La rédaction inclusive a pour but la neutralité de la langue en ce sens qu’elle cherche à diminuer, voire extirper la discrimination existant dans les écrits.
Cette écriture prend des formes variées. Si en France nombre d’autorités politiques, universitaires, médiatiques, entre autres, s’opposent à cette forme d’écriture, dans d’autres pays, dont le Canada, elle est tolérée. D’ailleurs, nombreuses sont des universités et des Maisons Éditions qui ont leur guide d’écriture inclusive et qui l’impose parfois aux auteur-e-s.
La première grande opposition face à cette écriture remonte à 2017. Dans la séance du 6 octobre de cette année, les membres de l’Académie française ont souligné à l’unanimité leur opposition à l’écriture inclusive.
Cela a fait couler de l’encre. « Prenant acte de la diffusion d’une ‘’écriture inclusive’’ qui prétend s’imposer comme norme, l’Académie française élève à l’unanimité une solennelle mise en garde », souligne l’Académie.
L’Académie a aussi souligné que « la langue française se trouve désormais en péril mortel ». Ce qui a soulevé beaucoup de réactions, à tel point que Méderic Gasquet-Cyrus, dans son ouvrage En finir avec les idées fausses sur la langue française, paru en 2023, a rejeté d’un revers de main l’idée de l’Académie française.
Certes, le maitre des conférences à l’Université d’Aix Marseille croit que, effectivement, l’écriture inclusive s’avère complexe, mais il souligne qu’en aucun cas elle n’est pas un péril mortel pour la langue française. D’ailleurs, il estime que les réactions des personnes qui sont contre l’écriture inclusive sont très violentes.
L’Académie française a aussi souligné que « [l]a multiplication des marques orthographiques et syntaxiques qu’elle induit aboutit à une langue désunie, disparate dans son expression, créant une confusion qui confine à l’illisibilité ». Nombreux sont des écrivains, des figures politiques, des linguistiques et des pédagogues, pour ne citer que ces personnalités, qui appuient l’Académie française.
La dernière grande décision prise en France contre l’écriture inclusive remonte à octobre 2023 lorsque le Sénat, fortement encouragé par le président Emmanuel Macron, a adopté une proposition de loi contre cette forme d’écriture. En vue de protéger la langue française et de ne pas céder aux airs du temps, précise le Sénat, 221 voix contre 82 se sont opposées à l’écriture inclusive.
Après l’adoption de la proposition de loi par le Sénat, l’Académie française a réitéré sa position par l’entremise de Barbara Cassin. « Je ne prononce pas l’écriture inclusive et elle me dérange », a déclaré sur France Inter cette membre de l’Académie française et commissaire de la Cité internationale de la langue française de Villers-Cotterêts.
Quant au nouveau secrétaire perpétuel de l’Académie française, Amin Maalouf, il s’est aussi exprimé sur France Inter, le 29 septembre 2023. Selon l’écrivain, il est impossible de lire un texte écrit en écriture inclusive. « Il y a une chose qui me dérange dans cette écriture inclusive, c’est qu’à l’oral elle ne veut plus rien dire », souligne-t-il.
Contrairement au gouvernement de la France, qui s’oppose catégoriquement à l’écriture inclusive, le gouvernement du Québec évite toujours de prendre cette décision. D’ailleurs, l’Office québécois de la langue française (OQLF) accepte la rédaction épicène.
Les langues évoluent-elles avec la société ? Si oui, cette évolution est-elle associée aux changements sociaux et culturels ? Si les autorités canadiennes, du moins le Québec, croient dans cette évolution, la France reste ferme sur l’écriture traditionnelle afin de « protéger la langue française ».