Dans ses débuts, il s’agissait d’un outil pour informer les lecteurs de ce qui se passait dans leur coin de pays. Donc, de ce point de vue là, Le Courrier n’a pas tant changé. Le terrain de jeu est simplement plus vaste de nos jours.
Il serait sage de dire que le tournant du siècle a marqué la fin d’un chapitre et le début d’un autre, avec l’arrivée d’Internet et des réseaux sociaux, entre autres. Depuis lors, les journaux communautaires n’ont d’autre choix que de s’adapter, pour le meilleur et pour le pire, et de devenir plus novateur pour être à jour.
Je ne dis pas pour le meilleur et pour le pire dans le but de me tourner vers le négatif, mais plutôt pour faire réfléchir. On ne peut plus se cacher : la raison d’être d’un journal n’est plus la même qu’autrefois. Aujourd’hui, l’information se propage librement de multiples manières et les médias traditionnels n’ont plus le monopole sur la primeur d’une nouvelle.
Bref, le cycle a été brisé. Toutefois, l’objectif du journalisme demeure similaire, soit « de fournir aux citoyens les informations dont ils ont besoin pour être libres et autonomes » (Kovach & Rosenstiel, The Elements of Journalism, Chapitre 1, 2007).
La question se pose, alors : quelles sont les informations dont les citoyens ont besoin ?
Puisque nous sommes un journal d’ampleur provinciale, nos possibilités en matière de couverture sont infinies. Mais une augmentation de choix peut facilement avoir un effet inverse. Comme je le dis toujours : quand il y a trop d’options au menu, on a de la misère à décider !
Mais une chose est certaine, il faut une pierre angulaire pour choisir du contenu, soit une base sur laquelle on peut se reposer pour déterminer si ça passe ou ça casse.
À mes yeux, un journal doit avant tout prioriser les citoyens, en leur donnant l’occasion de réfléchir et d’approfondir leurs connaissances. Le journal ne devrait pas favoriser l’élite, les grandes entreprises ou les gens au pouvoir, mais bien monsieur et madame tout le monde.
Que ce soit du journalisme citoyen, civique, artistique, etc., il faut qu’il permette de cultiver et d’instruire, pour engager la conversation entre concitoyens.
Dernièrement, nous avons partagé un sondage sur les réseaux sociaux pour savoir comment se rapprocher des communautés. Ce projet nous permettra de mieux comprendre vos besoins en tant que lecteur, à savoir les enjeux et les sujets à explorer davantage.
Tel que mentionné ci-dessus, Le Courrier s’interroge sur la manière de formuler ses balises. Ce sondage sera donc un outil essentiel pour mieux comprendre le genre de contenu journalistique (politique, sociolinguistique, socioculturel, etc.) qui devrait paraître dans nos prochaines éditions.
Car Le Courrier n’est pas un journal. C’est votre journal.
Jean-Philippe Giroux
Rédacteur en chef