Jean-Philippe Giroux – IJL – Réseau.Presse – Le Courrier de la Nouvelle-Écosse
Ce club permet aux jeunes enfants avec des besoins en français, en sciences et en mathématiques de bénéficier du soutien, de l’attention et de la patience de tuteurs bénévoles.
Il est destiné en grande partie aux élèves avec des besoins particuliers. « L’idée du club de devoirs est bien appréciée par le CSAP (Conseil scolaire acadien provincial), déclare Carolina Beaini, coordonnatrice d’établissement des services après l’arrivée. Toutes les écoles de la région ont bien attendu la relance du club. »
Les participants sont principalement des enfants de personnes issues de l’immigration francophone. Or, il arrive d’inclure des élèves qui ne sont pas forcément d’expression française.
Il s’agit de séances « assez libres » organisées autour de thématiques. On utilise par exemple la poésie afin d’explorer les règles en français.
Pour les exercices plus précis, les organisateurs préparent des activités selon des tranches d’âge. « Ce n’est pas toujours le même type d’âge qui est sélectionné. Mais, d’une manière générale, quand on m’offre des cours de club d’aide aux devoirs pour différentes matières, on se fixe une tranche allant de 7 à 13 ans », dit Roddy Lafages.
Ce dernier travaille à Immigration francophone Nouvelle-Écosse (IFNE) à titre de conseiller en établissement dans les écoles. Avec ses collègues, il organise deux sessions par mois avec environ une dizaine de jeunes à la fois.
En se fiant sur ce qu’il a vu lors de la première séance, M. Lafages remarque que certains avaient des difficultés lors des dictées et de la conjugaison. Au niveau des matières scientifiques, ça allait dans l’ensemble.
Les premières rencontres ont permis justement de prendre note des niveaux de compétences ainsi que des profils, en incluant par exemple les troubles d’apprentissage, afin de bonifier les prochaines activités.
Apprendre en s’amusant
C’est Roddy Lafages qui a eu l’idée d’apporter une dimension musicale à ce club d’aide aux devoirs. Pour la prochaine séance, il se munira d’un instrument de percussion en vue de stimuler les jeunes.
Son ressenti, c’est que les enfants aiment se mettre debout et être actifs pour apprendre. « J’ai étudié la musique et je sais que, pour l’apprentissage de certaines notions telles que les tables de multiplication, les domaines qui touchent aux mathématiques et même la conjugaison, il y a possibilité de faciliter la mémorisation à travers certains rythmes », explique le conseiller.
Les appuis visuels sont également très bénéfiques, précise M. Lafages. « C’est vraiment au moment que j’ai proposé qu’on fasse des activités au tableau qu’on a ressenti une plus grande dynamique, beaucoup plus de participation. »
Pour d’autres enfants, ce sont les jouets qui peuvent aider. Le conseiller raconte la fois où une étudiante avec un déficit de l’attention s’est tournée vers une toupie. Il a tiré avantage de cette situation pour faire de la conjugaison en fonction de l’objet. « Ç’a fonctionné ! C’est comme si elle a pu matérialiser la conjugaison ou le verbe sur l’objet qu’elle tenait. »
« Avec la créativité de Roddy et l’intervention musicale, ça va s’améliorer de mieux en mieux, pour le bon profit des étudiants », mentionne Carolina Beaini.