le Lundi 25 septembre 2023
le Vendredi 23 juin 2023 7:00 Rubrique - Le Carrefour des Francophones

Qu’en est-il de la francophonie en Suisse ?

  PHOTO - Odin Aerni (Unsplash)
PHOTO - Odin Aerni (Unsplash)
D’entrée de jeu, il est important de préciser que la Suisse est l’un des pays au monde qui affirment leur plurilinguisme. Dans ce pays, qui se trouve au centre de l’Europe, il y a diverses langues nationales. Notamment, l’allemand, le français et l’italien, qui ont un statut officiel, ainsi que le romanche.
Qu’en est-il de la francophonie en Suisse ?
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 L’un des faits caractéristiques de la Suisse, c’est que les frontières linguistiques sont faciles à identifier, car ce pays comprend autant de territoires linguistiques que de langues. En ce sens, la statistique des langues y est un sujet très fréquent. Si la Suisse comprend toutes ces langues et que le français n’y est pas la langue ayant le plus de locuteurs, alors, quelle est la situation de la francophonie dans ce pays, en dépit de son plurilinguisme ? Pourquoi la Suisse est-elle un pays membre de la Francophonie ? Quel est le français parlé dans ce pays de l’Europe centrale ? Dans les lignes qui suivent, les réponses à ces questions vont constituer la toile de fond de cette chronique. 

Située à l’ouest du pays, la Suisse française, appelée aussi la Suisse romande ou la Romandie, compte environ deux millions de francophones. Cette région comprend, entre autres, des écoles, des églises, des organismes francophones et surtout quatre grandes universités qui font partie des plus grandes du pays. 

Les cantons formant la Romandie sont Genève, Valais, Neuchâtel, Fribourg, Jura et Vaud. Tenant compte de l’ampleur et de la vitalité du français sur son territoire, quoique d’autres langues y soient présentes, la Suisse a fait son entrée à l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) en 1996 et en est aujourd’hui un État membre. 

La carte démontrant le plurilinguisme en Suisse. 

PHOTO - Office fédérale de la statistique

Après son adhésion à l’OIF, la Suisse n’a pas tardé à s’y impliquer à fond. D’ailleurs, non seulement ce pays fait la promotion de la pluralité culturelle et linguistique au sein de cet organisme, mais aussi elle envoie toujours ses représentations aux différentes manifestations organisées comme les Jeux de la Francophonie, qui se déroulent tous les quatre ans. Elle célèbre aussi la Journée internationale de la Francophonie tous les 20 mars. 

En surplus, la Suisse a accueilli le 13e Sommet de la Francophonie en 2010 à Montreux sur le thème « Défis et visions d’avenir pour la Francophonie ». Donc, inutile de dire que l’implication de ce pays dans toute la sphère de l’OIF ne peut pas être négligée. 

Ainsi, si le français est une langue officielle en Suisse, c’est un français qui est différent de celui parlé dans le reste de l’Europe, y compris la France. Connu sous le nom de « helvétisme », c’est une tournure phonétique, morphologique, syntaxique et lexicale propre à la Suisse romande. Puisque la Suisse subit l’influence d’autres cultures de l’Europe en raison du fait qu’elle partage ses frontières avec plusieurs pays, son français aussi est influencé par ses voisins. 

Il est utile de rappeler que la Suisse est enclavée entre la France, l’Allemagne, l’Italie, l’Autriche et le Liechtenstein. De ce fait, elle n’a pas accès à la mer. Si auparavant la langue allemande prédominait en Suisse, depuis quelques décennies, la langue française connait une belle progression. Toutefois, le français de la Suisse présente encore certaines expressions d’origine allemande. Selon l’Office fédérale de la statistique (OFS) en Suisse, l’allemand connait une légère baisse depuis 1970 jusqu’à 2017, et cela, au profit de la langue française. 

En définitive, la Suisse devient une figure de proue au sein de la Francophonie, en dépit du plurilinguisme qu’elle affiche toujours et de son absence dans cet organisme durant ses premières décennies. Aujourd’hui, avec une contribution annuelle de quatre millions de francs, la Suisse est après la France et le Canada le troisième plus grand contributeur de l’OIF.