le Jeudi 21 septembre 2023
le Vendredi 14 avril 2023 7:13 Actualités provinciales

Quand de jeunes anglophones de souche souhaitent faire une carrière professionnelle en français

Une affiche dans l’un des couloirs de l’Université Sainte-Anne.  — PHOTO - Jean Junior Nazaire Joinville
Une affiche dans l’un des couloirs de l’Université Sainte-Anne.
PHOTO - Jean Junior Nazaire Joinville
Depuis les années 1970, les programmes d'enseignement bilingue se répandent au Canada comme une traînée de poudre, sous la demande des parents. Le programme de l'immersion française a été créé au cours de la même période par le gouvernement canadien pour former des jeunes en français comme langue seconde.
Quand de jeunes anglophones de souche souhaitent faire une carrière professionnelle en français
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Ce programme s’adresse à des apprenants qui veulent interagir en français de façon autonome et spontanée. Cependant, beaucoup d’étudiants formés en français langue seconde n’évoluent pas dans l’espace et dans la collectivité francophones. Le Courrier de la Nouvelle-Écosse a rencontré plusieurs bénéficiaires de l’immersion française de divers horizons qui rêvent déjà d’une carrière professionnelle en français.  

Claire Béliveau étudie au programme de l’immersion française depuis plusieurs années. D’ailleurs, sa mère était aussi professeure audit programme. Claire se montre très enthousiaste pour faire carrière en français, quoiqu’il lui reste beaucoup à apprendre dans cette langue. « J’ai fait mes études primaires et secondaires en français, mais c’est une langue que j’avais perdue en raison d’un manque de pratique, a-t-elle dit. Depuis quelques années, je suis à l’immersion avec beaucoup d’enthousiasme et je souhaite vivement maîtriser cette langue pour qu’elle soit ma langue usuelle pour ma carrière professionnelle. »

Quant à Kavindya Premachandra, elle fait actuellement l’immersion française et un baccalauréat en sciences. Originaire de Sri Lanka, dans l’océan Indien, elle compte faire des études en médecine après son baccalauréat à l’Université Sainte-Anne (USA) dans une université francophone au Canada. 

 Une photo de l’ambiance de l’immersion française à l’Université Sainte-Anne.

PHOTO - Université Sainte-Anne

Elle veut également faire carrière en français. « Quand je suis arrivée au Canada, j’avais seulement deux ans, a-t-elle précisé. J’évoluais toujours dans une communauté anglophone. Maintenant, je souhaite maîtriser le français afin de l’utiliser dans ma carrière professionnelle. »  

Parmi les personnes que le Courrier a interrogées, Joseph Rapp est le seul étudiant bénéficiaire de l’immersion française qui ne compte pas faire une carrière uniquement en français. Cet étudiant, qui fait actuellement son baccalauréat en administration à l’USA, souhaite évoluer en français et en anglais afin d’être parfaitement bilingue. « J’aimerais bien faire une carrière en français, mais en même temps je ne souhaite pas perdre l’anglais, a bien précisé l’homme originaire de Port Hawkesbury, en Nouvelle-Écosse. De ce fait, après mes études, j’aimerais utiliser les deux langues au quotidien. » 

Simon Dumbar est originaire d’Halifax. Elle est en train de faire son baccalauréat en éducation, elle aussi à l’USA. Contrairement aux autres étudiants, son ambition pour la langue française est beaucoup plus grande. Simon souhaite non seulement faire une carrière dans l’éducation en français, mais elle aimerait aussi enseigner cette langue aux enfants qui ont l’anglais comme langue maternelle. « J’aimerais bien me voir en classe élémentaire enseigner le français aux enfants », a-t-elle déclaré. 

Les jeunes que le Courrier a interrogés sont conscients que le début de cet apprentissage n’a pas été facile. Toutefois, ils croient que c’est une belle et riche expérience. D’ailleurs, certains d’entre eux avouent qu’ils tombent amoureux de la langue française. 

Le programme d’immersion se trouve sur tout le territoire canadien par l’entremise des écoles et universités. L’USA a créé son programme en 1972 sous la direction de Jean-Douglas Comeau qui était encore en activité jusqu’en 2015. Grâce à l’immersion française, nombreux sont des jeunes et adultes ayant une autre langue maternelle qui apprennent le français et font de cette langue leur outil de communication pour leur carrière professionnelle.