le Mercredi 18 septembre 2024
le Mardi 20 août 2024 11:00 Nos communautés - Clare

Les défis et enjeux de l’immigration sur le tapis lors du CMA 2024

Images prises lors de la table ronde d’Africadie, l’un des évènements du CMA 2024.  — CRÉDITS : Nazaire Joinville
Images prises lors de la table ronde d’Africadie, l’un des évènements du CMA 2024.
CRÉDITS : Nazaire Joinville
Le samedi 17 aout, Le Castelet de l’Université Sainte-Anne a été le théâtre d'une table ronde sur les défis et les enjeux de l'immigration dans le sud-ouest de la Nouvelle-Écosse, dans le cadre du Congrès mondial acadien 2024.
Les défis et enjeux de l’immigration sur le tapis lors du CMA 2024
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Cette table ronde dirigée par l’équipe de l’Africadie avait comme objectif de réfléchir aux défis et aux enjeux de l’immigration dans les régions de Clare et d’Argyle afin de trouver des solutions durables pour l’accueil, l’intégration et la rétention des immigrants dans ces deux milieux ruraux, hôtes du Congrès mondial acadien (CMA) 2024. 

Plusieurs membres de l’Africadie étaient présents dans le panel. Le président Désiré Nyela, d’origine camerounaise, a animé toute la table ronde. Le père Hospice Jurice Akoffodji, d’origine béninoise, le secrétaire général, a fait une intervention et Malanga-Georges Liboy, originaire de la République démocratique du Congo (RDC), le commissaire aux comptes, a présenté de fil en aiguille quelques défis de l’immigration dans le sud-ouest de la Nouvelle-Écosse. 

En plus des membres de l’Africadie, plusieurs personnalités importantes de la région ont composé le panel de discussion. Ce sont : Yvon LeBlanc, le préfet de la Municipalité de Clare, Kenneth Deveau, le nouveau recteur de l’Université Sainte-Anne (USA), ainsi que le député Chris d’Entremont. 

Avant de lancer le débat, M. Liboy a présenté, entre autres, le contexte et l’origine de l’immigration dans le monde, les défis constatés en régions rurales au Canada, notamment Clare, les défis rencontrés par les nouveaux arrivants et quelques enjeux liés à l’immigration.

Tous les membres composant le panel ont répondu aux questions posées par Désiré Nyela. Dans son intervention, le député Chris d’Entremont s’est montré favorable à l’immigration francophone tout croyant que les poids administratifs des nouveaux arrivants sont trop lourds. 

L’ancien ministre des Affaires acadiennes estime que les nouveaux arrivants ne trouvent pas trop d’opportunités dans les régions rurales. De plus, il croit que le département de l’immigration au Canada doit comprendre davantage la réalité des milieux ruraux. 

M. Deveau précise que l’USA a son propre projet pilote pour cibler l’immigration francophone en Nouvelle-Écosse. Selon l’ancien président de la Fédération acadienne de la Nouvelle-Écosse, non seulement l’université souhaite intégrer 10 familles francophones dans le sud-ouest de la Nouvelle-Écosse, mais elle souhaite également rapatrier d’anciens diplômés dans la région. 

En effet, tous les membres du panel croient dur comme fer que l’immigration francophone est plus qu’utile pour les communautés rurales. «Je crois que l’immigration francophone est l’une des meilleures façons pour grossir la communauté de Clare», souligne Yvon LeBlanc, préfet de la Municipalité de Clare. 

«Pour offrir un meilleur service aux nouveaux arrivants, la Municipalité souhaite intégrer plus de médecins bilingues dans le Centre de santé et améliorer les services de transport dans la région.»

Dans le cadre de cette table ronde, l’équipe de l’Africadie a invité Beni Jean-Paul Mukubo à intervenir. Originaire de Kinshasa, en RDC, Beni Mokobo est l’un des rares diplômés internationaux de l’USA décidant de rester dans la région. 

«Je suis adopté par les Acadiens de la Baie Sainte-Marie, précise le directeur adjoint du Centre sportif Marcel-R.-Comeau de la même université. Je garde certes les valeurs de ma famille, mais j’adopte aussi des valeurs propres à l’Acadie.»

Par ailleurs, lors des interactions, il n’y avait pas que des félicitations à l’égard de la communauté de Clare ainsi que du comité du CMA 2024. Sera Senghor a critiqué non seulement les gens de la communauté qui n’accueillent pas réellement les immigrants pour qu’ils y restent, mais aussi le comité du CMA, qui a refusé deux activités de l’Africadie. 

Selon l’ancien président de l’Africadie, aussi membre de la Gendarmerie royale du Canada, son équipe a voulu organiser une activité pour mettre en valeur la richesse culinaire et la musique de l’Afrique ainsi qu’une rencontre de football entre les membres d’Africadie et les jeunes de la communauté de Clare. Ces deux projets, qui avaient comme visée de renforcer l’inclusion dans le milieu acadien, ont été rejetés par le comité du CMA.  

Bien avant l’intervention de Sera Senghor, Tania Comeau, membre du Conseil du développement économique de la Nouvelle-Écosse et de la Communauté francophone accueillante de Clare, a déjà souligné que son équipe souhaite former la communauté afin d’avoir une attitude positive à l’égard des nouveaux arrivants. 

Pour couronner le tout, Malanga-Georges Liboy a fait quelques recommandations aux autorités de Clare. Selon le professeur agrégé au département des sciences de l’éducation de l’USA, les autorités de Clare doivent évaluer les besoins des immigrants francophones dans la région et planifier le recrutement. 

Créé depuis plus de 10 ans de façon informelle, puis devenant formel en 2018, Africadie est un regroupement de professionnels évoluant à la Baie Sainte-Marie. Ces membres sont soit des professionnels originaires de l’Afrique, soit des personnes noires qui ne sont pas africaines, mais affiliées à des Africain(e)s par le mariage ou toutes sortes de filiations.