Farida Agogno – IJL – Réseau.Presse – Le Courrier de la Nouvelle-Écosse – Atl
Commencée depuis le jour de la Fête du Canada, la taxe sur le carbone imposée par Ottawa fait les bruits de couloirs en Nouvelle-Écosse. Depuis, le prix de l’essence, du diesel et du mazout a bondi. Pour l’augmentation de l’essence et du diesel, on parle d’environ de 14 à 17 cents le litre.
Depuis, l’inquiétude plane dans la population. C’est dans cette optique que le premier ministre Tim Houston affirme que « les Néo-Écossais s’inquiètent de cette nouvelle taxe fédérale et de façon dont elle augmentera le coût de tout – la nourriture, les vêtements, les médicaments en vente libre, la construction de nos maisons et plus encore.»
Au-delà de cette inquiétude chez le peuple, le député de l’Assemblée législative, Colton Leblanc, exprime sa déception en ses termes : « On est vraiment déçu que le gouvernement fédéral [ait] choisi ce moment pour instaurer une telle taxe. On n’est pas du tout convaincu qu’une taxe de carbone va faire quelque chose pour préserver notre planète ».
Il ajoute que la taxe est venue au mauvais moment et aggrave plutôt l’inflation vécue en ce moment par plusieurs Néo-Écossais, et raconte que la conséquence est qu’elle détruira davantage le portefeuille du peuple.
Le ministre Leblanc, étant un représentant d’un milieu rural, précise que les habitants de sa région utilisent régulièrement la voiture comme moyen de transport. Et depuis que le prix de l’essence a crû à cause de la nouvelle taxe carbone, cela impactera la mobilité de beaucoup de gens vivant dans les milieux ruraux.
Face à la hausse du prix de l’essence, les premiers ministres du Canada Atlantique ont joint leur force pour lancer une campagne afin de sensibiliser la population sur les conséquences négatives sur leur quotidien et elle souligne aussi l’opposition des gouvernements de l’Atlantique face à la décision du fédéral.
Et le gouvernement de la Nouvelle-Écosse estime que même les remises fédérales ne suffiront pas à compenser le coût des pompes.
M. LeBlanc va plus loin et pense que les petites et moyennes entreprises (PME) auront à payer des frais supplémentaires de transportation, et les habitants auront moins d’argent pour faire des achats dans ces PME. Face à cette conséquence sur le portefeuille de tout le monde, il considère que cette décision est une punition du gouvernement fédéral.
En dehors de ces retombées négatives sur les ménages, le gouvernement pense que cette nouvelle taxe ne résout rien, surtout en temps d’inflation parce qu’il a déjà un plan de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Voilà pourquoi le bureau de l’Environnement et changement climatique de la Nouvelle-Écosse rappelle que ce plan vise à ce que, d’ici 2050, la province atteigne un niveau zéro d’émissions de gaz à effet de serre.
D’ici 2030, la province veut fermer les centrales de charbon électrique et veut protéger 20% des terres et des eaux. Elle veut aider la population à passer à l’utilisation de véhicules électriques. Pour réduire les factures des ménages, la mission est de rendre les maisons et même les bâtiments plus économes en énergie.
Ce plan vise aussi à passer à des énergies renouvelables telles que le solaire, l’hydrogène vert, ou encore l’éolien. Pour être plus responsable, la Nouvelle-Écosse veut rendre l’industrie électrique plus grande avec une production de 50%.
Bref, d’après la Nouvelle-Écosse, son plan de protection de l’environnement et de réduction de gaz à effet de serre est efficace et exempt de nouvelles taxes pour créer un avenir durable pour sa population. Par conséquent, elle considère que la nouvelle taxe carbone n’est pas la meilleure solution surtout à une période où plusieurs Néo-Écossais vivent une inflation sans précédent.