Farida Agogno – IJL – Réseau.Presse – Le Courrier de la Nouvelle-Écosse – Atl
L’assemblée générale annuelle (AGA) de l’Association des juristes d’expression française de la Nouvelle-Écosse (AJEFNÉ) a eu lieu à Chéticamp avec la participation des membres de l’organisme ainsi que les invités d’honneur comme la juge Denise Boudreau, qui a fait part de ses réflexions sur l’accès des services juridiques en français.
Durant l’AGA, l’AJEFNÉ a nommé le procureur de la Couronne, Thomas Kayter, au conseil d’administration. M. Kayter est passionné par les droits linguistiques et la justice des peuples autochtones. Il milite pour que les francophones exercent pleinement leur droit devant les tribunaux de la Nouvelle-Écosse.
L’organisme en a aussi profité pour revenir sur ses réussites. Il a aussi remis des prix aux personnes qui font avancer l’accès aux services juridiques en français.
À lire aussi : Justice : À la rencontre de l’AJEFNÉ – Partie 1
Il faut noter que la nomination des juges bilingues, l’homologation de testaments en français, la promulgation de la Societies Act (Loi sur les sociétés) en français et le service à la cour en français sont des dossiers de revendication de l’organisme.
Réjean Aucoin est le président sortant et l’un des fondateurs de l’AJEFNÉ. Vincent Anama, directeur général de l’association, affirme « qu’en tant que membre fondateur, [M. Aucoin] a pu partager ses connaissances des dossiers de revendications, l’historique de l’organisme et son expertise à la nouvelle direction générale afin de reprendre les discussions avec le gouvernement de la Nouvelle-Écosse et plus particulièrement son ministère de la Justice ».
Deux autres importantes discussions ont eu lieu pendant cette rencontre. La première touche au développement d’un réseau de juristes bilingues et de mettre en place des partenariats à l’échelle Atlantique. La deuxième concerne la réflexion sur l’épanouissement des personnes qui choisissent le service en français dans le système judiciaire.
Par ailleurs, l’AJEFNÉ souhaite agrandir son réseau en allant chercher des gens en région. Selon M. Anama, la majorité des demandeurs de service proviennent de la région d’Halifax, où se trouve le siège de l’association.
Voilà pourquoi l’AGA a eu lieu à Chéticamp : pour faire connaître l’importance des fonctions de l’AJEFNÉ. « C’est ainsi que nous avons pu promouvoir nos services auprès de la Société Saint-Pierre (Chéticamp) et le Centre communautaire Étoile de l’Acadie (Sydney), déclare le directeur général. Le message clé que nous avons souhaité communiquer est que notre organisme a pour mandat de servir toute la province et que les régions rurales ont toutes leurs places pour bénéficier des services. »
Pour continuer à servir les communautés francophones, M. Anama espère que le gouvernement va continuer à concerter et à écouter les revendications de l’AJEFNÉ.
Il souhaite également qu’un membre de l’organisme puisse joindre le comité de nomination des juges bilingues. Ce serait un moyen d’assurer une bonne représentation en matière de diversité, d’équité et d’inclusion.
De plus, M. Anama confirme que le gouvernement est favorable à la participation de son organisme dans le processus de révision de la Loi sur les sociétés en version française et anglaise.
L’AJEFNÉ fêtera ses 30 ans en 2024 ainsi que le 10e anniversaire de son centre Accès Justice. Pour le directeur, « il s’agit d’une étape importante pour notre organisme, qui va nous permettre de mettre à l’honneur ses accomplissements et de commencer un autre chapitre important sous le signe du renouveau et des nouvelles orientations du nouveau plan d’action 2023-2028 ».