le Dimanche 24 septembre 2023
le Jeudi 20 juillet 2023 9:00 Nos communautés - Vallée

Les Journées acadiennes à Grand-Pré, un pari réussi !

Le lieu historique national de Grand-Pré. — PHOTO(S) - Jean Junior Nazaire Joinville
Le lieu historique national de Grand-Pré.
PHOTO(S) - Jean Junior Nazaire Joinville
Le week-end du 14 au 16 juillet, les yeux étaient braqués sur Grand-Pré, en raison des Journées acadiennes. Situé dans la vallée de l’Annapolis en Nouvelle-Écosse, ce lieu mémoriel, du résultat de la déportation, a accueilli plusieurs centaines d’Acadiennes et Acadiens de tous les recoins du monde.
Les Journées acadiennes à Grand-Pré, un pari réussi !
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Clint Bruce présentant sa conférence.

La programmation était divisée en trois parties : la Journée de la France le 14 juillet, la Journée Louisiane le 15 et, enfin, la Journée Acadie le 16.

Les Journées acadiennes ont débuté en beauté le vendredi, à compter de 16 h, avec musique, vin et fromage. Les Acadiens étaient très enthousiastes de se rencontrer et de s’échanger. Le fait marquant de cette première journée, c’était l’avant-première du nouveau film de Phil Comeau, Racines, diaspora et guerre. Ce moment a eu un grand impact sur la réalisation de cette activité à Grand-Pré. 

La Journée Louisiane a débuté à 10 h lorsque Clint Bruce a animé sa conférence en français, puis en anglais, sous le thème Repenser la diaspora acadienne en Louisiane à travers la révolte des « vigilants » de 1858-59. Directeur de la Chaire de recherche du Canada en études acadiennes et transnationales (CRÉAcT) de l’Université Sainte-Anne, le conférencier d’origine louisianaise connait l’histoire de l’Acadie et la situation de la diaspora acadienne comme le fond de sa poche. D’ailleurs, nombre d’Acadiens présents lors de sa présentation étaient tombés des nues en écoutant ses révélations. 

Outre la conférence du professeur Clint Bruce, la deuxième journée a aussi été marquée par les chansons d’Henri Lafitte et Philippe Apestéguy de Saint-Pierre-et-Miquelon, des cours de danse de cajun avec Adeline Miller, un spectacle avec Les Amis du Teche de la Louisiane et surtout un vibrant hommage à John Frederic Herbin par le comédien Alan Slipp, sous le titre de Cri de terre : découverte de paroles émergentes.

Les représentants du CMA 2024.

Né à Windsor, en Nouvelle-Écosse, John Frederic Herbin était un homme politique, un auteur et un historien. L’histoire de l’Acadie, notamment de la déportation dans le village de Grand-Pré, est très présente dans ses poèmes. Il est surtout connu comme l’initiateur de la reconnaissance du lieu historique national de Grand-Pré. D’ailleurs, c’est lui qui a racheté le terrain en 1907. 

Ce lieu est inscrit à la liste des sites du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2012. Il a reçu un vibrant hommage à Grand-Pré pendant deux jours.  

Plusieurs activités ont marqué la troisième journée acadienne à Grand-Pré. Il y avait non seulement la prestation de Vickie Deveau de la Baie Sainte-Marie et la session « Jam » les violons d’Acadie avec cinq violonistes originaires de différentes régions de l’Acadie, mais aussi, et surtout, la présentation du Congrès mondial acadien (CMA), qui aura lieu du 10 et 18 août 2024 en Clare et Argyle. 

Marcel Aymar, directeur de la programmation du CMA 2024, a présenté l’événement auquel des milliers d’Acadiens prendront part. Après sa présentation, le public de Grand-Pré l’a bombardé de questions. 

L’infrastructure dans les deux municipalités, la programmation du CMA, les apports de cet événement aux régions étaient, entre autres, les questions auxquelles M. Aymar a répondu. Inutile de dire que les personnes qui étaient présentes brulent d’impatience de voir le CMA. 

Claude Boudreau, directeur général de la Société Promotion Grand-Pré (SPGP) n’a pas caché sa satisfaction après les Journées acadiennes, au micro du Courrier. « Grand-Pré est un lieu symbolique et authentique des Déportations du peuple acadien à l’échelle nationale et internationale, a-t-il déclaré. Cette activité est un rassemblement des familles acadiennes de partout. En tant que responsable, j’estime que le bilan est très positif. » 

De son côté, Anika Lirette, la co-organisatrice de cet événement, s’est montrée aussi très émue et satisfaite. Se considérant comme l’une des rares Acadiennes qui vivent à Grand-Pré aujourd’hui, l’ancienne directrice artistique de la SPGP estime que ce village est le meilleur endroit pour inspirer les artistes acadiens. 

Durant les Journées acadiennes de Grand-Pré, il n’y avait pas uniquement des prises de paroles et des prestations. Les repas acadiens étaient aussi au rendez-vous. Si dans la deuxième journée il y avait le Lunch cajun, dans la troisième et dernière journée, il y avait un barbecue communautaire. Les invités ont mangé à satiété.