le Vendredi 24 janvier 2025
le Jeudi 19 Décembre 2024 11:00 Nos communautés - Clare

Grande surprise par un avis de poursuite concernant l’ancienne église Saint-Bernard

L’avenir de l’ancienne église Saint-Bernard demeure de  nouveau en suspens. — PHOTO : Richard Landry
L’avenir de l’ancienne église Saint-Bernard demeure de nouveau en suspens.
PHOTO : Richard Landry
SAINT-BERNARD - L’archidiocèse de Halifax-Yarmouth a signé une entente pour vendre l’édifice de l’ancienne église Saint-Bernard, le 23 juillet 2023, pour 250 000 $, à un groupe local. Le même archidiocèse vient de déposer un avis de poursuite contre la Société Héritage Saint-Bernard et Nation Prospère Acadie (SHSB et NPA, les acheteurs) pour le remboursement de 200 000 $ plus intérêts et frais de justice associés à la poursuite.
Grande surprise par un avis de poursuite concernant l’ancienne église Saint-Bernard
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Seulement le montant de 50 000 $ a été payé à date.

Jean LeBlanc de l’Anse-des-Belliveau, président de la SHSB, a noté que Daniel LeBlanc, directeur général de la NPA, et lui-même ont rencontré l’archevêque Brian Dunn en mai dernier dans le but de renégocier la dette de l’achat. «On avait compris que tout était bon avec le diocèse si ce l’était avec la paroisse locale, Notre-Dame-d’Acadie, qui recevra les montants dus», dit-il. 

«Nous avons envoyé des lettres pour rencontrer le diocèse et la paroisse afin de discuter d’une nouvelle entente, mais il n’y a pas eu de réponses à nos demandes», selon Jean LeBlanc. Les deux acheteurs demandaient un sursis de paiement afin de poursuivre les efforts de collecte de fonds et l’étude de faisabilité.

De son côté, l’archidiocèse a indiqué que, puisque l’argent ira directement à la communauté locale de Clare par le service et le ministère de la paroisse locale, l’archidiocèse ne peut pas accepter moins que le montant de l’entente initiale. «La NPA a fait défaut de son deuxième paiement de 50 000 $, qui était dû à la fin aout 2024. Après avoir fait appel à la NPA et attendu plusieurs mois pour le paiement, il a été décidé de prendre des mesures en justice. L’avis a été déposé à Nation prospère Acadie à la fin novembre.» 

Jean LeBlanc a indiqué, de son côté, qu’il n’a rien appris suite à leurs demandes de rencontrer le diocèse et la paroisse. Il a dit avoir reçu l’avis de poursuite le 2 décembre, après avoir été émis le 30 octobre. 

«La demande de SHSB et NPA était jugée la plus intéressante par le diocèse lors de la vente en 2023, puisqu’elle offrait un moyen de préserver l’édifice et sa valeur historique et culturelle, selon un communiqué du diocèse. L’archevêque Dunn, en consultation avec les dirigeants de la paroisse Notre-Dame-d’Acadie, propriétaire de l’édifice, a accepté l’offre de la NPA sachant que l’église demeurerait locale et appuierait la communauté immédiate.»

Les documents légaux ont été préparés afin de refléter cette entente avec un calendrier de paiements qui indiquait que la NPA paierait 50 000 $ tout de suite (en juillet 2023) et 50 000 $ par an pour les prochains quatre ans.

— Jean LeBlanc

D’après l’entente d’achat actuelle, un deuxième versement de 50 000 $ plus intérêts devait être effectué à la fin aout 2024. 

Depuis cet achat, les deux organismes locaux ont grandement travaillé pour préserver cet édifice historique. «Une mise à jour des efforts de financement avait été présentée à l’archidiocèse ainsi qu’une demande de renégociation de la dette de 200 000 $. La décision et la demande ont alors été redirigées vers la paroisse Notre-Dame-d’Acadie, future destinataire des fonds à recevoir.» 

«Malgré une lettre envoyée au comité paroissial en juin et une seconde adressée à l’archevêque Brian Dunn, le 4 aout 2024, cette rencontre n’a jamais eu lieu», d’après SHSB et NPA. 

SHSB et NPA demandaient un sursis de paiement afin de poursuivre les efforts de collecte de fonds et d’études de faisabilité, selon un communiqué de SHSB et NPA. «On n’avait pas besoin de nous amener en Cour, selon Jean LeBlanc. On avait juste besoin de venir nous voir. On peut leur remettre l’église, si on n’a pas le choix.»

Le président a poursuivi: «Notre campagne de financement n’a pas pu réunir le plein montant de 250 000 $ exigé par le diocèse pour l’achat de la propriété. Les fonds d’environ 40 000 $ recueillis jusqu’à l’été dernier ont servi à effectuer des réparations urgentes à l’édifice, soit au système de lumières, à la connexion au puits après l’incendie du presbytère situé à côté, aux portes d’en avant, à une vitre brisée, à des sections du toit remplacées par du caoutchouc résistible aux ultraviolets afin de répondre aux normes du prévôt des incendies et à remettre en état le système d’eau et de toilettes publiques.» 

«Après des années d’abandon, le plus important était de remettre l’édifice en état afin de nous permettre d’ouvrir pour la communauté, surtout en prévision du Congrès mondial acadien l’été dernier», a précisé Jean LeBlanc.

«Alors qu’en France, on vient de célébrer la résurrection de Notre-Dame de Paris, au Canada, on s’apprête à détruire quelques-uns des monuments architecturaux les plus célèbres de l’Acadie. Après le succès retentissant du dernier Congrès mondial acadien, la communauté acadienne de la Nouvelle-Écosse s’apprête à perdre la magnifique église Sainte-Marie de la Pointe-de-l’Église et possiblement aussi Saint-Bernard», souligne Daniel LeBlanc, directeur général de Nation prospère. 

Selon un communiqué de presse, SHSB et NPA regrettent profondément cette issue et craignent que l’ancienne église Saint-Bernard soit prochainement revendue ou démolie. Il compte donc se défendre. 

Le sort final de l’édifice de Saint-Bernard sera déterminé dans les prochains mois. Les deux organismes acadiens entendent aussi accroitre la pression sur la paroisse et le diocèse pour qu’ils reviennent aux discussions. 

Parmi les questions entendues dans la communauté, on se demande pourquoi il y a une telle urgence de la part du diocèse pour recueillir cette somme et pourquoi on ne peut pas permettre aux deux groupes de continuer leur travail plus longtemps. 

À la fin du communiqué de presse du diocèse, il est indiqué que, puisque ce cas est dorénavant devant la Cour, il n’y aura aucun autre commentaire de sa part. 

Un appel à l’agente des communications n’a pas été répondu, donc confirmation de cette déclaration.