Jean-Philippe Giroux
IJL – Réseau.Presse – Le Courrier de la Nouvelle-Écosse
Quelque 12 membres de la délégation louisianaise, y compris Billy Nungesser, lieutenant-gouverneur de l’État de la Louisiane, étaient au luncheon de la Louisiane, le 14 aout dernier, au Gilded Courtroom de Yarmouth.
Il est important pour M. Nungesser, en tant que responsable du tourisme de son État, de faire le voyage à chaque Congrès mondial acadien (CMA) pour renforcer les liens.
«Le Canada est notre premier marché international, pour la Louisiane, précise-t-il, et une grande partie de cet attrait provient des Acadiens qui ont été expulsés du Canada. C’est pourquoi participer tous les cinq ans, tout le monde « rentrant à la maison », voyant la famille, les amis et les gens, certains qu’ils ont déjà rencontrés, est vraiment spécial.»
M. Nungesser est allé à la rencontre de la francophonie des provinces atlantiques pour la première fois, lorsqu’il a participé au CMA 2019. «Il nous appuie énormément, mais de voir la francophonie acadienne, c’était une découverte pour lui», raconte Peggy Feehan, directrice générale du Conseil pour le développement du français en Louisiane (CODOFIL).
Ce dernier fait partie du Bureau de la culture, sous la gestion du lieutenant-gouverneur. Elle a pour mission de renforcer les liens avec, entre autres, l’Acadie. D’ailleurs, le 13 aout, le gouvernement de la Louisiane a signé un renouvèlement de son entente de 2019 avec le Nouveau-Brunswick. Une collaboration qui a pour but de soutenir des projets ciblant les jeunes, les professeurs, les entrepreneurs et les artistes.
L’un des buts de l’entente est de mettre en valeur les expériences patrimoniales et touristiques. Aussi, l’on souhaite favoriser une meilleure relation entre la province et l’État en améliorant les liens économiques et culturels et en mettant l’accent sur la formation personnelle.
Atomes crochus
Le gouvernement de la Louisiane avait quelques objectifs lors de son voyage dans les provinces atlantiques. D’une part, il tente de se rapprocher du ministère de l’Éducation de la Nouvelle-Écosse pour améliorer la collaboration avec son ministère.
D’autre part, il veut profiter de l’expertise de l’Université Sainte-Anne (USA), qui se spécialise en immersion française, pour prendre des notes.
Notons que l’immersion française en Louisiane, de la maternelle à la 8e année, a commencé autour des années 80 avec une école. Cette année, il y a 5 500 élèves dans 43 écoles de l’État, dont plusieurs qui sont grandissantes.
De plus, le recteur de l’Université de Louisiane à Lafayette (ULL), siège du Centre des études louisianaises (UL CLS), était présent lors du Congrès pour entreprendre des discussions. «Ça va aider, je pense, à vraiment solidifier des ententes au niveau de l’éducation», lance Peggy Feehan.
L’un des prochains objectifs est de faire venir plus de stagiaires de l’USA à l’ULL pour quelques semaines afin d’échanger des idées et des perspectives.
L’UL CLS possède déjà un programme d’échange étudiant avec l’Université de Moncton, où l’on tente de «cultiver et promouvoir les liens culturels et historiques entre la Louisiane francophone et l’Acadie».
Après le réveil
La Louisiane a déjà eu un CMA en 1999, rappelle Ray Trahan, trésorier de Louisiane-Acadie, hôte de l’expérience du Grand Réveil Acadien (GRA), dont la première édition a eu lieu en 2011.
Tout comme le CMA, le GRA a pour but de «préserver notre culture, des Acadiens dans le sud de la Louisiane, et préserver notre français», dit M. Trahan. C’est un peu plus petit, ajoute-t-il, mais l’objectif est pareil.
Selon Randy Ménard, président du GRA, tout a commencé après le CMA 2009, un évènement qui a permis d’«éveiller la fierté et l’intérêt de notre plus jeune génération pour la promotion de la langue et de la culture françaises de nos ancêtres».
Le prochain GRA est prévu de se tenir en octobre 2025, avec des réunions de famille et des réceptions. «On invite nos cousins et cousines de l’Acadie du Nord à venir nous visiter», conclut M. Trahan.