Le Canada abrite près du quart des milieux humides de la planète. C’est l’occasion de sensibiliser à l’importance de la sauvegarde et de la restauration de ces milieux, indispensables à l’humanité.
Petit état des lieux
Près de 90 % des États membres de l’ONU, soit 172 pays, sont parties contractantes de cette journée.
Quelque 2503 zones humides d’importance internationale sont recensées, soit environ 257 millions d’hectares. Les autres zones humides ont aussi leur importance, c’est simplement que le pays contractant a désigné une zone en particulier.
Au Canada, il y 37 sites « Ramsar » et en Nouvelle-Écosse, il y en a trois, soit Musquodoboit Harbour, le bassin de Southern Bight-Minas et Chignecto.
Si vous voulez connaître les différents sites de votre pays d’origine, je vous invite à regarder le site Internet de la RAMSAR, qui donne toutes les informations par pays avec une cartographie.
Protégées, mais…
Malgré la signature de la Convention en 1971, aujourd’hui, 35 % des zones humides de la planète n’existent plus. Elles disparaissent trois fois plus vite que les forêts.
Au Canada, dans les régions méridionales, près de 70 % de zones humides recensées sont dégradées, voire détruites et près de 95 % le sont dans les zones fortement urbanisées. Ce phénomène persiste malgré la prise de conscience de la valeur de ces milieux.
Ce sont les activités humaines qui entraînent leur disparition et leur dégradation. Les principales causes de leur disparition sont le remblaiement pour la construction, l’intensification des pratiques agricoles, la pollution (phytosanitaire, industrielle), le développement de l’aquaculture, la surexploitation des ressources (tourbes, granulats), le pompage massif de l’eau souterraine, la prolifération des espèces envahissantes et les changements climatiques.
Ce n’est pas tout. Durant plusieurs siècles, un bon nombre de milieux humides (marais et tourbières, notamment) était considéré comme infertile et inutile. Ils ont été drainés pour être transformés en zone agricole ou sylvicole.
Qu’est ce qu’une zone humide ?
Selon la Convention, une zone humide peut être de différent type : lacs et rivières, aquifères souterrains, marécages et marais, prairies humides, tourbières, oasis, estuaires, deltas et étendues intertidales, mangroves et autres zones côtières, récifs coralliens et tous sites artificiels (bassins de pisciculture, rizières, réservoirs et marais salants).
Au Canada, les zones humides sont de deux types : organique ou minéral. Le premier type présente une accumulation importante de matière organique ou de tourbe sur laquelle se développent des sols organiques comme des marécages, des marais ou des milieux humides d’eau libre peu profond. Les tourbières et les fens en font partis.
Le second type présente peu ou pas d’accumulation de matière organique ou de tourbe et se situe dans des zones avec excès d’eau.
Quelles sont leurs utilités ?
Les zones humides permettent la recharge des nappes d’eau souterraines et l’apport d’eau douce pour la consommation humaine. Comme ce sont des zones tampons, elles filtrent et épurent l’eau et elles transforment les contaminants.
De plus, elles stockent le carbone atmosphérique. Elles ont une action bénéfique contre les changements climatiques.
En outre, elles ralentissent le ruissellement, ce qui permet de freiner les inondations et les vagues arrivant sur le littoral. Elles ont un effet protecteur contre la sécheresse.
Enfin, les zones humides abritent une multitude d’espèces animales et végétales. Elles sont une source inépuisable de nourriture et de cachette pour la faune et la flore. Avis aux amoureux de la biodiversité !
La préservation au niveau fédéral et provincial
Côté fédéral, le gouvernement soutient la restauration des zones humides par le Plan nord-américain de gestion de la sauvagine et le Fonds des solutions climatiques axées sur la nature.
Côté provincial, Canard Illimité Canada (CIC) gère 21 243 hectares de milieux humides et compte plus de 155 bénévoles. Treasured Wetlands of Nova Scotia met en valeur chaque année des zones humides spéciales à travers la province. Vous pouvez voir sur leur site Internet les différents lieux sélectionnés.
Le 3 et 4 février, de 9 h à 15 h, le CIC organise un week-end d’activités au Wetland Centre, en collaboration avec leurs partenaires du Shubenacadie Wildlife Park. Il y aura des animations autour des zones humides sur le site.
Le CIC a élaboré une boîte à outils sur les zones humides en partenariat avec Ecology Action Centre. Elle sera partagée ce vendredi.
Les protéger pour les transmettre
À notre niveau, c’est assez difficile, car c’est plutôt des enjeux provinciaux et nationaux. Cependant, on peut toujours avoir une action favorable, comme éviter de jeter les déchets et les résidus polluants dans la nature.
Notre regard change sur ces zones humides. Elles sont de véritables lieux fertiles de biodiversité. Elles jouent un rôle vital pour notre vie quotidienne et participent à notre protection contre les aléas climatiques.
Alors, protégeons-les à notre tour !
N’hésitez pas à participer à cette journée mondiale pour valoriser les zones humides. Puis, faites-nous le savoir : alauna@mailo.com.