le Samedi 14 septembre 2024
le Vendredi 2 août 2024 7:23 Actualités politiques

Les effets de fortes pluies ayant frappé des régions de la Nouvelle-Écosse


 — PHOTO: Mika Baumeister - Unsplash
PHOTO: Mika Baumeister - Unsplash
Les récentes vagues de pluie ont causé des inondations entrainant des dégâts, des évacuations et le décès d’un enfant.
Les effets de fortes pluies ayant frappé des régions de la Nouvelle-Écosse
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Bob Robichaud, météorologue à Environnement et Changement climatique Canada.

PHOTO: De gracieuseté - Bob Robichaud météorologue à Environnement et Changement climatique Canada

Farida Agogno – IJL – Réseau.Presse – Le Courrier de la Nouvelle-Écosse – Atl

En mi-juillet, la province a été sévèrement touchée par des inondations causées par des pluies torrentielles. Ces évènements ont entrainé des dommages significatifs, notamment la fermeture de nombreuses routes, de parcs et l’évacuation de plusieurs résidents. 

Les zones les plus affectées sont les comtés de Digby, Annapolis, Kings et Hants, où plus de 120 millimètres de pluie sont tombés en quelques heures. 

 Tragiquement, ces inondations ont également causé la mort d’un jeune garçon de 13 ans à Wolfville, emporté dans un fossé rempli d’eau alors qu’il jouait dans un parc.

Le Courrier a contacté la municipalité de Kings et a reçu des commentaires du maire Peter Muttart par courriel. 

Concernant l’effondrement du pont dans la communauté de Halls Harbour dans le district du conseiller Dick Killam, M. Muttart précise que ce pont et les autres infrastructures ont cédé en raison de leur vieillesse et la quantité des pluies dont la durée et le volume étaient plus tropicaux que ce à quoi cette région était habituée ces dernières années. 

Par conséquent, l’augmentation du volume d’eau dans la rivière a submergé les vieilles infrastructures. 

 

Peter Muttart, maire du comté de Kings. 

PHOTO: Peter Muttart - Facebook

«Ces taux de précipitations ont approché les 30 à 40 millimètres par heure dans certains des endroits les plus touchés. C’est très difficile pour les infrastructures de soutenir ces fortes précipitations dès qu’on dépasse les 20 millimètres», soutient Bob Robichaud, météorologue à Environnement et changement climatique Canada. 

Selon M. Robichaud, il est fort probable que le changement climatique a eu des impacts sur les événements météorologiques de ces dernières années. Il explique que lorsque la température augmente, l’air peut contenir davantage d’humidité. Avec plus d’humidité, les conditions sont réunies pour des précipitations plus abondantes. Lorsqu’il y a alors une saturation de cette humidité, cela peut conduire à des épisodes de fortes pluies. 

Par exemple, l’année précédente, certains endroits ont enregistré plus de 200 millimètres de précipitation en seulement 12 heures. 

Le rapport Weathering What’s Ahead : Climate Change Risk and Nova Scotia’s Well-being, publié le 5 décembre 2022, indique que la province connait une augmentation des températures et des changements de précipitations, une fréquence et une intensité accrue de tempêtes ainsi qu’une élévation du niveau de la mer. 

M. Muttart rapporte que les premiers intervenants et le personnel d’urgence ont aidé de nombreuses personnes dont les sous-sols ont été inondés ou dont les routes ont été submergées pendant la nuit. 

La province dispose d’un système régional de réponse, constitué d’un réseau de premiers intervenants, de coordinateurs de gestion des urgences, de météorologues et d’autres intervenants. 

Il précise que la mission actuelle de l’organisation régionale de réponse aux urgences est d’évaluer de manière exhaustive la performance du système et d’apporter les modifications nécessaires, si des domaines d’amélioration sont identifiés.

«Jusqu’à ce que cette évaluation soit terminée, nous ne critiquons pas, ne remettons pas en question, ni ne commenterons dans les médias, dit-il. Cela pourrait être blessant et démoralisant pour les nombreux premiers intervenants et les victimes de cet évènement, tous ayant tant investi dans la réponse et certains devant faire face à divers degrés de traumatisme à ce moment.»

«Nous sommes fiers de nos intervenants, qui sont tous des maillons essentiels de la chaine», ajoute-t-il. 

Pour rappel, en 2018, le gouvernement fédéral a lancé le Fonds d’atténuation et d’adaptation en matière de catastrophe (FAAC), doté de 2 milliards de dollars sur une période de 10 ans. 

Ce fonds vise à investir dans des projets d’infrastructures structurelles et naturelles afin de mieux préparer les populations aux catastrophes naturelles déclenchées par les changements climatiques. 

En 2021, un fonds supplémentaire de 1,375 milliards de dollars a été injecté dans le FAAC sur une durée de 12 ans.