le Jeudi 21 septembre 2023
le Vendredi 2 Décembre 2022 9:00 Acadie et Francophonie

Blanca Baquero prouve réellement qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire

Blanca Baquero, écrivaine de Canning, en Nouvelle-Écosse. — PHOTO - LES ÉDITIONS DAVID
Blanca Baquero, écrivaine de Canning, en Nouvelle-Écosse.
PHOTO - LES ÉDITIONS DAVID
Blanca Baquero est une écrivaine d’origine américaine qui vit actuellement à Canning, dans le comté de Kings en Nouvelle-Écosse. La septuagénaire vient de publier son premier recueil de poèmes en français, ayant pour titre Aussi loin que le vent. C’est un recueil de haïkus.
Blanca Baquero prouve réellement qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire
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Par haïku, il faut entendre un poème d’origine japonaise, très bref, célébrant l’évanescence des choses et les sensations qu’elles suscitent. Le haïku, parfois orthographié Haïkou en français, est aussi présent chez des poètes francophones comme Bernard Anton, Patrick Blanche, Paul Claudel, pour ne citer que ces poètes-là. 

Celui de Mme Baquero, qui vient d’être publié aux Éditions David, à Ottawa, contient 106 pages. Ledit recueil sera bel et bien présenté lors d’une soirée de lecture que l’auteure elle-même organise le vendredi 2 décembre, à 19h, à la Petite Patrie Chocolate, située à Kentville, dans la vallée d’Annapolis. 

« J’ai déjà publié pas mal de poèmes en anglais dans des revues littéraires, a précisé l’auteure. Depuis que je suis tombée amoureuse de la langue française, j’utilise souvent cette belle langue dans mes textes.  C’est la raison pour laquelle je sors mon premier ouvrage en français. »

 Aussi loin que le vent de Blanca Baquero.

PHOTO - lecuyer.leslibraires.ca

Mme Baquero souhaite donner des cours de haïku dans des écoles élémentaires et secondaires en Nouvelle-Écosse. Elle reste ouverte même aux adultes et poètes de cette province qui souhaitent apprendre cette forme de poésie d’origine japonaise. 

Mère d’une fille et grand-mère de deux petites filles, Mme Baquero est âgée aujourd’hui de 77 ans. Toutefois, son dynamisme n’a pris aucune ride, d’ailleurs elle a obtenu son baccalauréat en littérature française à l’Université Acadia à 71 ans.  

Elle compte intégrer l’Université Sainte-Anne sous peu afin de décrocher une maitrise en Cultures et espaces francophones. Tout cela, en raison de sa passion pour la langue française. « Je suis née et j’ai grandi à New York, a-t-elle dit. Mon amour pour la langue française a commencé dès ma jeunesse, puis j’ai suivi des cours sur le haïku en français au Québec et des cours de littérature française à l’Université Acadia. » 

Son appréciation pour la langue française n’a pas pris du temps pour se transformer en amour. « J’ai été toujours très influencée par la musique francophone, a fait savoir l’auteure d’origine new-yorkaise. Une fois que je suis arrivée au Québec, j’entends les gens parler le français, j’assiste à des concerts en français, et au fur et à mesure, l’amour pour cette langue a atteint son nec plus ultra. » 

Quoique Mme Baquero soit née et ait grandi dans un pays anglophone, elle ne veut pas rester indifférente face à la situation minoritaire que connait la langue française en Nouvelle-Écosse. « C’est après avoir suivi ces cours que je me suis dit que je peux produire des textes en français afin d’aider plus de gens à découvrir et apprendre non seulement la beauté de la langue française, mais aussi le haïku. » 

À rappeler que Mme Baquero a fait ses premières armes dans le secrétariat. Quand une porte se ferme, d’autres peuvent s’ouvrir. Elle profite de sa retraite pour continuer à écrire. 

Selon ses dires, elle aimerait publier un livre de haïku en anglais et d’autres dans la langue française. « J’envisage aussi d’écrire l’histoire de la déportation des Acadiens sous la forme de haïku ou peut-être sous la forme de « haïbun » qui est une autre forme de poésie japonaise, a-t-elle déclaré.  Ce sont deux grands défis que je souhaite relever dans les années qui viennent. »

Questionnée sur le rapport qu’elle a développé avec les jeunes durant son passage récent à l’Université Acadia, Mme Baquero avoue qu’elle s’est sentie bien dans sa peau parmi ces jeunes quoiqu’elle ait été septuagénaire. « Il y a toujours un mur entre les jeunes et les personnes âgées, ce auquel je m’oppose, a-t-elle déclaré.  J’ai rencontré des jeunes formidables qui avaient beaucoup de respect et d’admiration pour moi. Mon passage à cette université a marqué ma vie. »

L’ouvrage de Mme Baquero, Aussi loin que le vent, peut être acheté en ligne chez leslibraires.ca ou à Chapters/Indigo/Coles (par commande seulement).

Avec son baccalauréat quelle a décroché à 71 ans et son premier recueil publié à 77 ans, Blanca Baquero prouve réellement qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire.