Les plans du nouveau centre, qui se nommera le Centre acadien de l’anse de Chezzetcook, étaient affichés au mur de la caserne pour visualiser le produit final et explorer les possibilités du nouvel espace. Il y avait même une reconstruction en trois dimensions de l’entièreté de l’église. 

L’organisme communautaire a beaucoup d’idées en tête. Elle veut y organiser des spectacles, des cours, des danses, des résidences d’écriture, des expositions d’art, des événements de réconciliation, etc. 

L’achat du terrain (glèbe) autour de l’ancienne église sera effectué la semaine prochaine à un prix de 480 000 $. 

En collaboration avec un investisseur privé, l’objectif est d’aménager l’espace pour créer des logements au deuxième étage de la maison sur le terrain ainsi que des espaces de bureaux ou même un gîte au plancher principal. 

De plus, un puits sera creusé sur le terrain avec la permission de la municipalité régionale d’Halifax. Les discussions sont encore en cours. 

À un prix total de plus de trois millions de dollars, en incluant la subvention de plus de 1,5 million de dollars de Patrimoine acadien, il faudra financer le reste du projet par d’autres moyens, notamment en faisant des levées de fonds et en allant chercher d’autres demandes de subvention. 

Les travaux vont bon train. Ce mois-ci, on s’attaque à l’amiante, à la moisissure et à la qualité de l’air. Des tests ont été effectués récemment et les résultats seront soumis prochainement. 

Au moment de la présentation, l’Acadie de Chezzetcook a annoncé que 85 % de l’amiante a été enlevé. Le reste se trouve principalement dans le clocher. 

D’ici la fin du mois de mai, un étalage des briques sera effectué, après l’examen de la bâtisse. 

En juin et juillet, les ouvriers examineront le bois du clocher, qui est en train de pourrir, pour noter les travaux à faire. On prévoit également de terminer les plans pour la ventilation, la plomberie et le circuit électrique.

Le juste milieu

Il y avait des conditions et des critères à respecter pour confirmer l’achat et la transformation de l’ancienne église. Par exemple, le plan ne devait pas inclure une resacralisation du bâtiment ou la tenue d’événements religieux. 

Roberto Menendez de RM Architects, qui a conçu les plans du nouveau centre, a dévoilé le reste des détails de construction lors de la séance d’information. Il a fallu environ trois mois pour les réaliser. 

L’architecte mentionne que le centre devrait être prêt à ouvrir d’ici le printemps 2024, lorsque les dernières phases seront complétées. 

M. Menendez estime que la communauté est très réceptive à la transformation du bâtiment historique. «Le fait que la communauté se soit beaucoup développée grâce au projet et autour de lui est merveilleux», déclare l’architecte. 

Le but principal est de rénover la bâtisse tout en préservant ses éléments historiques. Le défi sera de restaurer l’édifice le plus possible. «Il faut relier les gens à l’église, dit-il. Même si nous changeons l’usage et le nom, elle continuera à faire partie de leur communauté.»

Selon lui, le lieu servira d’outil pour aider les Acadiens de Chezzetcook à reconstruire leur identité collective. 

Développement culturel et économique

En janvier 2023, après la vente de la salle communautaire et la perte de plusieurs monuments patrimoniaux comme la petite école de West Chezzetcook et le couvent, il ne restait qu’un lieu à préserver : l’église du village. 

«Peu après, en rentrant chez moi, je me suis dit : quelle tristesse ce serait si je passais un jour sur la route et que l’église était en train d’être démolie ou qu’il y avait un panneau à vendre sur la pelouse», raconte Bernadette Robichaud, membre du conseil d’administration de l’Acadie de Chezzetcook. 

Après plusieurs mois de mobilisation, en mi-mars, l’Acadie de Chezzetcook a acheté l’ancienne église Saint-Anselme, dont l’archidiocèse d’Halifax-Yarmouth était le propriétaire, à une valeur symbolique de 1 $. 

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L’Acadie de Chezzetcook souhaite que le tourisme revienne dans la région, encore plus que ça été», commente Mélodie Jacquot-Paratte, directrice générale de l’Acadie de Chezzetcook. 

En attirant du monde plus fréquemment dans la région pour visiter les communautés de Lawrencetown à Musquodoboit, on assurera un meilleur soutien financier des entreprises locales, selon Mme Jacquot-Paratte. 

Elle insiste sur le fait que ce type de projet ne se limite pas à l’achat d’un bâtiment. «On pouvait acheter un bâtiment, ne rien faire, le laisser vide et qu’il ne signifie rien, mais avoir une communauté curieuse, enthousiaste et désireuse de voir quelque chose se produire à l’intérieur, c’est [merveilleux]», déclare la directrice générale.