
Bob Weber et sa femme Mary Delorey devant la passerelle historique de Larry’s River
Jean-Philippe Giroux – IJL – Réseau Presse – Le Courrier de la Nouvelle-Écosse
La communauté de Larry’s River, située dans la région de Torbé, s’apprête à fêter le 100e anniversaire de la passerelle historique qui « crée un pont » entre l’est et l’ouest du cours d’eau séparant le village.
Toutefois, même si la structure demeure sécuritaire pour l’instant, certaines des piles sont en train de se détériorer.
En 2015, la Société a commencé son travail de préservation en contactant le ministère des Transports et du Renouvellement de l’infrastructure.
C’est seulement en octobre 2019 que des représentants du ministère confirment de vive voix ce que la Société soupçonnait : la province est le propriétaire de la passerelle.
Cependant, le ministère précise qu’il ne se tient pas responsable de son entretien, car il n’est pas propriétaire des terrains de chaque côté du pont.
« Cette situation, si elle n’est pas résolue, entraînera éventuellement la disparition de la structure », prévient Bob Weber de la Société de la passerelle de Larry’s River.
Il précise que les gens ont libre accès au passage, même si les deux parcelles ne sont pas sur le territoire public.
L’inquiétude est surtout que la province pourrait laisser le pont pourrir avant d’intervenir. « On a peur que [le gouvernement] nous empêche d’utiliser le pont », s’inquiète M. Weber.

Le Capitaine Freylick sur le côté ouest de la passerelle
Bien plus qu’une passerelle
Au début des années 1900, le mouvement de la coopérative de pêcheurs du village était dans ses stades initiaux. En peu de temps, des commerces et une école ont été construits à l’ouest de la rivière.
Puisque la majorité des résidents vivaient à l’est du flux d’eau, le leader de la communauté à l’époque, Père Charles Forest, a concentré ses forces sur la construction d’un pont suspendu, accessible à partir de 1924.
Ce passage pédestre était donc un outil essentiel pour bâtir la communauté.
« Le pont était le lien, raconte Bob Weber. C’est de même que ça s’est passé, car il n’y avait aucun autre moyen de traverser, sauf plus loin en haut de la rivière. »
En 1944, le pont suspendu s’est effondré. Par la suite, la province a remplacé l’ancienne structure par un pont en bois.
Weber croit que le site historique ne pourra pas rester intact sans l’appui gouvernemental ainsi que la contribution de la communauté.
« Pour une raison [la province] ne semble pas intéressée », déplore Mary Delorey, membre de la Société.
Les travaux de préservation pourraient coûter autour de 150 000 $, estime M. Weber.
Un attrait touristique
Dernièrement, le pont attire de plus en plus de visiteurs avec appareil photo. Pour embellir la structure, des drapeaux acadiens ont été placés le long des rampes.
La Société souhaite faire de la passerelle un site patrimonial, mais sans la coopération de la province, aucun projet lié au pont ne peut aller de l’avant.
Bob Weber croit qu’il faut le préserver pour que les prochaines générations puissent connaître cette partie de l’histoire de la communauté.
Le 100e anniversaire de la passerelle historique de Larry’s River se tiendra en 2024, soit la même année que le Congrès mondial acadien.