le Jeudi 12 septembre 2024
le Jeudi 15 août 2024 13:51 Nos communautés - Chéticamp

Chéticamp sera l’une des prochaines Communautés francophones accueillantes

Communautés francophones accueillantes (CFA) ajoute 10 communautés à son programme, dont la région acadienne de Chéticamp.  — CRÉDIT : Jean-Philippe Giroux
Communautés francophones accueillantes (CFA) ajoute 10 communautés à son programme, dont la région acadienne de Chéticamp.
CRÉDIT : Jean-Philippe Giroux
Le ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté du Canada, Marc Miller, a dévoilé, le 14 aout, la liste des 10 nouvelles Communautés francophones accueillantes, qui comprend la région acadienne de Chéticamp.
Chéticamp sera l’une des prochaines Communautés francophones accueillantes
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Darrell Samson, député fédéral de la circonscription de Sackville—Preston—Chezzetcook, et Marc Miller, ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté du Canada, lors de la conférence de presse du 14 aout. 

CRÉDIT : Jean-Philippe Giroux

M. Miller a mentionné qu’il allait être de passage à Chéticamp, le 15 aout, pour informer la population locale. 

Plus tôt cette année, le gouvernement fédéral a annoncé que le projet pilote des Communautés francophones accueillantes (CFA) allait faire l’objet d’une expansion, avec la volonté de passer de 14 à 24 communautés à l’échelle du pays. 

Le programme des CFA passe de 14 à 24 communautés à l’échelle du pays. La première établie en Nouvelle-Écosse était la CFA de Clare. 

CRÉDIT : Jean-Philippe Giroux

Le programme des CFA a débuté en 2020 afin de soutenir les nouveaux arrivants francophones qui souhaitent s’intégrer dans les régions rurales en dehors du Québec, certains pour la première fois. Près de la moitié se trouvent dans les maritimes, notamment dans la région acadienne de Clare. 

Cette expansion est possible grâce à un financement supplémentaire de 3 millions de dollars, a confirmé le ministre Miller lors d’une conférence de presse mercredi à l’Université Sainte-Anne, durant le Congrès mondial acadien 2024. 

Face à cette annonce, Darrell Samson, député fédéral de la circonscription de Sackville—Preston—Chezzetcook et président du caucus des langues officielles en situation minoritaire des libéraux, a exprimé que «notre pays compte sur les immigrants, mais c’est extrêmement important également pour les francophones»

L’expansion des CFA est, selon M. Samson, une autre piste pour assurer le progrès des communautés acadiennes et le maintien du poids démographique dans les régions rurales. 

Il rappelle que, l’année dernière, le pays a atteint sa cible en immigration francophone de 4,4 %, pour la première fois depuis 20 ans, une cible qui augmentera progressivement au fil de la décennie. L’objectif est de 7 % en 2025 et 8 % en 2026. 

En avril dernier, la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) a exprimé le fait qu’elle aimerait voir une cible plus élevée, soit de 12 %. 

En ce qui concerne l’augmentation du pourcentage de nouveaux arrivants à accueillir, M. Miller a précisé qu’il «veut le faire, mais il veut le faire de la bonne façon». 

«J’ai aussi dit très clairement qu’autant rater la cible à 6 % avec la bonne structure que de l’atteindre avec la mauvaise structure.» 

Il fait remarquer qu’il y a des défis d’intégrations dans plusieurs régions d’accueil qui dépasse la capacité effective du gouvernement fédéral, dont la santé, le logement et l’éducation. Pour éviter l’assimilation des nouveaux arrivants francophones en quelques générations, dit-il, il faut «un bon accompagnement» dans les petites communautés. 

M. Miller explique qu’il faut avant tout l’implication des gouvernements provinciaux pour s’attaquer aux défis majeurs auxquels font face les nouveaux arrivants qui s’intègrent en région rurale. 

«On a bon donner de l’argent, on n’a pas cette capacité effective de gérer le système d’éducation. On le fait peut-être par la banque, parfois, par l’octroi de visas internationaux, mais on n’a pas de juridiction directe sur le système d’éducation, sur le système de transport ou sur le système de santé», rappelle-t-il.

Ce dernier mentionne que le volet régionalisation de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté du Canada a pour objectif de mettre en place un processus d’immigration qui est «responsable», et ce, en s’assurant de ne pas mettre les nouveaux arrivants seulement dans les grands centres urbains. 

«Ça permet justement d’apporter de l’immigration francophone à l’extérieur des grands centres, de Vancouver, Toronto, Montréal, même ici, à Halifax», renchérit Liane Roy, présidente de la FCFA. 

Jules Chiasson, directeur général de la Fédération acadienne de la Nouvelle-Écosse, précise que la CFA de Chéticamp a du pain sur la planche. «Il y a des développements qui s’en viennent à Chéticamp qui va demander plus de main-d’œuvre, et en demandant plus de main-d’œuvre, il faut aller chercher de la main-d’œuvre francophone, pis c’est pas toujours évident.»

Mais au bout du compte, c’est très positif pour le développement économique de Chéticamp, ajoute-t-il. La prochaine étape sera de trouver, entre autres, des places en garderie et du logement pour ces nouvelles familles. 

Il reste à voir quelles ressources s’ajouteront à l’annonce pour aider la CFA de Chéticamp. «On va suivre ça de près», lance M. Chiasson. 

Le ministre Miller a affirmé lors de la conférence de mercredi qu’une enveloppe supplémentaire de près de 11 millions de dollars sera réservée aux nouvelles CFA afin de leur donner les ressources nécessaires pour intégrer les nouveaux arrivants. 

«Ce sont des discussions qui sont en cours de négociation avec ces communautés-là», informe le ministre. 

Le processus d’intégration de nouveaux arrivants d’expression française a pris de l’expansion l’année dernière, lorsque Immigrantion Francophone Nouvelle-Écosse a créé un nouveau poste de conseillère en établissement pour la région du Cap-Breton. 

Elle s’insère dans les multiples initiatives pour accroitre la présence des nouveaux arrivants dans les régions acadiennes comme Chéticamp. «Je pense que ça va aider la communauté à se développer», conclut M. Chaisson.