Jean-Philippe Giroux – IJL – Réseau.Presse – Le Courrier de la Nouvelle-Écosse
Au moment de son entretien avec Le Courrier, M. Marshall était à Dieppe, au Nouveau-Brunswick, à la rencontre des Acadiens de cette région. Bientôt, il traversera la Nouvelle-Écosse afin de poursuivre son trajet.
Il souhaite y rencontrer des Acadiens et des Néo-Écossais bien enracinés dans leur province pour lui raconter des histoires sur leur enfance et lui parler de la nourriture qu’ils ont mangée en grandissant, et qu’ils mangent toujours aujourd’hui. Le candidat idéal est « quelqu’un de local qui est fier d’être Néo-Écossais et qui aime cuisiner ».
Lors de ses arrêts, il cherche à connaître davantage sur la culture régionale et les traditions culinaires des résidents. « J’essaie de découvrir ce que les gens de la province suggéreraient comme endroit plus culturel à visiter dans la région, puis je réduis un peu cette zone et je demande spécifiquement à ces personnes ce qu’elles pourraient manger dans cette région », explique-t-il.
M. Marshall mentionne que n’importe qui peut le retrouver sur les réseaux sociaux, soit sur Facebook, Instagram ou son blogue, et lui envoyer un message pour l’inviter dans leur communauté afin de lui présenter leur cuisine locale.
Manger, identité
Kix Marshall ne parle pas seulement de popote. Il a aussi plein d’autres questions qu’il aimerait poser aux Acadiens de la Nouvelle-Écosse. Il aimerait savoir par exemple comment ils se sentent par rapport à leur double identité en tant que Canadien et Acadien.
« Je ne suis pas Acadien, donc je ne sais pas, mais j’ai l’impression que tu te sentirais un peu des deux, dit-il. Tu es un peu du côté anglophone et un peu du côté francophone, et tu as probablement dû te battre un peu pour t’affirmer et préserver ta culture. »
Il travaille actuellement sur un projet de série vidéo et un blogue de voyage qui inclut les histoires et les recettes des personnes qu’il rencontre en chemin. Éventuellement, il aimerait créer un groupe Facebook de cuisine et de culture canadienne pour que les internautes puissent avoir une meilleure idée de la diversité culturelle du pays.
Avec les moyens
Faire un périple sur deux roues n’est pas chose facile. Avec un petit réservoir d’essence et de longues distances à parcourir dans un si gros pays, Kix Marshall doit calculer ses arrêts pour faire le plein.
En tant qu’anglophone unilingue, des défis linguistiques se sont présentés, raconte le voyageur, surtout dans les régions du Québec et du Nouveau-Brunswick.
Mais après la barrière linguistique franchie, il s’est mis à la tâche : goûter aux mets propres à ces régions, dont la poutine râpée et la tourtière du Lac-Saint-Jean, une expérience gastronomique très différente de celle qu’il a vécue au nord de l’Alberta.
Avant de quitter son coin de pays, il a mis en place certaines règles. L’une d’entre elles est de ne pas mettre pied dans un restaurant ou un endroit qu’on peut trouver rapidement sur Internet. Il rencontre les gens chez eux, histoire de vivre l’expérience la plus authentique possible.