Melissa : Bonjour !
Robert : Hey ! Comment ça va ?
M : Bien, pis toi ?
R : Good ! Ça va !
M : C’est bien, ça ! Bein, merci d’être là aujourd’hui, Robert. Merci pour ton temps. Faut que j’avoue, j’écoutais ta musique avant qu’on se rencontre aujourd’hui pis je te trouve vraiment awesome ! Venant d’une petite communauté et dans un genre moins représenté en acadjonne, je suis vraiment curieuse de savoir comment tout à commencé pour toi dans ta poursuite musicale ?
R : Well, merci beaucoup ! Je crois que la première affaire que j’ai ever fais, c’était du théâtre musical. On avait fait Romeo et Juliette à Th’Yarc, à Yarmouth, mais je dirais que j’étais mediocre at best. Je chante beaucoup plus asteur, mais j’ai pas encore osé de faire une chanson qu’est plus dans le chant et moins dans le rap. Je l’ai fait une miette plus avec le EP qui s’en vient, mais c’est beaucoup plus scary pour moi de chanter. So, j’ai toujours aimé du rap…
M : Avant qu’on continue, faut que je demande : étais-tu Romeo dans la pièce de théâtre ?
R : Non, j’étais comme le cousin jaloux qui se fait tuer par l’ami de Romeo.
M : Ah, non !
R : Ah yeah, c’était une tragic ending pour lui.
M : So, fallait que tu meures sur scène et tout !
R : Yeah ! Pis ils marchaient avec mon corps pis c’était pas aisé de ne pas bouger pour comme… au moins 15 minutes mort sur le stage ! Ça fait longtemps que j’ai pas pensé à ça, c’est vrai ! Pis fallait que je fasse confiance au monde parce qu’ils me levaient et ils marchaient avec moi de même pis j’avais les yeux fermés, of course ! Faut que tu les fasses confiance qu’ils vont pas te larguer ! So yeah, ça, c’était ma première expérience à chanter devant du monde !
M : Wow, avec les challenges d’acteur en plus !
R : C’est ça ! Pis après ça, je suis venu à Montréal pour étudier en acting pis j’ai été à New York faire ça itou. Pis je suis venu back icette (à Montréal) pis la musique c’était toujours quelque chose que j’aimais. J’écoutais beaucoup de différente musique. Pis j’ai toujours voulu faire du rap, mais j’ai jamais vraiment osé parce qu’on dirait que je m’avais jamais prit au sérieux comme un artist pis ça fait rinque comme une semaine que je commence à me prendre au sérieux, so c’est neux là, tu sais ! On dirait que, à cause qu’il y a beaucoup de monde qu’on vu ma vidéo, tout d’un coup, le reste du monde m’a pris sérieux. So là, asteur, je suis comme, « Oh ! » Moi, je commence à me prendre au sérieux ! C’est encore le fun, je ne suis pas stressed out, mais c’est juste quelque chose que je voulais faire depuis longtemps. Comme, Radio Radio, je connais presque toutes leurs tunes, pis j’ai chanté une miette avec zeux à la Fête nationale de l’Acadie. J’ai fait comme 30 secondes à la fin de la tune pis y’a du monde qu’a venu me voir dire que c’était really good, ça que t’as fais ! Pis ils disaient que j’étais bien !
M : Tu es ! Quand j’ai écouté ta chanson, Dumping Day, j’ai trouvé que c’était pas évident les tournures de phrases que tu fais. On dirait que t’as un instinct musical vraiment naturel ! Pis ça sonne vraiment awesome !
R : Ah wow, merci beaucoup ! J’ai travaillé fort. Je ne peux pas te dire que ç’a sorti comme ça la première fois que je l’ai fait. Je l’ai écrit, j’ai pris beaucoup de temps pis j’ai écouté la chanson comme 500 000 fois en la faisant sur Ableton. J’ai travaillé avec P’tit Belliveau dessus. Il m’a aidé. Il est comme extremely talented. Il écoute toute sorte de musique qui m’a aidé à être curieux à propos de la musique comme lui. Ç’a eu une très bonne influence sur moi. J’ai fait tout ça à travers du programme Stella, donc j’ai essayé d’absorber le plus que je pouvais avec les 10 heures qu’on avait ensemble. J’ai mis le focus sur comment la production fonctionne, comment mettre de la musique aux idées que j’avais déjà formulées pour la tune. So, il m’a montré comment Ableton ça fonctionne. So c’est ça que je fais ces jours icette. Je travaille ma musique là-dedans.
M : Ça c’est vraiment awesome ! So, t’as fais tes études postes-secondaires en théâtre. T’as travaillé en théâtre, film et télévision. À quel point dirais-tu que tu voulais faire de la musique ?
R : Ouais, so j’avais fait des temp. tracks de Dumping Day, juste quelque chose de simple que j’avais créé sur Garage Band, pis je l’ai envoyé à Natalie Robichaud, qui m’a dit que j’ai vraiment besoin de faire le programme Stella. Elle a beaucoup aimé ce que j’avais fait, so elle m’a encouragé de faire une formation. So, je dirais que ç’a commencé la, pis je me disais, worst case, je fais la chanson pis le monde l’aime pas pis j’ai rien perdu. So c’est pour ça je m’ai pas considéré comme musicien juste avant que la tune a sortie pis que je voyais « d’Entremont » sur Spotify et j’étais comme, « ça, c’est moi ! » Pis itou, quand je l’ai posté, j’ai vu tout d’un coup les views ont montées vraiment vite. So, après tout ça, j’ai pensé que peut-être je pourrais en faire d’autres. So j’ai des idées pour trois autres et j’ai décidé de faire partir mon GoFundMe pour lancer mon EP.
