le Mercredi 9 octobre 2024
le Vendredi 20 octobre 2023 12:00 Nos communautés - Torbé

Torbé : « Il y a un optimisme que j’ai jamais vu dans la communauté »

La région de Torbé, ​​situé dans le comté de Guysborough, en Nouvelle-Écosse. 
 — PHOTO : Nicolas Jean
La région de Torbé, ​​situé dans le comté de Guysborough, en Nouvelle-Écosse.
PHOTO : Nicolas Jean
C’est la première année à l’École acadienne de Torbé et le personnel a du pain sur la planche afin de créer cette nouvelle communauté scolaire, qui ne se fait pas sans le coup de pouce des membres de la localité.
Torbé : « Il y a un optimisme que j’ai jamais vu dans la communauté »
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Nicole Avery Bell, directrice de l’école de Torbé. Son embauche a été déclarée le 7 juillet dernier. 

PHOTO : De gracieuseté - Nicole Avery Bell

 Jean-Philippe Giroux – IJL – Réseau.Presse – Le Courrier de la Nouvelle-Écosse

C’est le 23 juin que le Conseil scolaire acadien provincial (CSAP) a annoncé l’établissement d’une première école acadienne et française à Torbé

Rappelons que le ministère de l’Éducation a approuvé en juin l’installation de classes modulaires à côté du centre communautaire de Torbé. Ce dernier est utilisé actuellement par le personnel de l’école comme espace pour enseigner. Le CSAP a précisé qu’il s’agit d’une solution temporaire

Tout le monde dans la communauté a travaillé fort pour rendre ce rêve possible, raconte Nicole Avery-Bell, la première directrice de l’école. « On a vraiment créé une belle école à l’intérieur du centre communautaire, dit-elle. On est super chanceux d’avoir l’appui de la communauté. » 

Elle est reconnaissante que les résidents de Torbé permettent au CSAP d’utiliser le centre communautaire, un geste qu’elle qualifie de sacrifice. « On est installés et [les membres de la communauté] sont pas capables d’utiliser le centre comme auparavant, explique-t-elle. On s’adapte, par exemple. » 

Il s’agit véritablement d’un espace partagé. Avant le weekend, l’école doit déplacer les pupitres et les matériaux en vue de vider le centre pour les événements communautaires. Les organisateurs font pareillement en nettoyant et réinstallant la classe avant le retour des heures d’école. 

La communauté a même modifié le calendrier d’événements et changé le lieu de certaines activités pour permettre aux élèves de faire leurs études. 

 Les classes modulaires seront installées tout près du centre communautaire de Torbé.

PHOTO : De gracieuseté - Nicole Avery Bell

Une croissance graduelle

Nicole Avery-Bell mentionne qu’il y a moins d’élèves à l’école que prévu. En juin dernier, 48 enfants étaient préinscrits afin de poursuivre leur formation avec le CSAP dans la région de Torbé. Depuis le début de l’année scolaire, il y a trois élèves de Grandir en français et 13 élèves de la 1re à la 9e année dans des classes multiniveaux. 

Une grosse raison expliquant ce recul ? L’incertitude, tout simplement. « Avec le retard de l’annonce du gouvernement, y’a des parents qui voulaient point inscrire leurs enfants, simplement à cause qu’il y avait beaucoup d’inconnus à la fin du mois de juin », déclare la directrice. 

Mais elle insiste sur le fait qu’il y a un bon groupe d’élèves au sein de la première cohorte, qui s’adapte très bien à son nouveau contexte. Elle utilise comme exemple le fait qu’elle parle uniquement en français avec les élèves, moins de deux mois après la rentrée scolaire. 

La directrice est très optimiste, notamment pour l’avenir du français dans sa communauté, qui a été assimilé au fil des années. « Le fait qu’on a 16 élèves qui sont capables de comprendre lorsqu’on parle en français, c’est une grosse réussite », lance-t-elle. 

Cette dernière s’attend à plus d’inscriptions l’année prochaine, une fois que l’école est installée dans ses espaces modulaires et que la communauté constate son plein potentiel au fur et à mesure qu’elle évolue. « Le succès encourage les gens », commente-t-elle. 

Une famille dont les grands-parents sont des Acadiens originaires de Torbé est déjà déménagée dans la région et prévoit inscrire leur enfant à l’école l’année prochaine.

Cependant, la crise du logement dans la région s’avère un défi pour d’autres qui souhaitent s’intégrer dans la communauté. D’ailleurs, le CSAP aurait voulu embaucher plus de personnel pour la rentrée, mais n’a pas pu concrétiser ce processus, faute d’accès à un véhicule ou un mode de transport fiable. 

Mme Avery-Bell est accompagnée cette année d’une éducatrice de Pomquet pour le programme de Grandir en français, qui porte plusieurs autres chapeaux afin d’établir l’école. 

Deux postes d’enseignement ont été affichés, le 6 octobre dernier, ainsi qu’un poste d’éducateur principal à la petite enfance, le jour précédent. 

Mme Avery-Bell souhaite pourvoir ces postes le plus vite possible. « Je suis optimiste qu’il y aura du monde qui va nous joindre bientôt. »

Le CSAP a lancé un formulaire Google pour permettre aux gens de suggérer un nom d’école. Le conseil élu sera responsable de choisir cinq options. Par la suite, la communauté acadienne pourra voter afin de sélectionner leur nom préféré pour l’école de Torbé.