le Lundi 25 septembre 2023
le Jeudi 22 juin 2023 11:00 Nos communautés - Clare

Des anglophones et allophones de plus en plus nombreux dans les communautés acadiennes

Les couleurs du drapeau acadien sont visibles sur de nombreux bâtiments de Clare, y compris le Centre de Clare, afin de souligner la forte présence des Acadiens dans la municipalité.  — PHOTO - Jean-Philippe Giroux
Les couleurs du drapeau acadien sont visibles sur de nombreux bâtiments de Clare, y compris le Centre de Clare, afin de souligner la forte présence des Acadiens dans la municipalité.
PHOTO - Jean-Philippe Giroux
Selon les données disponibles, l'Acadie du Canada atlantique compte aujourd'hui plus de 300 000 Acadiens et Acadiennes. Ils sont nombreux à être fiers de leurs origines, de leur culture et de leur langue. Cependant, force est de constater que, depuis quelques années, de plus en plus d’anglophones et allophones venant de tous les recoins du Canada et ailleurs s’installent dans les communautés acadiennes, ce qui change le portrait de ces régions.
Des anglophones et allophones de plus en plus nombreux dans les communautés acadiennes
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L’Acadie, dans toute son histoire, est connue par plusieurs comme une nation ou un ensemble de communautés francophones. Dans cette région de l’Amérique du Nord, la langue française est valorisée par l’entremise des organismes, des écoles, des universités et des activités culturelles, entre autres. Quels sont les impacts alors de l’arrivée des non-francophones sur la culture acadienne ?

Le Courrier a rencontré Natalie Robichaud, directrice générale de la Société acadienne de Clare (SAC), qui a donné sa position face à la présence grandissante des anglophones et allophones dans sa région, identifiée surtout par la langue française. 

Mme Robichaud croit que cette présence dans les communautés empêche les Acadiens de s’affirmer en tant que communauté francophone et d’organiser des événements qui sont réservés uniquement aux francophones. « Afin de rester inclusif, ça nous force à faire des activités et événements qui sont plutôt bilingues qu’uniquement francophones, déclare-t-elle. Les Acadiens sont connus pour être gentils, mais c’est un peu contre notre gré parce que les anglophones et allophones en quantité nous empêchent de vivre 100 % en français. » 

Selon la directrice générale de la SAC, l’arrivée des anglophones et allophones dans les régions acadiennes, particulièrement en Clare, est liée au coût de la vie. Elle croit que, depuis leur arrivée, Clare connait un problème de logement sérieux. « Depuis la pandémie, il y a eu un afflux de personnes venant de régions anglophones, notamment de l’Ontario et de la Colombie-Britannique, où le coût de la vie et du logement était très élevé par rapport à celui d’ici, souligne-t-elle. Maintenant, il y a une crise de logement en Clare et les maisons sont beaucoup plus chères qu’avant. Mais, il y a que quelques années, les maisons ici étaient très abordables, comparé à d’autres régions dans le pays. »  

Natalie Robichaud, directrice générale de la Société acadienne de Clare, en Nouvelle-Écosse. 

PHOTO - De gracieuseté - Natalie Robichaud

Mme Robichaud affirme aussi que la beauté de la région attire des étrangers. « C’est aussi une région qui est belle, sur les bords de la mer, et très attirante pour des gens qui souhaitent sortir de la ville et vivre de façon rurale, d’autant plus depuis deux à trois ans. Il y a maintenant l’Internet haute vitesse et beaucoup plus de gens travaillent de la maison qu’avant. »

En dépit de cette arrivée nombreuse de personnes qui ne parlent pas français, Mme Robichaud estime que cela ne dérange pas la SAC. Selon elle, la présence des gens de l’extérieur encourage les organismes acadiens à travailler plus fort. « Nous ne sommes pas en mesure de contrer cette tendance, donc il faut travailler avec, déclare-t-elle. Nous essayons de voir le bon côté des choses, de voir les opportunités dans la situation. Peut-être que certains non-francophones aimeraient apprendre le français et nous pouvons être là pour les accompagner lors de cette découverte culturelle. »

Outre Clare ou l’Acadie en général, d’autres régions qui ont toujours de nombreux francophones attirent de plus en plus de non-francophones. Le Québec, la seule province officiellement francophone du pays, connait aussi cette situation.