9 mars à 19h00 – Salle Père-Anselme-Chiasson, Chéticamp
10 mars à 19h00 – Salle George-Cottreau, Dartmouth
16 mars à 18h15 – Salle Société Sainte-Croix. Pomquet
24 mars à 19h00 – Centre communautaire Étoile de l’Acadie, Sydney
26 mars à 15h00 – Salle La Picasse, Petit-de-Gras
31 mars à 19h00 – Boite noir, Centre communautaire francophone, Truro
En décembre, Le Courrier a eu la chance de s’asseoir avec le réalisateur pour discuter de son nouveau documentaire. Ce dernier relate l’histoire de l’Ordre de Jacques-Cartier, une société secrète qui a aidé à la promotion des intérêts des Canadiens français.
M. Comeau veut surtout que les francophones constatent l’ampleur de ce mouvement secret et l’influence de ses réussites sur les communautés acadiennes de la Nouvelle-Écosse.
Il précise que plusieurs membres ont renforcé leur communauté en devenant président, secrétaire ou entrepreneur, nommant comme exemple le fondateur de Comeau’s Sea Foods Ltd., Bernardin Comeau.
L’Ordre secret a eu également une influence sur la création des caisses populaires, des co-ops, surtout dans le nord-est de la province, des organisations artistiques et culturelles ainsi que l’ouverture des clubs Richelieu, pour ne nommer que ceux-là.
Et après la dissolution de « la Patente », l’argent amassé par les commanderies a servi à financer des bourses d’études en français « pour continuer à éduquer les jeunes, créer d’autres leaders ».
« C’est très important que les jeunes comprennent que leurs père, grand-père, oncles et cousins ont travaillé pour ce qu’ils ont aujourd’hui », déclare le cinéaste.
Lors des présentations à Caraquet, Montréal et Ottawa, M. Comeau a animé une période de questions pour alimenter les réflexions entourant l’influence de l’Ordre de Jacques-Cartier sur les francophones canadiennes.
Il souhaite faire pareil lors de son séjour en Nouvelle-Écosse, notamment pour discuter des effets de l’Ordre dans chacune des communautés acadiennes. « Je pense que le monde sera fier. »
Se mettre le nez dans les documents
Phil Comeau a fait de la recherche pendant deux ans afin de réaliser le film. Il a consulté, entre autres, le registre du Centre de recherche sur les francophonies canadiennes à l’Université d’Ottawa ainsi que les documents de l’Ordre entreposés à l’Université de Moncton, y compris ceux des commanderies de la Nouvelle-Écosse. « J’ai lu au moins 40 000 pages de documents », mentionne-t-il.
Le réalisateur a même été au Centre acadien de l’Université Sainte-Anne pour voir si elle possède des archives sur la Patente. Malheureusement, il n’y a rien déterré.
L’embargo sur les archives de l’Ordre a été levé au début des années 2000. En amont de la levée, tous les membres qui ont prêté serment sont demeurés fidèles à l’une des trois valeurs fondamentales de la société : la discrétion.
Malgré tout, quatre individus ont refusé de participer au documentaire, ne voulant pas révéler leur appartenance à la Patente, dit M. Comeau, par peur de se faire critiquer ou, dans des circonstances exceptionnelles, persécuter.