Jean-Philippe Giroux

IJL – Réseau.Presse – Le Courrier de la Nouvelle-Écosse

La Société Saint-Pierre a fait une demande auprès du programme Communautés francophones (CFA) accueillantes au mois de mai, à la suite de l’annonce du gouvernement, qui a dévoilé l’ajout d’une deuxième CFA en Nouvelle-Écosse. 

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«Ça a tout arrivé pas mal vite. On nous avait dit que, si on faisait la demande au mois de mai, la décision viendrait assez vite», explique Lisette Bourgeois, directrice générale de la Société Sainte-Pierre, qui dessert Chéticamp et ses environs. 

«À Chéticamp, on sentait que le temps était propice parce qu’il y a de l’investissement du secteur privé qui nous arrive, une construction de chalets, construction d’un gros hôtel, et puis ça va demander beaucoup d’employés», dit-elle, ajoutant qu’il pourrait y avoir une création d’au-delà de 100 emplois. 

Pour la Société Saint-Pierre, qui fait la promotion et la sauvegarde de la langue et de la culture distincte de cette région acadienne, il était important de s’attaquer également au dossier de l’immigration francophone, pour pouvoir servir les gens qui vont venir visiter dans les années à venir. 

«On sait qu’on a une population vieillissante. Puis on veut remplir les postes, mais il n’y a pas eu d’efforts comme communauté, souligne-t-elle. Il n’y a pas eu de stratégie pour faire venir des nouveaux arrivants bilingues. Ça a été fait un peu à part. Chaque commerce s’organise avec sa propre chose.»

Pour être sélectionné en tant que CFA, il a fallu démontrer qu’il y avait un appui de tous les secteurs: privé, éducation, santé, communautaire. «Ça nous prenait beaucoup de lettres des organismes, des associations et des commerces pour appuyer la demande», raconte Mme Bourgeois. 

C’était un processus assez facile, ajoute la directrice générale, car «tout le monde est un peu dans la même situation», avec le manque de ressources humaines dans plusieurs secteurs. 

Ce qui a joué en leur faveur, c’est, par exemple, la construction d’appartements dans la communauté, la conversion d’un ancien motel en immeuble d’appartements pour les nouveaux arrivants et la proximité au parc national, avec des emplois à remplir dans les domaines de la santé et de l’éducation.

«On sait qu’on a toutes les ressources, puis le fait qu’on est une communauté touristique, on avait aussi besoin d’employés parce qu’on est la seule communauté francophone sur la Cabot Trail», précise-t-elle. 

La Société voulait s’organiser, créer un comité consultatif communautaire, dont au moins cinq à sept personnes, qui allaient suivre le processus, puis être guidées dans le cheminement du projet. 

Alors, un comité a été créé, et à l’automne, les premières étapes ont été franchies: analyse de la communauté et de sa situation, y compris les défis et les forces, présentation d’un plan d’action communautaire et d’un budget provisoire. 

Tout devrait commencer au mois de janvier, avec un exercice pour les trois prochaines années. «C’est un peu intéressant comme exercice, d’essayer de s’imaginer quoi-ce que ça pourrait vouloir dire comme activité qu’on aimerait faire à Chéticamp, développe Mme Bourgeois. On veut l’embauche d’une employée à temps plein pour travailler sur le dossier, on veut louer un bureau pour cette personne.» 

Une grosse étape était de déterminer qui allait être l’organisme fiduciaire du projet. La conclusion était que la Société Saint-Pierre serait en meilleure position pour jouer ce rôle. 

Il n’empêche pas que, si le travail est trop exigeant, le dossier pourrait être transmis à quelqu’un d’autre, précise-t-elle. Ce fut le cas pour la CFA de Clare, autrefois gérée par la Municipalité de Clare et maintenant entre les mains du Conseil de développement économique de la Nouvelle-Écosse. 

Au début de la prochaine année, la Société Saint-Pierre prendra les trois premiers mois pour, entre autres, acheter la fourniture de bureau, les ordinateurs, préparer l’offre d’emploi, la description de tâches et entreprendre le processus d’embauche. 

Une grosse partie du programme des CFA est la proposition d’activités pour les nouveaux arrivants. Mme Bourgeois mentionne que, pour la Société, l’on voulait s’assurer que Chéticamp soit «une communauté qui est accueillante», avec une offre intéressante d’activités. 

«Par exemple, on a une école de musique. On a une belle salle pour organiser des activités. On a le canton culturel et le Conseil des arts. On a le Centre de la Mi-Carême. Il y a beaucoup d’organismes déjà qui existent, qui pourraient nous appuyer dans nos efforts de nous organiser avec un calendrier d’activités.» 

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Le défi sera aussi d’incorporer des activités qui sont déjà organisées et de les adapter aux nouveaux arrivants. De plus, il faudra offrir des activités supplémentaires pour répondre à leurs besoins, dont des cours en anglais. 

La Société Saint-Pierre souhaite collaborer avec Immigration francophone Nouvelle-Écosse ainsi que d’autres organismes, dont Cape Breton Partnership, qui gère un volet d’immigration très important au Cap-Breton. 

«On les a déjà rencontrés informellement, puis [ils] nous ont déjà exprimé leur intérêt de travailler avec nous pour promouvoir la région de Chéticamp comme communauté francophone accueillante», informe-t-elle. 

«Alors oui, définitivement qu’on a besoin de ces groupes-là pour faire avancer notre dossier. On a besoin de leur expertise», complète Mme Bourgeois. 

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