Les avancées de la recherche autour de l’hyperconnectivité révèlent des effets bien trop alarmants pour être négligés.
Altération des cycles de sommeil
L’hyperconnectivité, notamment par le biais des réseaux sociaux et des consoles, perturbe significativement le sommeil des adolescent(e)s.
Une recherche menée par Royant-Parola et Al (2018) a montré que l’accès aux écrans durant les heures de sommeil était associé à des horaires de coucher tardifs, voire même saccadés : 6,1 % des adolescent(e)s de leur échantillon se réveillaient pour jouer sur Internet, 15,3 % avaient envoyé des SMS et 11 % s’étaient connectés sur les réseaux sociaux (Royant-Parola et Al, 2018). Ceci entraine des quotas de sommeil non remplis.
L’école terminée, c’est le temps de relaxer! Cette période de pause est bien méritée par les enfants, les adolescent(e)s, le personnel des écoles et les parents, parfois éreinté(e)s d’une routine surchargée. L’été est synonyme de temps libre, de feux de camp, de réunions en famille, de moments au lac ou à la plage avec des ami(e)s… à scruter des vidéos sur TikTok ou autres médias sociaux. Mais si on profitait de l’été 2024 pour aussi prévoir une pause de son écran?
Dans le cadre du cours d’éducation inclusive au secondaire (Programme de Sciences de l’éducation, Université Sainte-Anne), nous avons réfléchi à l’hyperconnectivité et ses méfaits sur diverses sphères de la vie des adolescent(e)s. Pour notre propre santé physique et mentale et aussi pour être des modèles pour nos futurs élèves, nous avons appris en tant qu’adultes l’importance d’instaurer de saines habitudes médiatiques dans notre quotidien.
Cette série d’articles sur l’hyperconnectivité est le résultat d’une combinaison de différents travaux d’étudiant(e)s et nous espérons qu’ils sauront vous sensibiliser à l’importance de prévoir des moments pour décrocher de votre écran cet été!
Qualité du sommeil compromise
En plus de perturber les horaires de sommeil, l’hyperconnectivité semble également influencer la qualité du repos nocturne des adolescent(e)s.
Une étude réalisée par Zayoud et Diakiese (2021) a mis en évidence une association entre l’utilisation des écrans avant le coucher et une diminution de la qualité du sommeil, caractérisée par des troubles du sommeil et des insomnies.
Effets sur la santé mentale
Les deux dernières conséquences réunies peuvent aboutir à d’importantes difficultés de santé mentale.
Des recherches, telles que celles menées par Julian et Al (2023), ont établi un lien entre l’insomnie et les symptômes d’anxiété et de dépression, qui, à leur tour, peuvent nuire au sommeil.
Ceci peut faire partie d’un cercle vicieux, dont la racine cachée est la dépendance aux écrans.
Rôle des écrans dans la régulation de la mélatonine
D’un point de vue biologique, des études ont examiné le rôle spécifique des écrans lumineux dans la régulation du sommeil.
Il a été démontré que l’exposition à la lumière bleue émise par les écrans perturbe la sécrétion de la mélatonine, l’hormone responsable du sommeil (Chang et al., 2015).
Stratégies pour éduquer les élèves
L’éducation des méfaits de l’hyperconnectivité sur le sommeil et la santé mentale peut être une stratégie de prévention prometteuse (Papaux, 2021).
Il est important d’intégrer des modules de sensibilisation dans les programmes d’études pour sensibiliser les élèves à l’importance d’instaurer de saines habitudes médiatiques dans leur quotidien, autant à l’école qu’à la maison.
Pour combattre et prévenir la dépendance aux écrans à l’adolescence, la mise en place d’une «heure sans écran» avant le coucher, retirer les appareils numériques de la chambre à coucher et respecter les recommandations de la Société canadienne de pédiatrie (2017) sur la limite de temps journalière (2 heures maximum) figurent aussi parmi les stratégies essentielles.
Il importe de commencer les saines habitudes le plus tôt possible dans la vie des enfants afin d’augmenter les chances qu’elles soient maintenues à l’adolescence et à l’âge adulte.
Finalement, la communauté scolaire doit offrir un environnement riche et ludique et encourager des activités extrascolaires de loisirs à caractère non sédentaire telles que la pratique du sport ou de l’art (Sersar et Al, 2021).
En fin de compte, éduquer les adolescent(e)s aux méfaits de l’hyperconnectivité sur le sommeil nécessite une approche holistique, impliquant à la fois l’école, les familles et la communauté. En adoptant des stratégies efficaces, nous pouvons aider les jeunes à naviguer dans l’océan numérique tout en préservant leur bienêtre et leur réussite éducative.