Jean-Philippe Giroux – IJL – Réseau.Presse – Le Courrier de la Nouvelle-Écosse
Ce jardin existe depuis maintenant 10 ans et s’est agrandi depuis sa conception, notamment grâce à un financement de 1 400 $ provenant du programme Vice-Versa, qui appuie les projets scolaires communautaires dans les écoles de langue française en situation minoritaire.
L’argent a été utilisé afin de fabriquer neuf nouvelles boîtes, et ce, en remplaçant le bois de pin pourri avec du bois de cèdre, « qui peut durer jusqu’à 20 ans, mais qui coûte très cher », explique le responsable du projet, René Bouillon.
D’autres organismes et acteurs communautaires ont également offert leur soutien, dont la Fondation communautaire du Grand-Havre, qui a fait don de plusieurs milliers de dollars pour aider avec l’achat d’équipement.
De l’intérieur à l’extérieur
En 2013, l’enseignant de l’École secondaire du Sommet René Bouillon s’est inspiré d’un collectif d’Halifax nommé Hope Blooms, qui a présenté leur produit – une sélection de vinaigrettes fabriquées à partir des aliments d’un jardin communautaire – à l’émission Dragon’s Den Canada.
Après avoir regardé cette présentation, M. Bouillon est allé voir la directrice de son école pour lui proposer l’idée de construire un jardin et d’impliquer les élèves dans son entretien.
Le projet a débuté avec un peu d’argent pour créer des serres intérieures. Plusieurs élèves ont embarqué au départ pour apprendre à cultiver des herbes et des légumes.
Quelques années plus tard, avec des fonds supplémentaires, un jardin à l’extérieur a vu le jour, avec quelques boîtes pour commencer.
Malheureusement, puisque la saison de jardinage extérieure débute vers la fin de l’année scolaire, il n’y a pas eu énormément d’intérêt du côté des élèves pour s’occuper d’un lit durant les mois d’été. C’est aussi beaucoup de travail constant, ce qui a amené plusieurs participants à abandonner le projet.
Or, nombre de parents, d’anciens élèves et de membres du personnel se sont portés volontaires au fil des années. Le projet a commencé avec trois boîtes en 2015 et aujourd’hui, il y a 13 boîtes et une serre.
M. Bouillon aurait bien aimé que ses élèves y participent. « J’ai essayé de commencer avec eux autres, mais la plupart n’étaient pas vraiment assez intéressés », répète l’enseignant, d’où sa décision de se tourner vers la communauté.
Il est important pour M. Bouillon de faire découvrir le jardinage pour diverses raisons, dont la sensibilisation à la sécurité et l’autonomie alimentaire. « Le but avec le jardin, c’est de faire comprendre aux élèves que les tomates viennent pas seulement de Sobeys, utilise-t-il comme exemple. Ça prend beaucoup de travail pour obtenir des tomates. »
Le responsable du jardin est originaire d’une communauté agricole du Québec. Il a toujours été conscient des efforts qu’il faut pour obtenir des aliments. Son idée initiale était donc de transmettre ses connaissances à ses élèves citadins, qui n’ont peut-être pas eu la chance de se familiariser avec ce domaine.
Depuis la pandémie, le jardin intérieur n’a pas été réinstallé, mais M. Bouillon prévoit recommencer ce projet prochainement.
Poules dans la cour d’école
Il y a un autre projet qui pique la curiosité de plusieurs. Une classe d’élèves a mentionné, en blague, qu’il serait bien d’avoir des poules à l’école.
René Bouillon a fait de la recherche et a découvert qu’il est possible de faire de l’écothérapie en travaillant avec des poules, comme on le fait avec des cochons d’Inde ou d’autres animaux domestiques.
M. Bouillon a acheté les poussins en avril, qui ont bien grandi depuis. C’est pour cette raison qu’il y a un poulailler construit à côté du jardin du Sommet.
Sa classe a adoré le projet, mais aussi les autres élèves de l’école, rendant visite aux créatures quotidiennement.
La présence de ces animaux apporte beaucoup de bienfaits. « Ça aide les élèves, à les motiver à aller à l’école », précise l’enseignant, pour leur donner quelque chose de positif et améliorer leur santé mentale.
Les jeunes de la garderie du Petit Voilier aiment aussi ces poules et vont les voir presque tous les jours.
M. Bouillon raconte qu’il avait obtenu neuf poussins, mais ne pouvait pas garder les mâles.
Dans la municipalité régionale d’Halifax, comme la plupart des municipalités d’ailleurs, on ne peut avoir que des poules, principalement à cause du bruit que produisent les coqs.
À l’intérieur de la zone du centre régional, le nombre de poules autorisées est limité à 10.