M : Pis félicitations ! J’ai vu que tu t’es rendu à ton but !
R : Merci, c’est amazing. So c’est ça, je vais faire trois autres tunes et je me considère, I guess, comme musicien asteur ! Je fais toute tout seul, pis quand je me rends à une place lorsque je me sens que ça que j’ai créé est great, là, je vais contacter quelqu’un qui peut venir m’aider. Je me sauve des différentes versions de la chanson avec les différentes choses que j’ai essayé, so, à la suite, quelqu’un peut venir m’aider à faire des choix.
M : On dirait que t’as vraiment appris des choses vite. Tu connais le lingo et les termes musicaux !
R : Ouais, j’apprends vraiment on the spot ! J’ai appris en me demandant les questions. C’est quoi la valeur d’un pre-chorus ? C’est quoi faire un tag ? Je continue jusqu’à ce que je figure out qu’est-ce que ça fait.
M : C’est incroyable. Ça prend du temps, ça !
R : Ça prend du temps, mais quand t’es intéressé, tu continues. Et la réaction des gens m’a vraiment encouragé de vouloir en faire d’autres. I guess que je veux la high des likes comme tout le reste du monde.
M : Bein, je crois itou que quand t’es artiste pis tu offres quelque chose qu’est comme un petit morceau de « toi » et le monde aime ça, tu penses, « ah, bein, j’en ai d’autres ! ». So, pourquoi pas ?
R : Pis itou, c’est pas tout du ego. Je pense qu’il y a vraiment un besoin de se sentir représenté, à Par-en-Bas surtout. Y’a Sluice, y’a quelques bands, mais y’a pas vraiment du pop. Y’a personne, je crois. So, je m’ai décidé que j’allais essayer de faire du pop/hip hop/rap.
M : Ça prend ça. Ça prend une représentation parce qu’on est si minoritaire qu’on est chanceux de pouvoir nommer un groupe musical associé à un genre de musique plus moderne. On va tout le temps en vouloir plus, de représentation en musique.
R : C’est ça. Comme Radio Radio existe. Ils étaient une grosse influence pour moi, but c’est Clare, tu sais. C’est pas par chez nous. Pis c’est pas la même façon de parler. Les cadences ne sont pas les mêmes. So je me sens comme s’il y a quelque chose de neux à offrir. J’ai du stuff à dire et je crois que le monde va aimer ça… je crois !
M : Moi aussi ! J’ai hâte !
R : Yeah, je suis excité !
M : So, tu formules ton EP. Vas-tu avoir un stage name ? As-tu la date de sortie pour l’EP ?
R : Ouais, so, un stage name, qu’est-ce que tu veux dire ?
M : Comme, P’tit Belliveau et Arthur Comeau…
R : Ohh, ouais non, je crois que c’est rinque d’Entremont. C’est mon nom d’artiste. Parce que je ne savais pas quoi choisir comme nom d’artiste et mon chum a dit, « bein, ton nom de famille, tout le monde l’aime. Mets ton nom de famille ». So, c’est ça que j’ai décidé de faire. En terme des tunes qui s’en viennent sur l’EP, y’en a une que j’en peux rien dire parce que c’est comme un secret. J’en ai un autre que c’est mon point de vue une fois rendu à Montréal pis c’est comme une chanson qui serait de notre point de vue, mais en jugeant la façon que les Québécois parlont, comme si c’est zeux qui parlons mal. Ça, c’est une idée qui serait comme un bonus track, so celle-là, j’ose en parler. Les autres, je vais rester vague parce que c’est dûr à expliquer dans une phrase tout ce que je vais faire. Je crois que ça va être bon, c’est ça que je vais dire.
M : Et on va entendre tout ça bientôt ?
R : Je ne sais pas ! J’ai pensé à releaser des samples, mais je crois que c’est parce que je suis trop excité ; faut que je me calm down pis faut que je fasse ma musique et faut que je la release en même temps.
M : Right, ça va être great ! Je me demandais itou, quand t’as décidé de créer, est-ce que tu savais que tu voulais le faire en français ?
R : Je suis quelqu’un qui pense à ça beaucoup plus asteur qu’avant. Je ne dirais pas que quand j’avais 18-19 que c’était un priorité dans mes idées de ce que je trouvais important. Mais asteur, c’est de quoi que je pense à beaucoup. C’est un choix de créer ma musique en français. Je trouvais qu’il y a un risque que notre langue se perd. Je trouve qu’à Clare, il y a peut-être moins d’un risque. Y’a l’université, le monde semble avoir moins d’anglais dans leur language. Nous autres, c’est rendu que je ne sais même pas si ça va exister pour les jeunes dans 20 ans. Ça me stress out une miette et je me dis qu’avoir des artistes qui représentent ça pourrait peut-être aider, surtout avec les enfants. J’ai reçu une vidéo de des jeunes qui dansaient à ma chanson Dumping Day pendant leur cours d’éducation physique !
M : Regarde, ça commence déjà ! C’est awesome ! Ç’a déjà un effet ! La représentation dans son accent doit avoir un effet positif sur ces élèves !
R : Ça peut pas nuire ! Je pense que ça pourrait avoir une bonne influence, surtout si tu crées quelque chose que les jeunes vont écouter itou.
Merci Robert d’avoir pris le temps de discuter avec Le Courrier !
Légende de mots acadien :
pis – et
bein – bien
acadjonne – Acadien
asteur – maintenant
miette – un peu
aisé – facile
itou – aussi
icette – ici
rinque – seulement
neux – nouveau
ouais – oui