Directrice générale de la Société acadienne de Clare, Mme Robichaud a découvert le film au Centre acadien de l’Université Sainte-Anne (USA) pendant ses recherches. Le film était quasiment pourri, donc à peine présentable. Pour elle, c’était une grande découverte.
Elle a décidé d’entreprendre les démarches pour la restauration du film avec l’aide de l’Office national du film (ONF), qui en avait aussi une vieille copie. À la suite de la restauration, elle a organisé une soirée de présentation du film et un spectacle avec de jeunes musiciens locaux présentant les chansons de l’époque.
En plus de la présentation du film, Mme Robichaud a organisé un spectacle comprenant les musiciens d’aujourd’hui, qui ont joué des pièces musicales comprises dans le film. Le spectacle a eu lieu le jeudi 28 mars à la salle Marc-Lescarbot de l’USA à la Pointe-de-l’Église.
«J’ai trouvé que c’était un film incroyable, a noté la directrice générale. C’est un aperçu de la région de l’époque présentant nos musiciens quand ils étaient très jeunes tout en chantant leurs propres chansons composées en français, qui font la promotion de la langue française (acadienne) de la région. C’est un discours sur l’importance de chanter en français et de vivre à la Baie Sainte-Marie.»
«C’était au début de la vague des jeunes qui partaient pour l’Ouest canadien pour y trouver du travail, ajoute-t-elle. Cette musique faisait une grande promotion de la vie en français, de les encourager à demeurer chez eux à la Baie.»
Le film est une production indépendante de Phil Comeau, qui débutait alors sa carrière dans la production de films. Il s’agit d’une combinaison d’entrevues et de performances des musiciens acadiens locaux de l’époque. Le film a été produit sur des bouts de rubans de Radio-Canada du temps, où Lloyd LeBlanc travaillait à l’époque.
Mme Robichaud, qui a reçu récemment un contrat individuel avec l’ONF pour produire un film, a pu travailler avec l’Office pour voir à la restauration du film datant de 1980. L’ONF avait contribué financièrement à la production du film de Phil Comeau à l’époque.
À lire aussi : « Trécarré », un documentaire sur l’histoire de la musique de la Baie
Les musiciens de la fin des années 1970 faisaient la promotion de la Baie Sainte-Marie comme endroit où il fallait rester et de la fierté d’être en Acadie : «Mon Acadie, c’est ma vie, c’est ma gloire».
On a noté dans le film que la langue acadienne est meilleure que «l’acajunne» locale afin de communiquer avec les Acadiens d’ailleurs. On a noté aussi qu’un Acadien, c’est un abandonné sans Acadie et qu’il fallait un autre emploi pour vivre, entre nombreux autres commentaires.
Lors du spectacle du 28 mars, la salle était comble. C’était l’occasion de présenter quelques chansons originales du film. Des jeunes artistes qui ont présenté des pièces du film sont : Jacques Blinn, Justine Boulianne, Sébastien Dol, Normand Pothier ainsi que François Thibault et deux jeunes de l’École secondaire de Clare, Jean-Luc Comeau et Nicholas Maclean.
Les musiciens du film qui ont joué lors du spectacle sont : Dave LeBlanc, Monette Robichaud, Robert Deveau, Steven Gaudet, Glen Comeau et Richard Deveau.
Dans le film, il y a les musiciens suivants : Jean-Louis Belliveau, Doris Comeau, Glen Comeau, Johnny Comeau, Michel Deveau, Richard Deveau, Robert Deveau, Wayne Dugas, Steven Gaudet, Albert LeBlanc, Dave LeBlanc, Normand LeBlanc, Carol Robichaud, Kenneth Saulnier, Monette Robichaud et Julien Weaver.
Les autres, qui sont décédés, sont : André Comeau, Dennis Comeau, Raymond Comeau, Clarence Deveau, Dennie Doucet, Gus Robichaud, Liza Thibodeau, Léo Thibodeau et Lloyd Saulnier.
«C’était magique, a noté Mme Robichaud. C’était une soirée de nostalgie, plusieurs gens pleuraient. Des musiciens comme Glen Comeau, qui n’avait plus joué de la guitare depuis plusieurs années, sont retournés sur l’estrade. Les membres des familles des artistes sont venus voir le film et le spectacle, des gens qui ne savaient pas que le film existait. Ça leur a fait revivre des souvenirs du passé.»
Le film sera représenté lors du Congrès mondial en août avec un spectacle semblable.
La directrice générale a fait une présentation sur la manière de restaurer un film lors du spectacle. Des musiciens présents ont aussi eu l’occasion de dire quelques mots sur leurs souvenirs de l’époque.