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le Mercredi 8 mai 2024 11:00 Nos communautés - Halifax

Promouvoir Intelli-feu pour éviter les dégâts du feu

Intelli-feu utilise des images pour montrer aux citoyens comment mieux protéger leur propriété. 
 — PHOTO: Jean-Philippe Giroux
Intelli-feu utilise des images pour montrer aux citoyens comment mieux protéger leur propriété.
PHOTO: Jean-Philippe Giroux
Lors de la Journée de préparation des communautés contre les incendies de forêt, des porte-parole étaient sur place pour promouvoir Intelli-feu Canada, un programme dont le but est d’améliorer le niveau de résistance des domiciles aux feux de forêt.
Promouvoir Intelli-feu pour éviter les dégâts du feu
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Kara McCurdy, gestionnaire du programme d’atténuation des incendies de forêt de Halifax Regional Fire and Emergency, avec les outils principaux que les pompiers possèdent pour lutter contre les feux de forêt. 

PHOTO: Jean-Philippe Giroux

Jean-Philippe Giroux – IJL – Réseau.Presse – Le Courrier de la Nouvelle-Écosse

Des représentants de Parcs Canada, du ministère des Ressources naturelles et des Énergies renouvelables ainsi que le service d’incendie municipal, Halifax Regional Fire and Emergency (HRFE), et la Liverpool Firefighters Association ont fait du travail de sensibilisation, le 1er mai, au lieu historique national de la Redoute-York, à Fergusons Cove. 

On parlait surtout d’Intelli-feu, qui ne date pas d’hier. Créé en 1993, le programme est aujourd’hui beaucoup plus accessible, grâce à son site Internet et d’autres outils éducatifs. Par exemple, il fournit des dessins et un questionnaire auxquels les résidents peuvent se référer pour faire une auto-évaluation de leur propriété. 

Selon Intelli-feu, il faut se soucier de trois zones d’inflammabilité lorsqu’on évalue son terrain. La zone immédiate, d’un périmètre de 1,5 mètre autour du domicile, ne devrait pas être couverte de végétation, y compris de gazon. La zone intermédiaire, de 1,5 à 10 mètres, peut inclure quelques arbres qui ne prennent pas feu facilement, dont les feuillus. 

La troisième zone, jusqu’à 30 mètres de la maison, est le lieu suggéré pour entreposer les combustibles comme les cordes de bois. S’il y a des conifères et des espèces résineuses ou odorantes, il est recommandé de faire de la coupe sélective et de garder une distance d’au moins 3 mètres entre chacun des arbres. 

À noter que 75 % de la province est boisée et qu’elle perd 270 hectares par année à cause des feux de forêt. 

Une boîte à outils, une pompe Wajax, un bassin de rétention pour les déversements de carburant de l’équipement forestier, une pelle, une hache et un pulaski pour creuser un trou et créer un barrière entre le feu et les combustibles, un réservoir pour les petits incendies et un sac à dos pour le tuyau forestier. 

PHOTO: Jean-Philippe Giroux

Kara McCurdy, gestionnaire du programme d’atténuation des incendies de forêt de HRFE, veut s’assurer que les communautés soient mieux informées sur ce qu’elles peuvent faire pour éviter les dégâts. 

Jusqu’à maintenant, 72 communautés, dont 18 dans la municipalité régionale d’Halifax, ont fait l’objet d’une évaluation. «Notre objectif, pour l’ensemble de la municipalité de Halifax, est d’évaluer toutes les communautés et d’examiner ce que nous pouvons faire pour améliorer les interventions en cas d’incendie, la formation des pompiers et l’équipement de protection», explique la gestionnaire. 

L’évaluation comprend une inspection pour noter, entre autres, la distance entre les domiciles, la proximité des propriétés à la forêt, l’accès à la communauté et l’état des infrastructures critiques comme la centrale électrique et la tour de communication. 

Un plan est élaboré et soumis aux responsables de la communauté afin de mettre sur pied des initiatives d’atténuation des incendies. «Une fois que la communauté a effectué tous ces travaux, elle peut faire une demande pour devenir une communauté Intelli-feu», informe-t-elle. 

Réduction des risques

La séance d’information fut également une occasion de présenter les stratégies de Parcs Canada en matière de prévention des incendies. Au cours de l’hiver, des travaux de gestion de la végétation ont été effectués sur le site historique à Fergusons Cove. 

Alicia Brett et Rémi Brisson, porte-parole de Parcs Canada. 

PHOTO: Jean-Philippe Giroux

Rémi Brisson, agent en gestion des feux de forêt pour Parcs Canada sur la partie continentale de la Nouvelle-Écosse, explique que des buissons, des arbres, des branches à partir de deux mètres en descendant ainsi que des feuilles mortes ont été enlevés. «Ça garde le feu à une moindre intensité parce qu’il reste au sol», précise-t-il. 

Le gouvernement de la Nouvelle-Écosse rapporte que, l’été dernier, plus de 200 maisons ont été ravagées par les flammes dans le comté de Shelburne et dans la région de Halifax, soit à Upper Tantallon et Hammonds Plains. 

Depuis, il semble que le monde veuille plus d’informations. «Évidemment, tout ce qui s’est passé en Nouvelle-Écosse, le printemps passé, ça a comme éveillé la population, selon M. Brisson. Plus qu’avant, je crois.»

«La municipalité et la province se sont toujours préparées, précise Kara McCurdy, mais je pense que chaque catastrophe comme celle de l’année dernière met en évidence nos lacunes, les domaines dans lesquels nous devons améliorer le programme et, en tout état de cause, nous intéresser davantage aux risques communautaires. Il est essentiel d’impliquer davantage les habitants pour qu’ils deviennent plus autonomes.» 

Sur les sites de Parcs Canada, le taux d’humidité du sol est relativement le même par rapport à l’année dernière, précise l’agent. Il avertit qu’il ne faut que quelques jours de soleil et de sécheresse pour que le danger du feu monte. 

Une maquette de l’une des communautés touchées par les flammes en 2023. 

PHOTO: Jean-Philippe Giroux

Il ne faut généralement que 12 heures pour que l’herbe, les feuilles et les brindilles sèchent après une pluie, renchérit Mme McCurdy. 

La période avant l’été est la partie la plus critique de l’année, car les arbres dépensent leur énergie sur le développement des feuilles, donc ils deviennent plus secs. Sans compter le fait que l’herbe n’a pas encore terminé de verdir. 

Quelque 29 feux de forêt ont été recensés en Nouvelle-Écosse en date du 1er mai, d’après les données hebdomadaires du Rapport national sur la situation des feux de végétation. La moyenne des 10 dernières années est 47. 

Les provinces les plus touchées sont la Colombie-Britannique (96), le Nouveau-Brunswick (117) et l’Alberta (196), qui a dépassé la moyenne des 10 dernières années (149).