le Mercredi 27 septembre 2023
le Jeudi 9 mars 2023 8:00 Acadie et Francophonie

La tradition de la Mi-Carême se perpétue de génération en génération

L'une des plus anciennes photos de la Mi-Carême trouvée à Saint-Joseph-du-Moine lors du 125e anniversaire de Saint-Joseph-du-Moine, en 2004. — PHOTO(S) - Rosie Aucoin-Grace
L'une des plus anciennes photos de la Mi-Carême trouvée à Saint-Joseph-du-Moine lors du 125e anniversaire de Saint-Joseph-du-Moine, en 2004.
PHOTO(S) - Rosie Aucoin-Grace
La Mi-Carême, célébrée du 12 au 18 mars, est une période excitante pour de nombreuses personnes de la région acadienne de notre comté.
La tradition de la Mi-Carême se perpétue de génération en génération
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 Feu Joe Delaney était légendaire pour sa capacité à maintenir les traditions vivantes, en train de divertir les Mi-Carêmes, il y a de nombreuses années.

Pour ceux qui ne connaissent pas ce terme, la Mi-Carême signifie littéralement le milieu du carême – le troisième jeudi des quarante jours de jeûne et de pénitence avant Pâques. Les gens « courent la Mi-Carême » en portant leurs costumes et en visitant les maisons qui les accueillent. 

Il s’agit d’une tradition ancienne développée en France pour donner à chacun l’occasion de faire la fête et d’échapper à ses obligations de carême. Elle est parfois décrite comme une explosion de joie au milieu de la morosité. 

De nombreux historiens affirment que la célébration de la Mi-Carême a débuté dans l’Europe médiévale. Une tradition qui a traversé l’océan Atlantique avec les premiers pionniers francophones dans ce qui est devenu l’Acadie. 

Traditionnellement, la Mi-Carême n’était célébrée qu’une seule journée, le jeudi de la troisième semaine du carême. Cependant, elle est maintenant célébrée pendant une semaine entière dans notre région francophone, une période de joie de vivre alors que l’hiver s’attarde encore avec des températures glaciales.

Les Mi-Carêmes d’il y a plus d’un siècle. Les costumes qu’elles confectionnaient elles-mêmes sont quelque peu différents de ceux d’aujourd’hui, mais, quelle que soit la façon dont vous vous habillez, la créativité est la meilleure des solutions ! 

Lorsque les visiteurs masqués entrent dans une maison, ils changent leur façon de marcher et de parler ; ils peuvent chanter, jouer de la musique ou même danser, et faire toutes sortes de gestes amusants qui font rire les gens. L’objectif principal des maîtres de ménages accueillants et de leurs invités, que l’on appelle les guetteurs, est d’essayer de deviner qui se cache sous les masques. 

Un excellent coureur de la Mi-Carême est mystérieux, créatif et drôle. Un excellent hôte ou hôtesse accueille gentiment les coureurs masqués. Ces hôtes, ainsi que les autres spectateurs, prennent beaucoup de plaisir à deviner l’identité des visiteurs masqués. Les coureurs se voient offrir de la nourriture et des boissons avant de poursuivre leur chemin jusqu’à la maison suivante où le jeu des devinettes recommence.

Cette coutume est encore célébrée à Saint-Joseph-du-Moine, Grand-Étang, Chéticamp, à Fatima (Îles-de-la-Madeleine), à Natashquan et Pointe-Parent sur la Côte-Nord du Québec ainsi que dans la région de Tignish et Palmer Road (Île-du-Prince-Édouard). Bien sûr, la Mi-Carême a évolué au fil des ans, mais comme au temps de nos ancêtres, elle demeure une tradition que plusieurs attendent avec impatience.

Monique Aucoin, présidente de la Société Mi-Carême, parle de cette tradition : « Dans le cadre du développement communautaire, il faut reconnaître l’importance de nos racines et de notre patrimoine. Une partie de la vie consiste à célébrer la vie. Pour survivre dans notre région isolée, il est important de comprendre notre culture et notre origine. » 

 Une photo prise dans les années 1940 montre des enfants célébrant la Mi-Carême.

« Par exemple, la Mi-Carême était comme un médicament spécial pour nos ancêtres, une merveilleuse forme de divertissement, et elle fait toujours partie de nos vies aujourd’hui. Les difficultés de la vie dans la communauté auraient tué nos ancêtres, mais au lieu de cela, ils ont su travailler et s’amuser ! Aujourd’hui, nous avons toujours besoin de ces divertissements pour que la communauté soit en bonne santé. » 

Il est important de maintenir les traditions, car elles aident l’individu à se forger une identité. Pour les enfants, cela est très important pour un développement émotionnel positif. Les traditions contribuent à rattacher les apprenants à leur famille et à leur lieu d’origine, leur donnant un sentiment de sécurité et de continuité d’une année à l’autre. 

La Mi-Carême est certainement une fête qui a été transmise de génération en génération et il semble qu’il n’y ait pas de fin à cette période préférée de l’année pour de nombreux Acadiens. En maintenant nos traditions vivantes et notre lien avec notre patrimoine, nous rendons hommage à nos ancêtres.

Bonne Semaine de la Mi-Carême à tous !!! 

 Photo des Mi-Carêmes d’aujourd’hui : beaucoup de couleur et de variété chez ces coureurs de la Mi-Carême purs et durs.