le Mercredi 11 septembre 2024
le Mardi 4 juin 2024 9:00 Rubrique - Notre musique de côte à côte

NOTRE MUSIQUE DE CÔTE À CÔTE – Kristen Martell

Une musicienne qui redécouvre sa langue française, Kristen nous parle du processus de créer et enregistrer sa première chanson en français, motivée afin d’encourager ses enfants.
NOTRE MUSIQUE DE CÔTE À CÔTE – Kristen Martell
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Kristen Martell

PHOTO: Site web - Kristen Martell

Melissa: Bonjour Kristen! Comment ça va?

Kristen: Ça va, merci!

M: Merci d’être là aujourd’hui, j’apprécie beaucoup ça!

K: Ah, pas de problème! 

M: Alors, toi tu viens d’où et quand dirais-tu que t’as commencé à jouer de la musique?

K: Bien, je viens de Mahone Bay, Nouvelle-Écosse, mais je suis originaire du Nord du Nouveau-Brunswick. Ça fait 22 ans que je suis ici en Nouvelle-Écosse maintenant! Et la musique faisait toujours partie de ma vie. Mon grand-père était mon inspiration quand j’étais plus jeune; il jouait la guitare, le piano, la harmonica, pis il chantait. Il jouait parfois dans des maisons pour personnes âgées pis des fois je l’accompagnais. C’était beaucoup le fun. 

Alors, j’ai joué du piano quand j’étais jeune, un peu de trombone, un peu de violon pis ce n’était pas avant mes vingtaines que j’ai appris à jouer de la guitare. Quand j’ai déménagé ici en Nouvelle-Écosse, j’étais vraiment inspiré par tous les auteurs, compositeurs et interprètes de la région. J’ai commencé à écrire des chansons. 

M: Et est-ce que l’écriture te venais en français, c’est ta langue primaire? 

K: Non, c’est l’anglais; ma mère est acadienne et mon père est anglophone. Je vis dans un endroit vraiment bilingue! Et j’ai été à l’école d’immersion… il y avait beaucoup de français autour de moi aussi, quand je vivais au Nouveau-Brunswick. Ma grand-mère parlait le français, pas d’anglais du tout! C’est quand j’ai déménagé en Nouvelle-Écosse, comme j’ai mentionné il y a 22 ans, j’ai perdu beaucoup de confiance dans ma langue. Depuis que je suis ici, c’était plutôt une vie anglophone.

Nouvelle chanson par Kristen Martell.

M: Ouais, quand même qu’il y a des petites poches de villages francophones dans notre province, ce n’est pas toujours évident de les trouver! 

K: C’est ça, j’ai trouvé ça difficile. 

M: Alors, est-ce que t’as pu garder ton français en parlant avec des ami.e.s sur le téléphone et en travers de ta musique?

K: Oui, so, cette dernière année et demi je me suis aperçu que j’avais perdu beaucoup de confiance pis j’ai des enfants, 10 et 8 ans maintenant, pis ils veulent vraiment parler le français. Ils n’en parlent pas, mon mari est anglais, ils vont à l’école anglaise, alors j’ai eu l’impression que je les ai laissé tomber. Alors, j’ai décidé de prendre des mesures pis j’ai décidé de commencer à m’exprimer en français dans mes chansons. Pis c’est tout un processus; ça a pris beaucoup plus de temps que j’ai pensé pis ce n’était pas aussi facile que je pensais! Mais j’avais la chance, j’ai pris un cours à l’Université Sainte-Anne pour m’aider, j’ai commencé à parler avec d’autres artist.e.s de la région, comme Trevor Murphy et Laura Rae, et j’ai commencé à co-écrire avec d’autres artist.e.s. La chanson que je viens juste de sortir était co-écrit avec Laura Rae. Aussi, la FéCANE (Fédération culturelle acadienne de la Nouvelle-Écosse) m’a aidé avec un mentorat et j’ai travaillé avec une artiste de Montréal l’année passée, elle s’appelle Anique Granger. Elle m’a beaucoup aidé à écrire des chansons avec ce procès.

M: Wow, c’est une belle opportunité! Ça fait combien de chansons que t’as lancé à date?

