le Vendredi 24 janvier 2025
le Jeudi 5 Décembre 2024 9:00 Acadie et Francophonie

Comprendre la manière que les gens se renseignent sur l’actualité

  Drew Bae - Unsplash
Drew Bae - Unsplash
Depuis les derniers mois, une étudiante de l’Université de Moncton mène des entretiens avec des Acadiens, francophones et francophones des provinces atlantiques pour effectuer un projet de thèse sur la routine de consommation de l’actualité.
Comprendre la manière que les gens se renseignent sur l’actualité
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Jean-Philippe Giroux

IJL – Réseau.Presse – Le Courrier de la Nouvelle-Écosse

Gabrielle Mota, doctorante en communication et professeure en infocom de l’Université de Moncton, a fait des entrevues de groupes et des entretiens individuels avec des résidents de diverses régions, dont Par-en-Bas et Par-en-Haut. 

«Je pourrais dire que, jusqu’à présent, les gens sont très partants, sont toujours à [ma] disposition, dit-elle. J’ai eu quand même pas mal de réponses de leur part.» 

Elle a aussi eu la chance de parler virtuellement avec d’autres Acadiens et francophones en dehors du sud-ouest de la Nouvelle-Écosse pour avoir des perspectives d’ailleurs. «C’était un besoin que j’avais identifié.» 

Lors des entretiens individuels, l’on a posé des questions sur les habitudes de consommation qui vont plus en profondeur. 

Dans la première partie, le participant a rempli un formulaire portant, entre autres, sur les appareils qu’il utilise pour consulter les nouvelles, ses sources d’information de préférence, ses sujets et intérêts favoris ainsi que sa routine. 

Dans la deuxième partie, le participant a partagé avec l’équipe de recherche son historique de navigation en ligne et a expliqué sa routine de recherche d’information. Par exemple, il a expliqué pourquoi il avait cliqué sur tel ou tel site Web. 

Au moment de l’entretien avec le Courrier, Mme Mota se préparait à mener le dernier groupe de discussion, cette fois-ci dans la région de Moncton.

Mieux connaitre le public

Je me suis dit: peut-être qu’il y a un besoin de documenter, de mieux connaitre ces populations-là sur cet aspect, sous cet angle.

— Gabrielle Mota

Avant de faire le saut en recherche et en enseignement à temps plein, Gabrielle Mota a eu la chance de porter la casquette de journaliste. Elle a travaillé pour Radio-Canada depuis l’Île-du-Prince-Édouard pendant cinq ans. 

Dans la salle de nouvelle, les journalistes se posaient plusieurs questions. À titre d’exemple, ils se demandaient si les gens écoutaient, lisaient ou visionnaient le contenu et s’ils appréciaient ce qui était produit par l’équipe. 

À la suite de ces questionnements, elle a commencé à faire des recherches pour essayer de trouver des données sur la population francophone, pour ce qui est des habitudes de consommation d’information. Elle a constaté que peu de recherches ou d’ouvrages ont été publiés dans le milieu académique, à ce point-là. 

Depuis lors, les habitudes de consommation de l’information ont beaucoup évolué, fait remarquer la professeure, grâce aux avancements technologiques des dernières années. «Je me suis dit: peut-être qu’il y a un besoin de documenter, de mieux connaitre ces populations-là sur cet aspect, sous cet angle.» 

Gabrielle Mota, doctorante en communication de l’Université du Québec à Montréal et professeure en info-com de l’Université de Moncton. 

PHOTO : De gracieuseté - Gabrielle Mota

Langue des médias

Ayant travaillé dans le domaine du journalisme dans la région de l’Atlantique, Gabrielle Mota a des connaissances et une compréhension des enjeux des régions acadiennes, dont la représentation des dialectes, des mots et des expressions régionales dans les médias. 

«En Nouvelle-Écosse particulièrement, une chose qui m’avait quand même frappé, c’était l’enjeu de la langue, du langage, explique Mme Mota. Donc, le langage qu’on utilise dans les médias, ça, c’est très parlant pour les gens de la Baie Sainte-Marie.» 

«C’est-à-dire que, d’après les entretiens que j’ai faits, c’est que quand on utilise un langage dans lequel les gens vont se reconnaitre, vont reconnaitre leurs racines acadiennes, leur héritage, c’est en général les médias qu’ils vont consulter le plus souvent.» 

Comme grand objectif de recherche, Mme Mota veut documenter les relations établies entre les médias régionaux francophones et leur public. 

«Je veux mieux comprendre cette relation-là, comment elle se fait, quelle est la place des médias locaux et régionaux dans leurs pratiques d’information, comment ils fonctionnent comme des points de repère, est-ce qu’ils sont toujours des points de repère pour les gens, est-ce que les gens font confiance à ces médias d’information?» se questionne-t-elle. 

Cette dernière veut également aller documenter, comprendre et expliquer les pratiques informationnelles des gens d’expression française qui habitent dans les provinces atlantiques. 

L’année prochaine, elle envisage de poursuivre sa collecte de données en effectuant des entretiens avec des journalistes qui travaillent pour des médias locaux et régionaux, à savoir comment ils conçoivent et perçoivent leur produit et quelle est la place de leur public dans leur travail. 

Jean-Philippe Giroux - Rédacteur en chef - Généraliste

Rédacteur en chef - Le Courrier de la Nouvelle-Écosse

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