
La région du Maghreb.
D’emblée, le Maghreb est une région située au nord de l’Afrique qui comprend la Mauritanie, le Maroc, l’Algérie, la Tunisie et la Libye. La littérature maghrébine, dès son début jusqu’à 1945, a été fortement influencée par les pays colonisateurs.
Selon Nadia Ghalem et Christiane Ndiaye, le premier écrivain maghrébin fut Sidi Boumediène Choaïb qui, au 12ème siècle, a produit une œuvre littéraire importante. Il fut un poète savant et mystique.
D’autres écrivains ont aussi marqué la littérature maghrébine avant les indépendances. Ils sont, entre autres, Abdelkader, figure emblématique de la résistance à la colonisation française, et Mohammed Benguitoun.
Il importe de signaler que beaucoup d’écrivains maghrébins continuaient à produire en France. Malgré le fait que les pays du Maghreb ont connu beaucoup d’institutions littéraires, la France leur a toujours été un marché important.
La poésie a toujours été très présente au Maghreb. Le monde arabe marche de pair avec l’éloquence et les belles lettres. L’un des premiers écrivains algériens très connus est Jean Amrouche, qui était connu comme poète, essayiste et journaliste critique. Il a écrit Combat algérien, une oeuvre qui était très populaire. Avec Mostefa Lacheraf, Jean Sénac et sa sœur Taos Amrouche, Jean a marqué la poésie algérienne.
Le Maroc a aussi connu plusieurs grands poètes. Contrairement aux Algériens, les Marocains se sentent plus confortables à écrire en français. Les Algériens garderaient une rancœur contre la France et sa langue, en raison de la guerre meurtrière, qui se déroule de 1954 à 1962 en Algérie française.

Tahar Djaout, écrivain, poète, romancier et journaliste algérien.
Abdellatif Laâbi, Kamel Zebdi et Ahmed Bouanani sont parmi les plus grands poètes marocains. Les premières œuvres publiées en français en Tunisie sont des poèmes de Salah Farhat, en 1931. D’autres poètes comme Hédi Bouraoui et Salah Garmadi ont aussi marqué la poésie tunisienne.
Si la poésie a vu poindre de grands noms au Maghreb, c’est à travers le roman que les écrivains maghrébins apportent une note originale. En Algérie, pendant la décolonisation, on a assisté à l’émergence d’une littérature de combat. Le déclenchement de la révolution a grandement influencé la littérature maghrébine en général et celle de l’Algérie en particulier.
Mouloud Feraoun est connu comme l’un des premiers grands écrivains algériens. Après l’indépendance, le roman algérien a connu une nouvelle génération d’auteurs comme Ali Boumahdi, Mourad Bourboune et Nabil Farès, pour ne citer que ces auteurs. Quant au roman marocain, il suit un cheminement analogue à celui du roman algérien.
À l’opposé du Maroc et de l’Algérie, la Tunisie n’a pas eu de romanciers qui ont joué un rôle crucial dans les événements historiques. Cependant, elle a connu quelques figures importantes comme Hachemi Baccouche et Abdelwahab Meddeb.
Au niveau du théâtre et de l’essai, les écrivains maghrébins se taillent aussi une place dans la sphère de la littérature francophone. Le théâtre au Maghreb est né de plusieurs apports venus de l’extérieur. Les véritables dramaturges de langue française sont rares, mais il existe plusieurs pièces qui occupent une place importante au Maghreb.
Contrairement au théâtre, l’essai est un genre privilégié depuis le début de la littérature maghrébine de langue française. Plusieurs écrivains de renom y ont contribué. Toutefois, l’écrivain tunisien Albert Memmi est sans doute le plus connu des essayistes maghrébins.
La littérature de l’émigration ou « Beur » est un courant qui s’est développé au cours des années 1980 avec des écrivains nés en France de parents maghrébins ou émigrés. Ils ont produit des œuvres ayant une saveur transculturelle. Parmi ces écrivains, on peut citer Leïla Sebbar, Mehdi Charef et Azouz Begag.
Selon R’Kia Laroui, dans son article titré Les littératures francophones du Maghreb, la production littéraire maghrébine francophone depuis les années 1980 a pour effet de confirmer la recherche du renouveau. La professeure d’origine marocaine affirme que « le texte littéraire maghrébin de langue française devient de plus en plus un atelier de créativité ».
En somme, l’Afrique a un apport considérable à la littérature francophone. Si les auteurs africains utilisent la langue des colonisateurs, ils promeuvent toutefois leur culture et font preuve d’originalité.