Un rassemblement des familles francophones a eu lieu récemment pour remercier ceux qui ont contribué à faire de l’École Beaux-Marais (EBM) une réalité, il y a 10 ans. Cette célébration marque une revitalisation de la langue et la culture pour l’avenir des générations acadiennes et des francophones de la région.
Cela fait environ 11 ans que les ainés de la région de Chezzetcook et de Grand Desert ont pris des mesures pour réduire les effets de l’assimilation linguistique. Beverly Hugli, une personne bien impliquée dans sa communauté avec d’autres ainés, avait plaidé pour une école de la maternelle à la 12e année. « De mon temps, nous étions punis en classe si nous parlions français, au point que nous voulions éviter cela pour nos propres enfants, déclare Mme Hugli. Cependant, avec l’ouverture de plusieurs écoles par le Conseil scolaire acadien provincial (CSAP), nous avons voulu réclamer notre droit à l’éducation en français pour nos petits-enfants. Notre groupe est toujours impliqué en tant que bénévoles auprès de l’école avec des spectacles de chansons, des contes et d’autres activités. Nous facilitons également les cours de francisation auprès des parents et autres proches afin qu’ils puissent parler le français à la maison avec leurs enfants. Une langue est une partie importante d’une culture, donc je pense que l’école a un rôle très important à jouer dans la préservation et la promotion de la culture. »
Avec l’ouverture de la garderie en 2011 et la création de l’EBM de M-6e, en 2012, le nombre d’élèves a augmenté avec l’ajout de nouvelles classes chaque année. Actuellement, l’école accueille 324 élèves jusqu’à la 8e année et a atteint sa masse critique. En 2019, quelques élèves de la 8e année et du secondaire ont transféré à l’École du Carrefour et à l’École secondaire Mosaïque, alors que d’autres ont transféré dans des écoles anglaises de la région. Selon les projections du CSAP en 2019, une nouvelle école pour les élèves de la maternelle à la 12e année a le potentiel d’accueillir environ 397 élèves.

« Oui, il y avait une maison pleine avec un BBQ, des peintures sur visage, une vente de plantes en plus des châteaux gonflables, dit Brenda Pickup, ancienne directrice de l’école de Bois Joli. Les files d’attente étaient longues pour chacun d’entre eux. Mais ce sont les retrouvailles entre parents qui ne se voyaient pas depuis longtemps qui étaient partout sur le terrain. Bonne représentation du CSAP, beaucoup de gens de la communauté sont venus. »
La Fondation communautaire du Grand-Havre a fait un don de 1 000 $ pour récompenser cette réalisation qui montre qu’il faut vraiment un village pour élever un enfant.
Où nous sommes … l’avenir
L’école a ouvert en 1957 et a servi d’école élémentaire anglaise locale, mais a été fermée lorsqu’elle a été remplacée par l’école élémentaire anglaise de Porters Lake.
Les nombreuses préoccupations des parents incluent le manque d’un gymnase, l’absence d’une cafétéria, d’un laboratoire d’ordinateur et de salles de musique et d’art. Cette réalité a conduit à la réalisation de l’Équipe d’action de EBM pour une école de la maternelle à la 12e année. Elle a fait part de ses besoins en infrastructure au CSAP et au ministère de l’Éducation. « Des politiciens comme Zach Churchill et Kevin Murphy, nos Députés à l’Assemblée législative, sont à bord, mais maintenant nous attendons toujours que la province fasse les plans pour la construction », explique Mme Hugli.
Le CSAP affirme que la construction d’une nouvelle école est la priorité numéro un.
L’ancien directeur général du CSAP et actuel député de Sackville-Preston-Chezzetcook, l’honorable Darrell Samson, a avoué être content du résultat du rassemblement. « J’ai été très impressionné de voir la communauté se rassembler en nombre de 3 à 400 personnes, ce qui démontre la fierté, l’intérêt et l’énergie de la communauté pour une éducation de première qualité en français et le soutien de sa langue et de sa culture, annonce-t-il. Ceci démontre l’engagement de la communauté à freiner l’assimilation. Il y a onze ans, les ainés de Chezzetcook, la deuxième plus ancienne communauté acadienne de la Nouvelle-Écosse, ont reconnu l’importance du français pour la communauté et ont approché le CSAP pour reprendre une ancienne école abandonnée. »
M. Samson a ajouté : « Au niveau fédéral, nous voulons que la province établisse une nouvelle école de la M- 12e année et nous sommes engagés et prêts à participer. Nous serons également présents pour veiller à ce qu’un centre communautaire soit mis en place. Je reconnais qu’il n’est pas raisonnable d’envoyer des élèves de 8 à 12 ans à 50 km de distance dans d’autres écoles alors qu’ils veulent avoir une école communautaire pour réduire l’assimilation. Les écoles sont essentielles pour assurer la préservation de la langue et de la culture des minorités. »