Selon les données du Bureau canadien de l’éducation internationale (BCEI), le nombre d’étudiants internationaux a augmenté de 31 % entre 2021 et 2022.
Ledit bureau a aussi souligné qu’il y avait 807 750 étudiants non canadiens dans les institutions postsecondaires à la fin de l’année 2022. Plus de 50 % de ces étudiants viennent de l’Inde et de la Chine.
Si le gouvernement canadien souhaiterait plafonner le nombre d’étudiants étrangers, des universités se croiseraient les doigts contre cette décision. Au Canada, les frais de scolarité des étudiants internationaux valent le double, le triple ou même le quintuple de ceux des résidents permanents et des citoyens canadiens et ils n’ont pas toujours accès à des bourses ou à des prêts comme les résidents et les citoyens.
Les étudiants étrangers représentent un apport économique important pour le pays. Ils travaillent parallèlement aux études, ils paient des logements, ils paient leurs taxes, etc. En un mot, ils contribuent au PIB du pays.
Dépend-on des étudiants étrangers ?
Selon les données du BCEI, à la fin de l’année 2022, la Nouvelle-Écosse comptait 20 850 étudiants étrangers. Le Nouveau-Brunswick en comptait 11 410 contre 4 485 à l’Île-du-Prince-Édouard. Au total, ces étudiants représentaient environ 5 % des étudiants étrangers au Canada.
L’une des universités canadiennes les plus dépendantes des étudiants étrangers est l’Université du Cap-Breton (UCA). Pour la session d’automne 2022, plus de 67 % de la population étudiante de cette université étaient des étudiants internationaux.
À cette époque, environ 4 000 des 5 900 personnes inscrites à l’UCB étaient des étudiants internationaux. Ces données augmentent de jour en jour sans qu’il y ait les infrastructures nécessaires pour subvenir aux besoins de ces étudiants. La situation a même engendré une grève de professeurs l’an dernier.
À l’Université de Dalhousie, les étudiants internationaux représentent 24 % de la population étudiante. Chaque année, cette université accueille plus de 4 000 personnes de l’étranger de plus de 120 pays.
Dalhousie, se trouvant au cœur d’Halifax, est l’une des six universités de la région de la capitale qui attirent beaucoup d’étudiants étrangers. Ces derniers font face à nombre de problèmes, dont la pénurie de logements accessibles que connait cette ville.
Quant à l’Université Saint Mary’s, elle compte environ 6 000 étudiants, dont environ 10 % provenant de l’extérieur du pays. L’Université d’Acadia à Wolfville compte aussi un nombre important d’étudiants internationaux venant de plus de 50 pays.
L’Université Sainte-Anne n’était pas prête à fournir son effectif au Courrier, qui n’est pas disponible non plus sur son site. Selon un membre du bureau d’admission, ces données seront publiées en octobre prochain.
Toutefois, si Sainte-Anne est loin d’avoir un grand effectif comme d’autres universités de l’Atlantique, elle a un recruteur pour attirer des étudiants internationaux et possède des frais de scolarité pour les étudiants internationaux qui surpassent ceux des étudiants canadiens, apportant des profits comme d’autres universités du pays.
La province du Nouveau-Brunswick comprend deux institutions postsecondaires de langue française, à savoir l’Université de Moncton et le Collège communautaire du Nouveau-Brunswick (CCNB).
À l’Université de Moncton, plus du cinquième de la population étudiante vient de l’extérieur du Canada et est originaire d’une quarantaine de pays.
Au CCNB, les étudiants internationaux représentent près de la moitié de la population étudiante. Sur les 2 103 nouveaux étudiants inscrits au CCNB à l’automne 2022, près d’un millier d’étudiants étaient des étudiants internationaux, soit environ 45 %.
Quant à l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard, elle compte plus de 1 600 étudiants internationaux venant de 90 pays. Ce nombre représente 30 % de la population étudiante.
Le lundi 21 août, lors de la retraite du Cabinet libéral à Charlottetown, le ministre canadien du Logement, de l’Infrastructure et des Collectivités, Sean Fraser, a déclaré que limiter le nombre d’étudiants internationaux dans les universités canadiennes est une des options à envisager.