Inès Lombardo – Francopresse
Le gouvernement fédéral a annoncé le 28 octobre comment allait être distribuée la somme de 12,6 millions de dollars. Il s’agit d’une part des 16,8 millions alloués aux médias communautaires du pays dans le cadre du Plan d’action pour les langues officielles 2023-2028.
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Une partie, 7,6 millions, ira à «89 nouveaux projets au cours des quatre prochaines années» pour les médias desservant la population en situation minoritaire du pays.
À cette somme s’ajoutent 5 millions pour rémunérer 125 stages au sein de 98 médias communautaires du pays.
«Il manque 1,6 million de dollars»
Selon Linda Lauzon, la représentante autorisée du Consortium des médias communautaires de langues officielles en situation minoritaire, chargé de redistribuer les sommes, la nouvelle est bonne, mais il manque un montant dans le calcul.
Les 12,6 millions s’ajoutent aux 2,6 millions – provenant aussi du Plan d’action – qui ont été dépensés l’année dernière, soit un total de 15,2 millions.
«Donc sur les 16,8 millions de dollars annoncés au printemps 2023 pour le Plan d’action 2023-2028, il manque encore 1,6 million», souligne Linda Lauzon.
Une bonne nouvelle a porté limitée
«Du point de vue du Consortium, toute somme d’argent investie vers les médias communautaires est toujours positive», assure le président de Réseau.Presse, Nicolas Jean. Réseau.Presse fait partie du Consortium et est l’éditeur de Francopresse.
Mais une distribution d’argent ne résout pas forcément tous les problèmes de survie des médias communautaires. «La manière dont l’annonce a été présentée sous-entendait que ça allait permettre de recruter des journalistes [les 5 millions de dollars pour rémunérer 125 stages, NDLR]. Or, pas vraiment», nuance-t-il.
En effet, si le programme d’Initiative de journalisme local (IJL) permet de recruter de jeunes stagiaires, «ce sont en général des personnes qui sortent des études, qui n’ont pas nécessairement beaucoup d’expérience professionnelle», explique le président. «Ça prend en charge 75 % d’une rémunération à un taux horaire de 20 $ maximum. Donc, tu ne peux pas nécessairement recruter de la main-d’œuvre très qualifiée.»
Manque de ressources humaines
Même si l’argent permet de former des jeunes qui recherchent une première expérience de travail et de les former, ce ne sont pas tous les médias communautaires qui ont les ressources humaines pour le faire.
«Vu le nombre de médias qui composent le Consortium, on ne peut pas tous prétendre à cela. Il n’y a pas un stage par année, par média. Donc il y a une certaine limitation à ce niveau-là», estime Nicolas Jean.
Et si l’annonce vise aussi 89 projets pour renforcer les médias communautaires du pays en situation minoritaire, «ce n’est pas nécessairement de l’argent garanti sur lequel chaque média va pouvoir compter». «C’est de l’argent très conditionnel» associé à des projets d’une année.