le Vendredi 14 février 2025
le Jeudi 16 janvier 2025 9:00 Acadie et Francophonie

La nomination du sénateur Réjean Aucoin, un an plus tard

Allocution du sénateur Réjean Aucoin au lancement de l’Association acadienne des parlementaires du Canada, le mercredi 27 novembre, à Ottawa. 
 — PHOTO : Nicolas Jean
Allocution du sénateur Réjean Aucoin au lancement de l’Association acadienne des parlementaires du Canada, le mercredi 27 novembre, à Ottawa.
PHOTO : Nicolas Jean
Plus d’un an s’est écoulé depuis la nomination du sénateur Réjean Aucoin, une année marquée par l’apprentissage, mais aussi par des moments forts.
La nomination du sénateur Réjean Aucoin, un an plus tard
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Questionné sur certains des moments les plus marquants de 2024, M. Aucoin s’est remémoré la fois où il est intervenu, dans sa deuxième semaine au Sénat, pour défendre l’adoption de l’amendement de la Loi relative à l’apprentissage et à la garde des jeunes enfants au Canada (C-35), qui a eu des retombées positives pour les garderies francophones du pays. 

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Je me suis dit que c’était peut-être important de faire découvrir les Acadiens de la Nouvelle-Écosse aux sénateurs de l’ensemble du pays parce que, pendant 10 ans, il n’y avait pas eu de sénateurs acadiens.

— Réjean Aucoin

Mais ce qui lui tient le plus à cœur, c’est la chance qui lui est accordée d’apporter de la visibilité à son coin de l’Acadie. «Je me suis dit que c’était peut-être important de faire découvrir les Acadiens de la Nouvelle-Écosse aux sénateurs de l’ensemble du pays parce que, pendant 10 ans, il n’y avait pas eu de sénateurs acadiens.»

M. Aucoin est le premier Acadien de la Nouvelle-Écosse en plus d’une décennie à être nommé au Sénat, depuis la retraite de Gérald Comeau en 2013.

Ce qui l’intéresse, dit-il, c’est d’être présent pour défendre les intérêts des Acadiens de la Nouvelle-Écosse et des Néoécossais, lorsque des projets de loi, des motions ou autre chose pourraient affecter les citoyens. 

Depuis lors, un second Acadien de la province, Allister Surette, a été nommé au Sénat, un «cadeau béni», selon M. Aucoin. «Je pense que c’est un très bon représentant de l’Acadie de la Nouvelle-Écosse, et on n’aurait peut-être pas pu trouver mieux.»

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En novembre dernier, le sénateur était au lancement de l’Association acadienne des parlementaires du Canada, une association dont il fait partie et dont le but est de regrouper les sénateurs et les députés acadiens œuvrant à Ottawa. 

Il s’agit d’«un mécanisme par lequel on peut se parler, se communiquer puis se rencontrer, qui n’existait pas avant», précise le sénateur. 

La réunion de fondation aura lieu prochainement. 

Les membres souhaitent accroitre la reconnaissance des Acadiens comme minorité nationale. Mais, comme dit M. Aucoin, tout va dépendre des projets de loi présentés et de ce qui va se passer sur la scène fédérale. 

La démission du premier ministre Justin Trudeau, le 6 janvier, a mené à la prorogation du Parlement jusqu’au 24 mars, ce qui entraine un arrêt des travaux sur la colline et une annulation de tous les projets de loi au feuilleton qui n’ont pas reçu la sanction royale. 

Jules Chiasson, directeur général de la Fédération acadienne de la Nouvelle-Écosse (FANE) et le sénateur Réjean Aucoin au lancement de l’Association acadienne des parlementaires du Canada, le mercredi 27 novembre, à Ottawa. 

PHOTO : Nicolas Jean

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Entretemps, les sénateurs peuvent discuter avec leur équipe, mais c’est surtout une période d’attente. «On doit maintenant attendre que le gouvernement revienne en place pour continuer nos travaux», informe-t-il. 

Or, les associations parlementaires poursuivent la même routine. D’ailleurs, certains sénateurs et députés auront l’occasion de joindre la Section canadienne de ParlAmericas pour prendre part à une mission bilatérale en Amérique du Sud, en mars, afin de discuter de divers enjeux, comme l’intelligence artificielle, les maladies et l’éducation. 

«Ça permet de rencontrer des parlementaires des autres pays et de discuter de projets ou de dossiers en commun», explique M. Aucoin. 

Ce dernier siège au comité des langues officielles du Sénat, qui a étudié pendant l’année dernière les services de santé de la langue de la minorité et les façons dont on pourrait les améliorer. 

«Un des constats, c’est qu’obtenir des services dans sa langue, des services de santé dans sa langue, permet de guérir plus tôt, mieux et souvent d’éviter des cas de mortalité», mentionne-t-il, en référence aux études portant sur le sujet. 

«Si on n’est pas capable de communiquer ces informations-là, ça peut nuire au diagnostic, ça peut nuire à la guérison.» 

Pour 2025, M. Aucoin prévoit de solidifier l’Association acadienne des parlementaires du Canada. Le président par intérim doit, entre autres, finaliser l’élection du bureau de direction et des membres permanents, et choisir, obtenir et recruter des membres.

«Puis, dans le climat politique qui s’en vient, je pense que ça va être important de garder un œil ouvert pour que la langue française garde sa place au Sénat, mais aussi garde sa place et prenne sa place auprès de la société canadienne», dit-il. 

«Aussi que l’Acadie soit reconnue, prenne sa place également, et de m’assurer que, finalement, l’Acadie ne soit pas mise aux oubliettes.»

Jean-Philippe Giroux - Rédacteur en chef - Généraliste

Rédacteur en chef - Le Courrier de la Nouvelle-Écosse

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