K: À date seulement un! Le 21 février, 2024 j’ai lancé ma première chanson française.

M: Wow… c’était-il énervant un peu de lancer quelque chose dans ta deuxième langue?

Kristen Martell

PHOTO: Page Facebook - Kristen Martell Music

K: Oui pis non. Puisque les deux dernières années je travaillais sur le projet, ça m’a aidé. Je ne savais pas comment les gens allaient réagir, c’est vraiment un marché différent, aussi. Mais, quand je partage mes chansons en français, même avec des anglophones, ils réagissent vraiment positivement. Pis j’aime chanter en français, c’est vraiment différent et vraiment joli. Il y a quelque chose de vraiment spécial avec la langue française. Alors, pour moi c’est une manière de redécouvrir la langue pis de connecter avec des gens français! Je viens juste de retourner d’une tournée pis j’ai fait des arrêts dans des communautés français au Nouveau-Brunswick et au Québec. Ils ont vraiment aimé mes chansons, alors ça m’a donné la confiance à continuer! Mais faut que j’avoue que j’étais nerveuse aussi à parler le français devant la foule… les gens m’aidaient si je perdais mes mots. Je pense qu’ils ont apprécié l’effort. 

M: Oh, ça c’est awesome! C’est cool que ça te donne des différentes connexions dans le monde musical francophone aussi. Trouves-tu le marché francophone plus ouvert? Je trouve qu’il y a beaucoup plus de différentes sortes de musique francophone qu’avant et qu’il y aura toujours quelqu’un qui semble à viber avec un tel genre ou artiste.

K: Je commence seulement, mais je peux te dire qu’il y a eu beaucoup d’intérêt dans ma chanson! Beaucoup plus de radios me parlent, beaucoup plus d’entrevues, plus de monde est intéressé dans mon histoire. Je pense qu’il y a beaucoup plus de gens en Nouvelle-Écosse qui prennent le processus d’apprendre la langue française aussi. Il n’y en a pas beaucoup de nous autres en Nouvelle-Écosse, mais on inspire l’un et l’autre.

M: C’est vrai, on se trouve c’est certain. Le fait qu’on est niche un peu et le fait qu’il n’y en a pas beaucoup de nous autres, on se trouve assez facilement. Les membres du Courrier on fait une tournée de la province pour discuter de l’insécurité linguistique avec les membres des communautés francophones et dans chaque communauté il y a eu des gens qui se sont rendus à la rencontre. C’était encourageant d’en parler, de se redonner la confiance de parler dans nos dialectes de français si divers. Beaucoup de ce qu’on a en commun, vraiment, c’est la musique de nos régions! As-tu des influences en musique francophone?

K: Pas beaucoup, j’écoute beaucoup de chansons en anglais. Laura Rae m’a vraiment inspiré. Elle vient de lancer un album français l’année passée. Pis je commence à écouter de plus en plus de monde comme j’adore la musique d’Anique Granger et je ne la connaissais pas avant qu’on ait fait le mentorat! Alors, ça commence!

M: C’est bien! Et t’as mentionné que t’as d’autres chansons écrites, qu’est-ce que tu vas visionner pour ton futur de musique en français? 

K: Je vais entrer dans le studio bien vite pour enregistrer d’autres chansons françaises pis j’espère de lancer un EP en français si possible l’année prochaine. J’ai hâte!

M: Formidable! Et est-ce que tes poursuites en musique et en francophonie ont enfin inspiré tes enfants?

K: Oui, ils commencent à en apprendre un peu plus de français et on en parle un peu plus à la maison! Je pense que c’est bon qu’ils puissent voir que j’essaie et que ce n’est pas tout le temps facile pour moi non plus. 

M: C’est vrai, ça prend du temps et de la pratique!

K: Exact!

Merci Kristen d’avoir pris le temps de discuter avec Le Courrier! Trouvez sa nouvelle chanson ICI: https://www.youtube.com/watch?v=tpPgi48wbEw
Trouver son site Web ICI: https://kristenmartell.com/

Légende de mots acadien:
pis – et
ouais – oui
juste – récemment

Melissa Comeau

Créatrice de contenu

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