le Jeudi 12 septembre 2024
le Lundi 12 août 2024 16:32 Acadie et Francophonie

Un projet photographique pour représenter l’Acadie moderne au CMA 2024

Une ébauche du projet de création artistique du photographe Mikaël Theimer.  — PHOTO : Mikaël Theimer
Une ébauche du projet de création artistique du photographe Mikaël Theimer.
PHOTO : Mikaël Theimer
Mikaël Theimer, un photographe basé à Sutton, au Québec, est en pleine réalisation d’un projet de création artistique, dont le but est de réfléchir sur la notion de minorité.
Un projet photographique pour représenter l’Acadie moderne au CMA 2024
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L’artiste souhaite offrir un regard croisé sur la question minoritaire, et ce, à travers des portraits de participant(e)s du Congrès mondial acadien (CMA) 2024, qui seront illustrés par des citations. 

Il arrive avec un minimum de connaissance sur la réalité acadienne de la région, mais il n’en est pas à ses premières armes. Il travaille depuis longtemps sur des projets semblables qui humanisent ses sujets à travers l’image et le témoignage. 

Il tente toujours d’aller se frotter à des réalités qui sont différentes de la sienne pour l’enrichir et forger son empathie. «Je me sens aujourd’hui beaucoup plus proche de n’importe qui qu’il y a 10 ans, avant de commencer cette démarche-là, explique-t-il. 

«Ce qui est important pour moi, c’est que ce soit pas juste moi qui vive ça, finalement, ajoute l’artiste. C’est d’utiliser mes photos et les histoires que je vais chercher pour essayer de faire vivre un petit peu de ce que je vis à d’autres personnes et d’essayer donc de créer des ponts entre des gens qui, à priori, n’ont aucune raison de ni de se rencontrer ni de se parler, et encore moins de se comprendre.» 

Il a une approche «purement humaine, zéro journalistique». Il n’a pas d’objectifs de réponses et ne cherche rien de particulier, à part mieux connaitre leur histoire personnelle, leur identité et la manière qu’il ou elle la vit. 

Il a découvert la culture du sud-ouest «en grand» lors du Festival d’ouverture du 10 aout, qui a attiré des milliers de personnes, selon l’équipe organisatrice du CMA 2024. 

Le photographe Mikaël Theimer lors d’un entretien avec le Ministre responsable des Relations canadiennes et de la Francophonie canadienne du Québec, Jean-François Roberge. 

PHOTO : Nicolas Jean

Mais le photographe a aussi eu la chance d’aller à la rencontre d’Acadiens de partout, de la Louisiane, du Maine, du Québec, du Nouveau-Brunswick, etc. 

Jusqu’à maintenant, comme élément commun, il note parmi les personnes qu’il a rencontré un sentiment de fierté, peu importe la langue parlée. Les gens parlent avec brio de leur langue, de leur descendance et de leur histoire, et l’importance de la connaitre. 

Il a aussi remarqué, à travers ses premiers échanges, que les gens sont fiers des multiples siècles de présence dans leur communauté et d’être toujours là, «qu’être Acadien signifie encore quelque chose, malgré la diaspora, malgré pour certain la perte de la langue française». 

À compter de samedi, il avait fait 10 entretiens. «C’est un bain de culture qui me permet de rapidement commencer à saisir un petit peu les contours de ce dans quoi je m’embarque», dit-il. 

Ce dernier constate par contre qu’il y a un côté «déformant» à l’évènement, ce qui l’interpelle. On lui a fait remarquer que cette semaine, les Acadiens sont tous ensemble au même endroit, s’affichant fièrement, mais dans la vie de tous les jours, en dehors du contexte du Congrès, on n’entend pas toujours le français et on ne sait pas toujours qui est Acadien. 

Après avoir collecté son matériel, Theimer envisage de produire une publication et une exposition à partir de dizaines d’images. 

Pour sélectionner les citations, il se fie à son instinct. C’est souvent un passage unique, sincère et authentique. Il poursuit la conversation jusqu’à ce que la personne se soit dévoilée et ait touché à quelque chose qui ressort. 

Son projet a été financé par le Programme d’appui à la francophonie canadienne du gouvernement du Québec.