le Jeudi 12 septembre 2024
le Mardi 16 juillet 2024 7:00 Projet spécial - Cet été je prends une pause... de mon écran!

Les effets de l’hyperconnectivité sur le sommeil des adolescent(e)s

  PHOTO: Jakub Żerdzicki - Unsplash
PHOTO: Jakub Żerdzicki - Unsplash
Pour Jean-Jacques Rousseau, «qui fuit le sommeil court à la mort» (Nativus, 2023). En effet, cette citation trouve tout son sens dans nos sociétés contemporaines, où l’omniprésence des écrans numériques nous interroge au sujet de leurs impacts sur la santé et le bienêtre des adolescent(e)s.
Les effets de l’hyperconnectivité sur le sommeil des adolescent(e)s
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Selon une étude française, 17,8 % des adolescent(e)s franciliens sont insomniaques, 45 % ont des sommeils non reposants, 40 % sont en restriction de sommeil et 20 % sont en privation de sommeil (Zayoud et al, 2020). 

De plus, 50 % des adolescent(e)s regardent les écrans plus de deux heures et dorment moins de sept heures par nuit (Zayoud, et al, 2020). 

Cependant, l’étude révèle qu’il n’y a pas de lien entre la simple possession d’un téléphone cellulaire ou d’autres écrans et les troubles de sommeil : il s’agit du mauvais usage de ces appareils qui produisent des troubles de sommeil (Zayoud, et al, 2020). 

Par ailleurs, une étude canadienne va dans le même sens en montrant que la présence d’un écran dans la chambre à coucher chez les garçons adolescents est associée à un risque plus élevé de décrochage scolaire, à l’obtention de notes inférieures et à un comportement prosocial moindre à 17 ans (Gauthier et Pagani, 2024).

Dans le même sens, une étude suisse portant sur des adolescent(e)s de 11 à 17 ans a aussi documenté l’impact des écrans sur le sommeil des jeunes en montrant une association entre les réveils dus aux alertes du téléphone et l’apparition de deux troubles de sommeil, à savoir les difficultés d’endormissement et l’agitation. 

À l’inverse, les auteurs ont obtenu une diminution significative du risque de réveils précoces chez les adolescent(e)s qui n’étaient plus exposé(e)s aux écrans la nuit et une amélioration de leur santé (Nicolle-Mir, 2019).

Stratégies pour limiter le temps d’exposition

Face à cet état de fait, il existe un nombre de stratégies qu’on peut mettre en place pour réduire l’exposition des adolescent(e)s aux écrans.

La littérature scientifique soulève l’importance de conscientiser les adolescent(e)s que le numérique n’est pas neutre. Il peut servir de vecteur de domination sur les individus, mais aussi créer des espaces de dialogue, où les élèves délibèrent pour orienter l’usage du numérique dans leur vie scolaire (Collin, 2021). 

De plus, il faut aborder les enjeux du numérique à travers des dialogues et des activités d’apprentissage et offrir des choix aux élèves afin de développer leur capacité d’agir face aux situations (CTREO, 2023). 

Il est de mise d’adopter une approche sanitaire globale lorsqu’on aborde l’utilisation des écrans en milieu scolaire, et ce en intégrant les compétences sociales des élèves, dont la gestion des influences sociales et l’exercice de choix éclairés en matière d’habitudes de vie, et ses liens avec d’autres sujets importants comme l’alimentation, la santé mentale et l’activité physique (Bédard, 2022).

Pour une meilleure performance scolaire, Harlé et ses collaborateurs (2016) recommandent d’enseigner aux élèves l’importance de limiter l’usage des écrans à certains moments propices de la journée : le matin, car l’attention de l’enfant est la plus forte à ce moment, pendant les heures de repas et au moment de se coucher, puisque l’usage peut inférer sur le sommeil. 

Les auteurs rappellent l’importance de mettre à distance les écrans de la chambre à coucher (Harlé et al, 2016).

Eu égard au constat fait plus haut, il est justifié de se poser la question : quels rôles doivent jouer les commissions scolaires pour réduire l’hyperconnectivité des adolescent(e)s en Nouvelle-Écosse?