Le perfectionnisme serait en hausse d’entre 10 à 32 % depuis les 30 dernières années, selon une étude menée par l’auteur britannique de l’Université de Bath, Thomas Curran. Cette augmentation serait l’une des raisons pour lesquelles de plus en plus de jeunes sont anxieux et déprimés.
D’après un travail de recherche de la psychologue de l’Université de Laval, Louise Careau, les trois facteurs au cœur du perfectionnisme, soit la génétique, la culture et la famille, tendent à démontrer que l’hérédité prédispose l’être humain à des traits de personnalités typiques d’un perfectionniste.
L’excellence, de son côté, serait le besoin de se dépasser et d’accomplir une tâche à un niveau supérieur, mais uniquement dans un domaine particulier. En d’autres mots, c’est la perfection avec quelques défauts qu’on ne reproche pas trop !
Dans mon propre bureau, j’ai une affiche qui me rappelle ceci : « Au Courrier, notre travail est essentiel et important pour la communauté, mais … on sauve pas des vies ». Au sens propre, c’est pour se rappeler qu’on ne gère pas des vies. Mais, au sens figuré, c’est une manière de se rendre un peu plus humble, histoire de mettre l’égo à sa place.
J’ai l’impression que tout le monde, d’une manière ou d’une autre, aime avoir l’impression de faire du bon travail. Et quand ce n’est pas le cas, tout semble mal aller. C’est le cas pour moi. Lorsque mon objectif est la perfection, et non l’excellence, j’évite d’écrire, je trébuche sur mes mots, je fais plus d’erreurs que d’habitude et, en peu de temps, je remarque que j’ai pris beaucoup de retard.
L’ironie du perfectionnisme, c’est que l’on est bien moins compétent et productif quand on essaie de tout bien faire. On devient en sorte moins « parfait » en essayant d’être parfait.
J’aime croire que les gens font leur possible avec les outils qu’ils possèdent, même quand leur travail n’est pas à la hauteur de nos attentes.
Je pense qu’on se doit d’être un peu moins dur avec soi-même, et peut-être aussi avec les autres, pour vivre dans un monde « presque parfait ».
Jean-Philippe Giroux
Rédacteur en chef