Farida Agogno – IJL – Réseau.Presse – Le Courrier de la Nouvelle-Écosse – Atl
En 2020, le gouvernement fédéral a annoncé que le 30 septembre deviendra un jour férié. Un an plus tard, la Nouvelle-Écosse a emboîté le pas.
À cette date, où on commémore également la Journée du chandail orange, les bureaux gouvernementaux ainsi que les écoles publiques et centres de garde d’enfants sont fermés. Seules les entreprises ont le choix d’ouvrir ou de fermer.
Pour la Nouvelle-Écosse, la tragique histoire des pensionnats et ses séquelles ne doit pas tomber dans l’oubli. Ce jour a pour objectif de reconnaître le passé, rendre hommage aux survivants inuits, métis et autochtones ainsi que sensibiliser et ouvrir les discussions vers le processus de réconciliation.
« Nous encourageons les Néo-Écossais à trouver un moyen significatif pour réfléchir à l’importance de cette journée. Par exemple, ils peuvent participer aux événements au sein des communautés, ou engager des conversations avec les survivants des pensionnats et familles », affirme Trevor Boudreau, ministre des Affaires L’nu.
« Ce 30 septembre, des événements auront lieu dans les communautés à travers le territoire, et moi, je participerai à l’un de ces événements dans ma communauté locale », dit-il.
Selon M. Boudreau, la province prend des initiatives « remarquables » afin de ne pas oublier ce chapitre de l’histoire. Dans un premier temps, elle a promulgué en 2022 une loi reconnaissant le Mi’Kmaq comme première langue sur le territoire. Le 1er octobre est désormais la journée de cet acte, qui vise à assurer la préservation de cette langue. À travers la Loi sur la langue mi’kmaq, la province compte protéger, préserver et promouvoir l’identité culturelle des Mi’kmaq.
Dans un deuxième temps, la province se focalise sur l’éducation sur les traités, une initiative créée grâce à la collaboration avec les Mi’Kmaq. C’est une occasion pour la population d’en apprendre davantage sur les Mi’kmaq. L’initiative est intégrée au programme d’études dans les écoles publiques.
L’éducation sur les traités est délivrée par les locuteurs mi’kmaq à travers des ateliers et des présentations. Cette initiative est une manière de sensibilisation, de compréhension et d’apprentissage disponible pour toute la population.
M. Boudreau ajoute que son gouvernement a annoncé l’année passée son engagement envers les communautés autochtones d’informer sur la mise en œuvre du Plan d’action national pour mettre fin à la violence fondée sur le sexe.
D’après le rapport de l’Observatoire canadien du féminicide pour la justice et la responsabilité (OCFJR), les femmes et les filles autochtones sont surreprésentées parmi les victimes de féminicide. Elles constituent un taux de 36 %, alors qu’elles représentent 5 % de la population canadienne.
Le ministre rappelle aussi que cet été, la province était l’hôte des Jeux autochtones de l’Amérique du Nord (JAAN) de 2023. Cet événement culturel et sportif a réuni plus de 5 000 athlètes provenant de plus de 500 communautés de Premières Nations. La province a travaillé en étroite collaboration pour assurer le succès de ces jeux.
Selon M. Boudreau, la province a fait beaucoup de progrès ces dernières années, mais il pense que la réconciliation est un chemin qui prendra du temps. « Nous savons qu’il reste beaucoup à faire. Donc, j’espère que la collaboration entre le gouvernement, les autochtones et le fédéral se poursuit. »