Durant le Congrès mondial acadien (CMA) 2024, le Centre acadien procèdera à une exposition des registres de la paroisse Saint-Jean-Baptiste de Port-Royal, une exposition pour laquelle le grand public est invité.
Selon Matthias Duc, directeur du Centre acadien, «ces expositions se dérouleront même quelques jours après le CMA.» Il y en aura tous les jours de 10 h à 16 h 30, du 7 au 21 aout, dans les locaux du Centre acadien. Ces registres seront présentés pour la première fois publiquement et aucuns frais de visite ne seront exigés.
«Ces manuscrits sont parmi les très rares documents prédatant la Déportation des Acadiens en 1755, qui ont pu être préservés, précise l’archiviste. D’ailleurs, ce n’est pas du tout facile de prendre des documents en situation de déportation.»
«Entre 1702 et 1755, les prêtres missionnaires y ont consigné les naissances, les mariages, les sépultures et d’autres renseignements sur les paroissiens de Port-Royal, devenu Annapolis Royal en 1713, précise la direction des communications et du recrutement de l’Université Sainte-Anne. Témoignage des évènements et de la vie des habitants de la paroisse, ces documents sont une richesse pour les historiens, les généalogistes et les démographes.»
Il importe de souligner que les pages de ces registres sont un véritable trésor pour les généalogistes, les démographes et les historiens du social. Non seulement ces registres fournissent des renseignements originaux et authentiques sans prix sur les premiers paroissiens acadiens et mi’kmaq de la paroisse Saint-Jean-Baptiste, mais ils offrent aussi des liens tangibles avec les dernières générations d’Acadiennes et Acadiens francophones, qui vécurent à cet endroit avant la Déportation.
Grâce à ces registres, les historiens de la famille peuvent retracer le parcours de leurs ancêtres jusqu’à Port-Royal. À noter que c’est en 1713 que Saint-Jean-Baptiste de Port-Royal est devenu Annapolis Royal.
De plus, ces manuscrits offrent la possibilité de découvrir, entre autres, des informations sur les familles ou les personnes qui ont migré de Port-Royal vers les nouvelles collectivités de Beaubassin (Amherst), sur l’isthme de Chignecto, La Hève (LaHave), sur la côte sud de la Nouvelle-Écosse, et Les Mines, près de Wolfville.
En effet, ces registres comprennent deux volumes. Un premier volume, intitulé Registres des baptêmes mariages et sepultures de la paroisse de St Jean Baptiste du Port Royal, couvre la période de 1702 à 1728; et un second, Registre de baptêmes mariages et sepultures pour la paroisse de St Jean Baptiste à Annapolis Royale, couvre la période de 1727 à 1755. Ce sont les seuls registres officiels des baptêmes, des mariages et des enterrements qui ont eu lieu dans la paroisse Saint-Jean-Baptiste de Port-Royal jusqu’au moment de la Déportation.
Selon M. Duc, le Centre acadien souhaite accueillir beaucoup de visiteurs dans cette exposition. «Ces documents ont une valeur identitaire importante. On pense que ça va toucher les visiteurs», rajoute-t-il.
En effet, la Déportation des Acadiennes et Acadiens fut le déplacement forcé des habitants de la région nord-américaine, connue sous le nom d’Acadie, entre 1755 et 1764 par la Grande-Bretagne.
Cette exposition du Centre acadien bénéficie d’un appui financier du ministère des Communautés, de la Culture, du Tourisme et du Patrimoine de la Nouvelle-Écosse.