le Mardi 10 décembre 2024
le Mardi 19 novembre 2024 7:00 Actualités provinciales

Élections provinciales: on remet sur le tapis la protection du littoral

  PHOTO : Ali Kazal - Unsplash
PHOTO : Ali Kazal - Unsplash
La Nouvelle-Écosse est en période d’élections et les partis sont à l'œuvre. Ils se positionnent sur un ensemble d’enjeux, dont la protection contre l'érosion côtière.
Élections provinciales: on remet sur le tapis la protection du littoral
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Jean-Philippe Giroux

IJL – Réseau.Presse – Le Courrier de la Nouvelle-Écosse

En février, le gouvernement de Tim Houston a mis de côté la Loi sur la protection du littoral (Coastal Protection Act), un projet de loi qui a été adopté par tous les partis de l’assemblée en 2019, sous la gouvernance des libéraux à l’époque. 

Bref, les progressistes-conservateurs ont décidé de ne pas promulguer cette loi, qui aurait permis d’épauler les municipalités dans la réalisation de sa règlementation pour la construction d’habitations dans les zones affectées. Elle aurait, par exemple, fixé une hauteur minimale pour assurer la sécurité du domicile. 

La Loi aurait été une bonne nouvelle pour les régions avec un manque de ressources et de personnel, car elle aurait précisé comment et où les gens peuvent construire. 

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C’est maintenant aux municipalités de prendre la situation en main. Le conseil de la Municipalité régionale du Cap-Breton s’est avancée dans le dossier l’an dernier en mettant à jour sa règlementation en matière d’aménagement du territoire et sa stratégie de planification. 

En outre, en juin dernier, la Municipalité de Lunenburg est allée de l’avant avec l’adoption de sa propre règlementation pour la protection des côtes. 

Le Courrier a tenté de joindre l’équipe de campagne du Parti progressiste-conservateur pour une entrevue et a reçu une déclaration par courriel. 

«La Loi sur la protection du littoral a été mise en œuvre. Les opinions étaient diverses, et nous pensons avoir trouvé le bon équilibre, en soutenant une prise de décision éclairée et en responsabilisant (empowering) les municipalités», déclare la porte-parole. 

Le gouvernement Houston a rendu accessible une cartographie des lignes d’inondation municipales, qui comprend les zones d’érosion actuelles ainsi que la carte du scénario le plus pessimiste d’ici 2100. 

«Comme je l’ai dit, il y avait une diversité d’opinions sur la proclamation de la Loi. Il suffit de demander aux libéraux pourquoi ils ne l’ont pas promulguée, lorsqu’ils en avaient l’occasion», lance la porte-parole. 

Notons qu’un projet de loi reçoit la sanction royale après son approbation en troisième lecture. Il faut donc passer par plusieurs étapes de révision et de discussion avant la promulgation. Dans le cas de la Loi sur la protection du littoral, il y a eu trois séries de consultations publiques et deux ans d’attente. 

Le Courrier a contacté le reste des partis politiques pour des commentaires et a eu un retour de la part de chacun d’entre eux. Or, le seul autre parti à fournir des commentaires avant la date de tombée de l’article fut le Nouveau parti démocratique. 

Voici le message: «Les Néocossais aiment leur littoral, et étaient, de manière compréhensible, furieux contre le gouvernement de Tim Houston lorsqu’il a décidé d’abandonner la Loi sur la protection du littoral au début de l’année. Notre province est confrontée aux effets du changement climatique et il n’a jamais été aussi important de protéger nos côtes.» 

Les néodémocrates soutiennent qu’ils vont promulguer la Loi en question. «On s’engage à protéger les côtes pour les générations à venir.» 

Le Parti libéral précise dans sa plateforme électorale qu’il prévoit aussi de proclamer la Loi et de «mettre en œuvre les règlementations requises dans l’ensemble de la province». 

«On travaillera avec les municipalités pour faire passer tous les plans d’action de protection côtière existants à un ensemble unifié de règles pour la protection côtière», peut-on lire. 

Le Parti vert, de son côté, possède une politique plus large, qui comprend des mesures pour assurer la protection du littoral et des zones humides ainsi que la sensibilisation de la population aux enjeux d’érosion. 

Du côté de la Coastal Coalition, Patricia Manuel, membre de la coalition et professeure retraitée (adjoint) de l’école de planification de l’Université Dalhousie, est d’avis qu’une partie de la solution serait de retourner à une vision non partisane et panprovinciale de cet enjeu afin de mieux protéger le littoral. 

Un sondage récent réalisé par Narrative Research, au nom du Ecology Action Centre (EAC), dévoile que 86 % des Néoécossais sont d’avis que la protection des côtes est importante. 

Parmi les répondants, 68 % voudraient que la Loi sur la protection du littoral soit implémentée. «On n’était pas surs de ce que seraient les résultats parmi les électeurs conservateurs, mais il est clair que la Loi sur la protection du littoral bénéficie d’un large soutien dans l’ensemble du spectre politique», communique Nicolas Winkler, coordinateur de l’adaptation côtière à l’EAC. 

Les élections provinciales en Nouvelle-Écosse se tiendront le 26 novembre.