Jean-Philippe Giroux – IJL – Réseau.Presse – Le Courrier de la Nouvelle-Écosse
En exposition à la bibliothèque depuis le 14 juin, Quand je serai grande, je serai … Pour une éducation inclusive des filles d’ici et d’ailleurs est une exposition itinérante réalisée par le collectif NOLA Project, avec l’appui d’organismes non gouvernementaux comme Help Lesotho, qui mettent en œuvre des programmes d’éducation dans d’autres pays.
Les filles en question étaient inscrites aux programmes de Help Lesotho destinés au développement d’outils et de compétences en leadeurship et au soutien psychosocial des étudiantes, mentionne Tara Graham, directrice des affaires philanthropiques de l’ONG.
«Nous sommes très heureux de nous associer au projet NOLA, car nous voulons vraiment faire passer le message, dit Mme Graham. Nous voulons donner aux filles les moyens d’agir.»
Sous forme de documentaires et de photoreportages à valeur sociale, NOLA Project sensibilise les publics à l’éducation des filles et à l’égalité de genre à travers l’art et les informe de ces causes. «On utilise l’art comme un outil de plaidoyer pour parler de cette cause qui nous tient à cœur», précise Manuela Clément-Frencia, cofondatrice du NOLA Project.
«L’objectif de cette exposition est de rendre hommage à ces jeunes filles, qui sont, pour nous, des héroïnes au quotidien.»
Les portraits sont en plan rapproché pour que les visiteurs puissent «établir une connexion avec la jeune fille, qui est loin de nous, explique Mme Clément-Frencia. Le fait qu’il y ait ce plan rapproché en noir et blanc, ça permet vraiment de rentrer en connexion avec la jeune fille.»
Chacun raconte l’histoire des participantes, qui ont pu réaliser leurs rêves grâce à une éducation de qualité et une vie familiale et communautaire, en dépit des enjeux et obstacles en cours de route, dont le handicap physique, visuel ou intellectuel, la pauvreté ou la maladie comme le VIH.
Au Lesotho, en 2020, 22,7 % de la population, soit environ 324 000 personnes, était atteinte du VIH, selon des données du PHIA Project datant de 2020. ONUSIDA a publié des estimations pour 2022, signalant un total d’environ 270 000 citoyens (19,3 %) vivant avec la maladie.
Selon Mme Graham, l’exposition peut servir d’exercice de gratitude, «peut-être de penser et de réfléchir à ce que nous avons, plutôt que de nous plaindre du commercialisme et du matérialisme, et aussi de voir que, malgré le peu que ces jeunes filles ont, elles vont loin et que si elles peuvent le faire, vous le pouvez aussi».
Faire le lien
L’exposition permet d’élargir l’accès à la population du North End, et ce dans plusieurs langues, mentionne Randolph White, directeur de la bibliothèque Nord d’Halifax.
«En proposant des œuvres d’art susceptibles de toucher les jeunes, mais auxquelles ils n’ont pas nécessairement accès […] je pense qu’il s’agissait d’une excellente occasion d’exposer la communauté à une opportunité qu’elle n’a pas l’habitude de voir ou d’expérimenter», dit-il.
«Nous aimons créer des occasions d’exercer notre curiosité collective à l’égard du monde, de l’environnement et d’autrui», déclare Sophie Pilipczuk, responsable administrative et relations avec le public de l’Alliance française d’Halifax.
Elle espère que les gens oseront lire les parcours des jeunes filles, qu’ils seront inspirés par les histoires et qu’ils trouveront des parallèles ou des points de référence pour leur propre vie.
C’est aussi de réfléchir sur l’importance de l’éducation pour s’ouvrir des portes, ajoute-t-elle, peu importe d’où l’on vient.
L’une des missions principales de l’Alliance est de souligner le rôle de l’éducation dans le développement personnel, mentionne Arthur Landais, responsable du développement culturel et communication de l’Alliance française d’Halifax.
«[C’est] de voir comment ces jeunes femmes, grâce à l’éducation, ont réussi à atteindre des objectifs, des rêves, pour qu’ils puissent s’inspirer de ces parcours», prolonge M. Landais.
En plus des histoires et des photographies, la visite comprend une activité interactive, où l’on invite le spectateur à agir, en prenant une photo de soi-même avec un appareil photo instantané et en précisant ce qu’on aimerait devenir, lorsqu’on sera plus grand.
Pour aller plus loin, M. White souhaite que les jeunes développent aussi leur propre appréciation de l’art par l’entremise des expositions comme celle du NOLA Project. «Nous espérons qu’ils en retiendront qu’ils peuvent découvrir l’art comme ils l’entendent, tout en sachant que la bibliothèque soutient l’art présenté au sein de la communauté», conclut-il.
Les portraits seront en exposition jusqu’au 30 août.