L’article qui suit est au sujet de ses deux nouveaux ouvrages, publiés en 2023. J’ai eu l’opportunité d’échanger avec elle pour en apprendre un peu plus sur ses œuvres et ses démarches.
Le reste du texte présente les réponses de l’auteur aux questions de l’intervieweur.
« Dans la marge d’un horizon ébouriffé »
Ce recueil est un jaillissement issu de traversées d’émotions fortes, traduites en puissantes images, souvent liées à des éléments naturels, qui servent de métaphores.
Les poèmes sont de courts textes en prose poétique. J’ai transcendé des difficultés ou des émerveillements du quotidien ou de la vie matérielle en quelque chose de positif dans lequel chaque personne peut se retrouver.
Personnellement, cette écriture m’a permis de faire une sorte de ménage émotionnel, mais mes lecteurs m’ont souvent dit que la lecture de mes poèmes les a aidés à mieux se comprendre et à avancer. C’est donc pour offrir une bouffée d’espoir ou de lumière que je partage mes textes.
Quand je commence un livre, l’écriture me guide et je ne sais jamais combien de temps cela va prendre. Je passe plus de temps à conceptualiser les textes qu’à les mettre sur papier.
« Déferlement sur le siècle nouveau »
(Roman publié aux éditions La grande Marée. Nouveau-Brunswick.)
Il s’agit d’un roman historique. L’action se déroule entre 1900 et 1920, principalement à Halifax. Nous suivons Adèle, une femme originaire de Pubnico, qui était le personnage principal du roman, Au gré du vent. Ce second roman peut être lu sans connaître le précédent, car l’histoire se tient d’elle-même. En suivant Adèle, nous apprenons beaucoup de choses sur la vie de l’époque, les préoccupations, inventions, ou avancements dans la société.
Mon histoire et mes personnages sont fictifs, mais les cadres et les événements historiques décrits sont réels. Mes personnages nous font découvrir différentes pages de l’histoire, par exemple le naufrage du Titanic, la situation dans les mines et usines du Cap-Breton, l’Explosion d’Halifax, ou la Première Guerre mondiale.
La plus grande partie du roman se déroule à Halifax. Il y a aussi des scènes dans certaines communautés acadiennes de la province. Cependant, certains de mes personnages s’en vont au loin et nous font découvrir différentes parties du monde.
De nombreux lecteurs m’ont indiqué qu’ils désiraient savoir ce qui était arrivé à mes personnages de Au gré du vent. Alors, ils se sont réveillés et ont pris l’histoire en main.
Je les ai regardés évoluer dans ma tête et j’ai fait beaucoup de recherches sur l’époque que je voulais couvrir. Même si c’est une fiction, je me dois de ne pas faire d’anachronismes : je devais savoir ce qui se passait, quelles étaient les idées, les modes, les styles de l’époque.
Au sujet de ses œuvres et de ses démarches
Je m’intéresse beaucoup à l’humain, mais aussi aux accomplissements des femmes, et l’époque que j’ai choisie est très importante. Non seulement elles obtiennent le droit de vote, mais de plus, la guerre leur permet de participer au monde du travail, puisque de nombreux hommes sont partis à la guerre ou sont morts.
Elles prennent une part active dans la société. Il existe aussi des femmes telles que Marie Curie en médecine, ou Coco Chanel dans le monde de la mode, qui marquent l’histoire des femmes. À ma connaissance, ce roman est le premier en français qui parle d’Halifax et de l’Acadie à cette époque.
L’écriture romanesque demande de la recherche, de la concentration et de la continuité. Lorsque je m’assois pour écrire, cela peut prendre plusieurs heures par séance. En revanche, la poésie peut me surprendre n’importe où et n’importe quand. Je dois prendre des notes rapidement afin de ne pas oublier mes idées. Il s’agit donc d’un processus inverse : la recherche d’une part, l’intuition d’autre part.
Pour le roman, j’ai choisi la Grande Marée, au Nouveau-Brunswick, car l’histoire se passe en Acadie, et aussi parce que cette maison d’édition a publié le premier tome.
Pour la poésie, j’ai opté pour Paris, car la poésie ici a généralement un ton concret et oral, alors que mon écriture se situe au second degré et rejoindra plus un public ouvert à ce genre d’écriture.
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