le Lundi 25 septembre 2023
le Mardi 27 juin 2023 9:00 Actualités nationales

L’homophobie encore présente dans les milieux universitaires au Canada

Une manifestation contre l'homophobie à l'Université de Moncton, organisée en 2011 par l’Association Un sur dix. 
 — PHOTO - Université de Moncton
Une manifestation contre l'homophobie à l'Université de Moncton, organisée en 2011 par l’Association Un sur dix.
PHOTO - Université de Moncton
Si depuis plusieurs années le Canada encourage la protection et la promotion des droits des personnes homosexuelles, bisexuelles, transgenres, queers, bispirituelles et intersexuées, entre autres, la tolérance n’est pas toujours au rendez-vous dans les milieux universitaires. Nombreux sont des étudiants faisant partie de la communauté 2SLGBTQIA+ qui font l’objet de mépris et de marginalisation, voire de violence.
L’homophobie encore présente dans les milieux universitaires au Canada
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 Le 17 mai 2022, à l’occasion de la Journée mondiale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie, l’Université Western Ontario a publié une affiche sur sa page montrant deux femmes voilées en train de s’embrasser. Cependant, l’université a dû l’enlever en raison du fait que des membres de la communauté musulmane ont montré leur colère face à la publication de cette image. D’après eux, le voile que portaient les filles est celui de l’islam, un symbole religieux. 

En 2022, selon une enquête réalisée dans le cadre du projet de recherche SAVIE-LGBTQ, au Québec, 43 % des étudiants 2SLGBTQIA+ de différentes universités de la province ayant participé à cette enquête déclarent étudier dans un environnement hostile. En raison de cela, ils se sentent marginalisés, voire infériorisés.  

En 2021, dans le cadre d’un événement organisé à l’Université de Sherbrooke en vue de sensibiliser la communauté aux réalités des personnes de la communauté 2SLGBTQIA+ et encourager leur intégration, des propos irrespectueux et à caractère homophobe ont perturbé cette activité, connue sous le nom de Semaine arc-en-ciel. 

Quelques années auparavant, soit en 2012, un étudiant homosexuel de l’Université Carleton a porté plainte à la police d’Ottawa en raison de cyberintimidation, d’homophobie et de propos malsains dont il faisait l’objet au sein de son université. Par la suite, il a eu l’appui des responsables de l’université, qui ont sensibilisé les étudiants à la tolérance et au respect de l’orientation sexuelle de l’autre.

Le drapeau arc-en-ciel hissé à l’Université de Sherbrooke.

PHOTO - Université de Sherbrooke

En dépit de cette forme d’homophobie qui se développe dans les universités au Canada, ces dernières ne cessent pas de rester ouvertes à la diversité sexuelle et de genre, même au niveau de la recherche. À cet effet, l’Université du Québec à Montréal est dotée d’une chaire de recherche, qui se consacre uniquement à ce phénomène. D’une part sous le nom de Chaire de recherche sur l’homophobie en 2001 et, d’autre part, Chaire de recherche sur la diversité sexuelle et la pluralité des genres en 2020, cette équipe de plus de 40 chercheurs et une kyrielle d’étudiants réalisent beaucoup de recherches et d’activités scientifiques. 

D’autres universités s’opposent à l’homophobie à leur manière. Par exemple, à l’Université Sainte-Anne, il y a Fierté Dragon, une association étudiante qui soutient la communauté 2SLGBTQIA+. Très active dans les activités culturelles et sportives, Fierté Dragon a pour but de continuer à créer un campus sain, sauf et ouvert pour tout étudiant s’identifiant au sigle 2SLGBTQIA+. 

À l’Université d’Ottawa, il y a souvent des panels d’experts qui se penchent sur la diversité sexuelle et de genre afin de voir les grands obstacles que doivent franchir les membres de la communauté 2SLGBTQIA+. 

En somme, si effectivement le Canada et ses institutions prônent la diversité sexuelle et de genre, il pourrait être difficile pour certains étudiants internationaux de s’y adapter facilement. Depuis quelques années, les étudiants de l’extérieur du pays sont nombreux dans les espaces universitaires au Canada. Selon le Bureau canadien de l’éducation internationale, en raison d’une augmentation de 31 % du nombre d’étudiants internationaux entre 2021 et 2022, il y avait 807 750 étudiants non canadiens au sein des institutions postsecondaires à la fin de l’année 2022. 

Nombreux sont des étudiants qui sont originaires de pays où l’homosexualité constitue un crime sur le plan moral et juridique et, une fois arrivés dans les universités canadiennes, certains font face à un choc culturel. En dépit de tout, le respect de l’autre est une condition indispensable.