La première Journée Pierre-Dugua, organisée par le Comité du jumelage Annapolis Royal – Royan, a eu lieu le 18 juin. L’activité devait avoir lieu en 2021, mais elle a dû être annulée à cause de la pandémie.
La ville d’Annapolis Royal est jumelée avec la ville de Royan depuis les années 1990. Les visites ont lieu tous les quatre ans normalement, soit une délégation d’ici qui se rend à Royan et une délégation de Royan qui se rend en Nouvelle-Écosse. Une délégation d’Annapolis Royal s’est rendue à Royan en 2019.
Le panneau dévoilé devient le premier panneau bilingue sur la promenade. Il est entièrement financé par l’Association historique d’Annapolis Royal. Huit filles de la Baie en Joie ont dansé pour l’occasion.
« C’est un événement historique, a déclaré Christine Igot, présidente du Comité du jumelage d’Annapolis Royal. Il s’agit du premier panneau bilingue qui trace la promenade de Pierre Dugua de Mons en dehors des sites historiques, donc de Fort-Anne ici à Annapolis Royal. Il était très important pour nous de faire revivre Pierre Dugua de Mons, qui a été un peu oublié dans l’ombre de Samuel de Champlain qui l’accompagnait. De Mons a contribué tellement à l’histoire du Canada et de la langue française en Amérique du Nord. »
Ce dernier était dans l’ombre de Champlain pour plusieurs raisons, selon elle. « D’abord parce que de Mons n’a pas laissé d’écrits. Il n’a pas eu d’enfants pour promouvoir ses contributions et en plus, il était protestant alors que Champlain et les marins étaient catholiques. »
« Les prêtres sont venus ici et au Québec pour écrire l’histoire de l’Amérique du Nord, raconte-t-elle. Ils ont fait la promotion de Champlain catholique plutôt que de Pierre de Mons protestant. Alors tout cela explique les écrits dans les livres d’histoire. Alors, pour nous, puisque Champlain est vanté au Québec, on se dit que c’est de Mons qui a financé les expéditions, qui a créé en fait cette société, qui est venue explorer et s’établir ici en Amérique du Nord. Il faut reconnaître ses contributions. »
La délégation française comprenait le maire de Royan, Patrick Marengo. « Nous avons besoin de retrouver nos racines, selon lui, et nos racines, elles sont aussi ici, en Acadie. Elles sont aussi à Annapolis Royal, et cela démontre nos valeurs de solidarité et de courage démontrés par Pierre Dugua, par Champlain et par leurs successeurs. »
« Il s’agit du noyau de la naissance de l’Acadie, ici, et le début de la présence française, poursuit-il. Mais en tant que maire, je suis attaché à cette présence française, à cette francophonie, à cet usage de la langue que vous parlez si bien avec l’intonation enrichissante qui sort vraiment du fond du cœur. Et ça, c’est extrêmement très intéressant. C’est un ressourcement que de venir ici. »
Martin Théberge, président de la Société nationale de l’Acadie, était présent pour l’occasion. « Les liens entre l’Acadie et la France sont encore très forts, d’après lui. De célébrer le Sieur de Mons permet aussi de célébrer ces jumelages-là, ces liens-là, ces relations-là qui existent et qui demeurent très forts depuis 1968. »
Il y a eu également une visite à Bear River (communauté mi’kmaq) pour rencontrer le chef Carol Potter et lui remettre des cadeaux de la part de la ville de Royan, une visite de l’Habitation de Port-Royal avec réception offerte par le Consul de France, la visite du moulin de Poutrincourt avec Richard Laurin, une journée à la Baie Sainte-Marie avec la Société acadienne de Clare et une visite à Grand-Pré.
Le groupe de Français comprenait aussi deux adjoints du maire, Dominique Bergerot et Philippe Cussac, ainsi que deux conseillers municipaux, Bruno Jarroir et Gilbert Thuleau, et des membres du comité de jumelage de Royan, Jocelyne Quemin, Claudine Taupin, Francis Taupin, Anne Vigouroux, Hubert Vigouroux et Jean Vincent.
Le Comité de jumelage de la ville d’Annapolis Royal comprenait la présidente Christine Igot, Sally O’Grady, Lillian Stewart, John Kinsella, Rick Ketcheson, Kathy Brooks, Bob Howard, Susan Jost, Harry Jost, Mary Ann Gauvin (de la Société acadienne de Clare), Wilfred Allan et Amery Boyer.
La cérémonie inaugurale a eu lieu le 18 juin en présence du lieutenant-gouverneur de la Nouvelle-Écosse, Arthur LeBlanc, et de son épouse, Patsy, du député fédéral, Chris d’Entremont, du membre de l’Assemblée législative d’Argyle, Colton LeBlanc, du consul général de France à Halifax, Robert-Yves Mazerolle, d’Amery Boyer, mairesse d’Annapolis Royal, de Johan Schitterer, consul de France en Acadie, de Lorraine Whitman, aînée mi’kmaq, et d’autres.