le Mercredi 27 septembre 2023
le Jeudi 8 Décembre 2022 9:30 Nos communautés - Torbé

Le pâté au lièvre : nos traditions nous unissent

La livraison de lièvres, Jude Avery et Sylvestre Pellerin. — PHOTO - Stéphane Patoine
La livraison de lièvres, Jude Avery et Sylvestre Pellerin.
PHOTO - Stéphane Patoine
Pour trois ans de file, les Acadiens de Torbé dépendent de Chéticamp pour ses fournitures de lièvres de Noël. Tout au long de notre histoire, dans notre petit coin de l’Acadie, la cuisson du pâté au lièvre lors de la veille de Noël est une tradition qui demeure vivante, même après tous les changements dans la communauté au fil des années.
Le pâté au lièvre : nos traditions nous unissent
00:00 00:00
PHOTO - Jude Avery

Difficile de savoir exactement à quel moment ou de quelle manière cette coutume a commencé, mais c’est bien évident que cette tradition existe depuis très longtemps, voire des siècles. Il y a plusieurs décennies, toutes les familles de Torbé avaient plusieurs lièvres sur la cuisinière durant la veille de Noël. L’arôme agréable de cet animal remplissait les maisons, au point que tous ceux et celles qui assistaient à la messe de minuit sentaient le lièvre lorsqu’ils entraient à l’Église ! 

Après cette célébration religieuse, les gens s’en allaient concocter un mélange de farine, de poudre à pâte et de beurre fondu avec un peu de sel pour préparer ce délicieux pâté. 

Le goût de pratiquer cette coutume est encore bien présent parmi les Acadiens de Torbé. Au lieu d’aller dans nos propres forêts afin de chasser les lièvres, il faut aller les chercher ailleurs parce que, malheureusement, ils sont disparus dans l’est de la Nouvelle-Écosse. 

Grâce à une abondance de ces animaux sauvages dans la région de Chéticamp, et à la gentillesse des Acadiens de cette région du Cap-Breton qui sont prêts à fournir nos besoins, nous nous sommes remplis de joie après cette découverte. 

Depuis trois ans, on fait un voyage à Cheticamp avant les fêtes de Noël pour aller se procurer des lièvres. La première année, on en a eu une vingtaine et l’année passée, 54. Cette année, on est monté à 76 prises.

Stéphane Patoine est Sylvestre Pellerin qui mangent le pâté de Stella Camus.

PHOTO - Jude Avery

En arrivant dans notre local hier, on se sentait un peu comme le père Noël avec nos cadeaux qui manquaient de ruban et de boucles colorées. Tout ce qu’on avait à livrer dans nos grandes boîtes était ces animaux gelés et si précieux qui font partie d’une grande partie des festivités acadiennes de Torbé. 

C’est Sylvestre Pellerin qui a fait le premier contact à Chéticamp. À travers un ami local, Damien Delorey, qui connaît des amis chasseurs de Chéticamp, Torbé a pu obtenir son gibier. Sylvestre fait toujours partie de ce voyage aux lièvres. 

Cette année, on a invité un matelot québécois, Stéphane Patoine, qui est arrivé ici en voilier il y a deux mois, à nous rejoindre afin de visiter un autre village Acadien et pour voir une autre région de la Nouvelle Écosse. Il a accepté avec plaisir et il a beaucoup profité de son séjour d’avant Noël. 

Comme normal, Daniel et Stella Camus nous ont accueilli chaleureusement avec deux beaux cadeaux de Noël : deux pâtés (tarte à la viande/tourtière) pour nous. Après une belle courte visite chez eux, et notre charge de lièvres d’abord, on a fait un tour de la région afin de montrer ce beau village à Stéphane. 

Nous sommes arrivées chez nous vers 15 h 30 et on se sentait un peu comme les lutins du père Noël. Au fur et à mesure qu’on livrait nos lièvres à beaucoup de familles, les sourires étaient visibles et on a été remercié profondément pour ces précieux cadeaux de Noël.

Stéphane Patoine et Sylvestre font la livraison de lièvre.

PHOTO - Jude Avery
PHOTO - Jude Avery