«Dans sa jeunesse, Louise était toujours généreuse, souriante et de bonne humeur, a noté une amie d’enfance, Germaine Comeau de La Butte. Nous sommes allées en Louisiane il y a 20 ans, où elle a fait sa marque dans la promotion de la francophonie. Bien qu’elle ait été atteinte de la maladie d’Alzheimer en 2012, tout comme sa mère avant elle, elle est demeurée mobile physiquement et plus alerte que les gens dans sa même condition.»
Pour sa part, Elaine Thimot, présidente de la Fédération des femmes acadiennes de la Nouvelle-Écosse, se souvient de Louise à l’école en Clare. «On était un groupe de jeunes filles à l’école secondaire. Pendant toutes nos années à l’école, on a fait partie du Club 4-H, entre autres clubs. On était vraiment des jeunes filles impliquées dans la communauté.»
À son avis, c’est durant ces années formatrices que l’esprit entrepreneurial de Louise Comeau a pris racine. «Je pense que Louise, comme moi et nos amis proches, a poursuivi Elaine, on avait l’encouragement à nous embarquer. Quand on avait quelque chose qui nous tenait à cœur, on s’impliquait.»
«Pour les gens qui l’ont côtoyée, la grande tristesse, c’est que la maladie lui aura volé des années précieuses où elle aurait pu continuer à s’impliquer. Avant son temps, elle a foncé dans plusieurs organismes qui n’étaient pas nécessairement réservés aux femmes, remarque-t-elle. L’expertise qu’elle a partagée avec les gens, je pense que c’est ça qui était le plus important parce qu’elle avait beaucoup de connaissances des organismes francophones de partout. Puis en partageant son expertise, c’est certain que ça a aidé beaucoup d’organismes à survivre.»
Elaine est persuadée que le legs de Louise va se poursuivre à travers les nombreux projets qu’elle a inspirés.
Suite à ses études secondaires à l’École secondaire de Clare, Louise est devenue infirmière, mais n’a pas pratiqué ce métier longtemps, préférant travailler dans sa communauté acadienne. Elle est devenue étudiante adulte en français à l’Université Sainte-Anne à la fin des années 1970 et a obtenu ensuite une maîtrise en psychologie de l’Université de Moncton.
En 1975, elle est devenue la première femme au Canada à devenir présidente d’une fédération francophone provinciale, soit la Fédération acadienne de la Nouvelle-Écosse (FANE). Elle était aussi réalisatrice à Radio-Canada Moncton et agente de développement au gouvernement fédéral avant de s’établir à l’Île-du-Prince-Édouard.
Louise venait d’un village voisin de celui de Denise Comeau Desautels, la troisième et actuelle présidente de la FANE. Denise a dit que Louise a contribué à tracer la voie pour elle et d’autres femmes. «Elle a été un bon modèle pour moi et pour les autres femmes qui occuperont le poste de la présidence dans les années à venir», estime Denise.
Dans un communiqué, la FANE a indiqué que Louise a été une figure dévouée dans la promotion et le développement des communautés acadiennes de la Nouvelle-Écosse et de l’Île-du-Prince-Édouard. «Elle a été une pionnière dans de nombreux domaines, ayant joué un rôle crucial dans la reconnaissance et la promotion de l’identité acadienne. Son engagement envers l’éducation, son dévouement envers la communauté et son leadership exemplaire ont laissé une empreinte indélébile dans l’histoire de la FANE», peut-on lire dans le communiqué.
Louise a œuvré au sein de nombreux comités locaux et provinciaux et a siégé à plusieurs conseils d’administration, en commençant avec l’Association des femmes acadiennes de la Nouvelle-Écosse.
Elle a dirigé les opérations du RDÉE de l’Î.-P.-É. (Réseau de développement économique) pendant 11 ans tout en étant directrice générale de la Société de développement de la Baie acadienne, où l’équipe a eu recours à sa direction et à ses sages conseils lorsque le RDÉE se développait, grandissait et se préparait à prendre son propre envol.
C’est également sous la direction de Louise que la Chambre de commerce acadienne et francophone de l’Î.-P.-É et le Centre d’action rural de Wellington aient été mis sur pied.
Elle a œuvré au sein de plusieurs autres comités locaux et provinciaux acadiens et francophones. Elle a siégé à plusieurs conseils d’administration, entre autres, à ceux de la Société nationale de l’Acadie (SNA), de la Commission scolaire de langue française de l’Î.-P.-É. et du Conseil des arts de la région Évangéline. Elle a aussi siégé au conseil des gouverneurs de l’Université de Moncton et de celui de l’Université Sainte-Anne.
Elle a été présidente du Collège de l’Acadie Î.-P.-É. Elle est aussi membre fondatrice de la Fédération nationale des Acadiens et francophones du Canada et a siégé à la Commission des droits de la personne de l’Île-du-Prince-Édouard. C’est également sous la direction de Louise que la Chambre de commerce acadienne et francophone de l’Î.-P.-É et le Centre d’action rural de Wellington ont été mis sur pied.
Elle a donc eu un grand impact sur l’économie de sa région. Louise s’est retirée de la SDBA en 2012. Elle avait aussi trouvé le temps de créer quelques entreprises, dont le Marché Cormier, le P’tit Coton et l’Économusée de la courtepointe.
Le 8 juin 2013, Louise a été nommée récipiendaire du Certificat honorifique de citoyenneté acadienne de l’Île-du-Prince-Édouard lors des assises annuelles de la Société Saint-Thomas-d’Aquin. Ce certificat souligne l’effort méritoire d’une personne ayant œuvré dans le développement et l’épanouissement de la communauté insulaire. Toute personne née acadienne et francophone langue première à l’Î.-P.-É. est admissible à recevoir cette récompense.
Louise laisse dans le deuil, outre son compagnon, Georges Arsenault; une fille, Ghislaine Cormier; un fils, Sylvain Cormier (Allison Cooke), et deux demi-filles, Danielle et Julie.