
Darcy d’Eon
1 – Quel est votre plus beau souvenir du CMA 2004 (ou d’un autre CMA) ?
Roger : Ce dont je me souviens le plus du CMA 2004, c’est le tintamarre qui a eu lieu sur la rue Brunswick à Halifax, suivi d’un concert sur la butte de la Citadelle où des centaines d’Acadiens de toute la Nouvelle-Écosse se sont réunis pour célébrer la Fête nationale des Acadiens.
Darcy : De toutes les activités du CMA cette année-là, celle qui m’aurait touché le plus était le méga spectacle sur la Citadelle d’Halifax avec Zachary Richard, Wilfred LeBouthillier, Édith Butler, Blou et le Grand Dérangement. La chanson « Réveil » par Zachary Richard avec les flammes sur l’écran dans l’arrière-plan … Wow ! Une performance à ne pas oublier!
2 – Que pensez-vous de l’Acadie en 2023 ? Comment va l’Acadie, selon vous ?
Roger : La fierté et la joie des Acadiens sont toujours bien vivantes en 2023, principalement grâce aux efforts de divers organismes créant des événements pour la promouvoir et la préserver. Cela se produit principalement grâce à l’appui des trois paliers de gouvernement, avec des programmes de financement.
Darcy : Depuis plusieurs années, nous avons des écoles acadiennes. Tous les cours, sauf pour l’anglais, sont enseignés en français. Voilà un « plus » pour l’année 2023 – une éducation en français pour nos jeunes ! Les générations du passé auraient certainement pu profiter d’un tel système scolaire !

Roger d’Entremont
C’est merveilleux que les enfants apprennent maintenant à lire, écrire, comprendre et parler le français à l’école, mais malheureusement, pour plusieurs, c’est juste à l’école qu’ils l’entendent et le parlent ; plusieurs parlent juste l’anglais à la maison parce qu’ils ont un parent qui ne parle pas le français. Ils se sentent plus à l’aise dans la langue parlée en famille, ce qui est normal. Dans certaines classes, ceci est la réalité pour la majorité des élèves. Même dans les couloirs des écoles, aux récréations, lorsque j’y vais pour faire du bénévolat, je trouve qu’on entend très peu de français maintenant.
Alors est-il possible d’être fier d’une langue qu’on n‘a pas l’habitude de parler et qu’on n’aime même pas parler à l’extérieur de la salle de classe ? Je pense que notre langue est une partie importante de notre héritage et de notre identité acadienne, et elle est en train de disparaître.
3 – Quels sont vos souhaits pour l’Acadie dans les prochaines années à venir ?
Darcy : Voilà la question la plus difficile ! Un de mes souhaits serait de voir le français renaître dans nos communautés, mais le fait est que l’Acadie est en train de s’angliciser et je ne sais pas comment nous pouvons changer cela.
Je pense qu’il est très important de continuer à enseigner à nos jeunes l’histoire de l’Acadie afin qu’ils connaissent l’origine et la culture de leurs ancêtres. C’est en apprenant l’histoire de sa famille que l’on peut déterminer sa propre identité.
Nos communautés ne sont plus isolées comme dans le passé et l’Acadie est en train de changer comme le reste du monde. J’espère au moins que, par notre exemple, nous puissions transmettre aux futures générations nos valeurs.
Roger : J’espère que les générations futures continueront de promouvoir l’esprit acadien afin que nous ne perdions pas notre identité.
Programmation du 15 août
Le Conseil acadien de Par-en-Bas en collaboration avec le Village Historique acadien de la Nouvelle-Écosse va offrir une messe pour la fête nationale de l’Acadie à l’église paroissiale catholique Saint-Pierre (1152 Route 335 Pubnico-Ouest-le-Centre) de 11h à 12h00. Suivant la messe il y aura un dîner gratuit (seafood chowder) au Village Historique Acadien de la Nouvelle-Écosse pour célébrer une bénévole de l’année (12h à 13h).
Le Conseil acadien de Par-en-Bas planifie des Tintamarres dans les villages de la Municipalité d’Argyle (détails à suivre sur les lieux).
Il y aura une soirée portes ouvertes au Centre Communautaire de Par-en-Bas, musique sur place par des artistes locaux, jeux pour enfants, gâteau et nourriture (18h à 20h)
La communauté en bref
En 1653, Charles de la Tour, gouverneur de l’Acadie, accorde des terres à Philippe Mius d’Entremont, lui conférant également le titre de baron. Ainsi naît la baronnie de Pobomcoup, rebaptisé Pubnico, à l’arrivée des Anglais.
Les Acadiens de la région n’échappent pas à la Déportation. Cependant, contrairement aux autres Acadiens dont les terres sont confisquées, les familles des déportés reviennent dès 1767 dans la région qu’ils occupaient avant la Déportation. Le village de Pubnico devient ainsi le plus ancien village encore habité par les Acadiens et le plus ancien village du Canada occupé par les descendants de son fondateur.
Bordée au sud par l’océan Atlantique, la région de Par-en-Bas se distingue par un réseau complexe de détroits, d’anses et d’îles, donnant à chaque village une personnalité unique.
Depuis sa fondation, l’industrie de la pêche a toujours été le pilier de l’économie locale. Le village de West Pubnico abrite plusieurs établissements de restauration, en plus d’usines de transformation du poisson et d’un important parc éolien. Il est essentiel de souligner que les habitants de cette région ont préservé la prononciation unique de leur dialecte français, hérité de leurs ancêtres.
En 2016, la Municipalité d’Argyle comptait 7 900 résidents, parmi lesquels 43,2% se déclaraient francophones de langue maternelle.