le Mardi 10 décembre 2024
le Vendredi 29 novembre 2024 11:00 Actualités nationales

Des parlementaires acadiens s’unissent pour mieux représenter leur peuple

La fondation officielle de l’Association acadienne des parlementaires du Canada (AAPC) est fixée au 11 février 2025. — PHOTO : Inès Lombardo – Francopresse
La fondation officielle de l’Association acadienne des parlementaires du Canada (AAPC) est fixée au 11 février 2025.
PHOTO : Inès Lombardo – Francopresse
FRANCOPRESSE – Un groupe de parlementaires acadiens a lancé, le 27 novembre sur la Colline, une nouvelle association transpartisane afin de renforcer le poids politique du peuple acadien.
Des parlementaires acadiens s’unissent pour mieux représenter leur peuple
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L’émotion était palpable parmi les députés et sénateurs acadiens réunis au Parlement d’Ottawa, le 27 novembre, lors du lancement de l’Association acadienne des parlementaires du Canada (AAPC). Celle-ci verra officiellement le jour le 11 février 2025.

Dans un rapport, commandé par plusieurs parlementaires acadiens et présenté cet été dans le cadre du Congrès mondial acadien, deux chercheurs, Rémi Léger et Michelle Landry, ont conclu que le pouvoir politique acadien avait besoin d’une représentation accrue.

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Le sénateur Réjean Aucoin est coprésident intérimaire de l’AAPC, avec Chris d’Entremont.

PHOTO : Inès Lombardo – Francopresse

Un statut particulier pour les Acadiens

L’AAPC a pour objectif principal de faire reconnaitre le peuple acadien «comme une minorité nationale, avec un statut particulier au sein de la Fédération canadienne», a déclaré le sénateur acadien néoécossais Réjean Aucoin, lors de l’annonce.

En entrevue avec Francopresse, ce dernier explique que l’AAPC a été créée pour répondre à un manque.

«On n’était pas nécessairement réunis en groupe. On ne se concertait pas toujours sur des dossiers touchant l’Acadie. Et ce n’est pas juste qu’on ne se consultait pas, c’est qu’il n’y avait pas de mécanisme pour se consulter sur des dossiers, des projets de loi qui auraient touché l’Acadie.»

«Le constat que nous avons fait, c’est qu’il y a peut-être un manque de concertation et de vision commune sur les priorités que nous devrons mettre de l’association. Un de ses objectifs de travail, c’est de prioriser, d’identifier là où on peut intervenir davantage pour renforcer le pouvoir politique du peuple acadien», appuie le sénateur acadien du Nouveau-Brunswick René Cormier.

Il assure que ce sont davantage les provinces de l’Atlantique qui sont la priorité. «Ce sont là que sont les institutions et les établissements qui permettent d’ancrer le pouvoir politique du peuple acadien.»

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«Solitude» des Acadiens en politique

Dans son discours, Darrell Samson, député acadien néoécossais, a exprimé la «solitude» d’être un élu acadien.

René Cormier évoque de son côté «une grande responsabilité mise sur les épaules».

«Comment assumer mes responsabilités, comment travailler avec la société civile? C’était des questions qui m’animaient dès mon arrivée au Sénat, il y a huit ans, puis en fait, c’était vraiment aussi ce qui me motivait à échanger avec mes collègues pour dire : “Est-ce qu’il ne faudrait pas qu’on crée une association?”»

«Même si je connaissais Darrell [Samson] du Parti libéral, ce n’était pas évident comment vraiment nous parler, de supporter des projets de loi fédéraux, comment parler à la société civile», affirme le député conservateur Chris d’Entremont, sur le sentiment de solitude d’être un élu acadien. 

PHOTO : Inès Lombardo – Francopresse

Des ponts transpartisans au Canada et à l’international

L’association ne souhaite toutefois exclure aucun parlementaire, quel que soit son parti.

«On s’est toujours dit qu’on travaillerait sur ce qui fait consensus au sein de l’association, puisqu’on ne veut pas que des barrières partisanes viennent entraver nos travaux. C’est absolument déterminant», affirme le sénateur Cormier.

Le député conservateur et vice-président de la Chambre des Communes, Chris d’Entremont, admet que la non-partisanerie pourrait être parfois «difficile», mais finit par nuancer : «On essaie d’avoir la discussion et de voir ce qu’on peut supporter, comment on va travailler ensemble.»

Au-delà des partis, l’AAPC tendra à rassembler tous les parlementaires canadiens, quelles que soient leurs origines.

L’un des souhaits du sénateur néobrunswickois René Cormier est que l’association «fasse en sorte que la société civile acadienne soit davantage mobilisée et concertée autour de priorités communes». 

PHOTO : Inès Lombardo – Francopresse

«Il n’y a pas d’examen sanguin, vous n’êtes pas obligé d’être un Boudreau, Gallant, Cormier ou Thériault pour rejoindre cette association. Ce message-là est fondamental si nous voulons réussir à travailler ensemble et surtout à reconnaitre la contribution de tout le monde à ce grand projet», a assuré René Cormier, ému, lors de l’annonce. 

«Je pense qu’il y a là matière, pas seulement pour l’avenir du peuple acadien, mais pour l’avenir de notre pays. Je pense qu’on est dans une époque où on doit reconnaitre toute la diversité du Canada», a-t-il ajouté en entrevue avec Francopresse.

L’AAPC aspire également à faire connaitre l’Acadie aux parlementaires anglophones, «mais aussi aux nouveaux arrivants et à ceux et celles qui ont moins la chance de côtoyer des Acadiens et des Acadiennes», poursuit le sénateur. «Je pense que c’est une occasion de faire ces ponts avec eux.»

L’organisation cherche aussi à s’étendre au-delà des frontières canadiennes. Elle est notamment en contact avec des parlementaires français, souligne René Cormier.

Corrections:

le Lundi 2 décembre 2024 17:13:

Légende: Le sénateur Réjean Aucoin est coprésident intérimaire de l’AAPC, avec Chris d’Entremont.

le Lundi 2 décembre 2024 17:13:

[…] vous n’êtes pas obligé d’être un Boudreau, Gallant, Cormier ou Thériault pour rejoindre […]