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le Mercredi 28 juin 2023 7:00 Rubrique - Mon virage vert

Avenir durable : profiter des atouts de notre province pour faire face aux enjeux des changements climatiques

La Nouvelle-Écosse.   — PHOTO - Derek Cadzow - (Pexels)
La Nouvelle-Écosse.
PHOTO - Derek Cadzow - (Pexels)
Un regard sur ce que représente la durabilité au quotidien pour nos lecteurs, des habitudes bien ancrées aux défis encore à relever pour un avenir durable en Nouvelle-Écosse.
Avenir durable : profiter des atouts de notre province pour faire face aux enjeux des changements climatiques
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Des îles menacées par la montée des eaux. 

PHOTO - Jess Loiterton - (Pexels)

On rencontre Judy de Cole Harbour, fonctionnaire à la retraite.

Que pensez-vous du bien-être de l’environnement dans la province ? 

Je pense que nous ne sommes pas à plaindre ici, en Nouvelle-Écosse, par rapport à bien des endroits dans le monde. Bien sûr que les effets des changements climatiques nous affectent ici comme ailleurs, mais notre situation économique et géographique nous permet de prendre des mesures pour nous adapter.

Nous adapter… Apprendre à vivre avec ou changer nos habitudes pour y remédier ?

Bonne question… Un peu des deux, je pense. Quand je parle de nous adapter, je pense à ces îles au beau milieu de l’océan, par exemple, qui subissent la montée des eaux et qui perdent une grosse portion de leur territoire habitable. À une vitesse folle avec ça. C’est difficile de faire face aux changements dans ces conditions-là. Tout va trop vite et les ressources ne sont juste pas disponibles parce que les effets n’ont pas été anticipés depuis suffisamment longtemps. 

Ici, nous sommes presque insulaires et la montée des eaux nous touche aussi, mais c’est différent. Les ressources pour contrer certains des effets du changement climatique, nous les avons. Nous avons accès à des solutions pratiques pour réduire l’érosion côtière par exemple. Nous avons une économie en santé qui nous permet de financer certaines de ces méthodes de médiation. Nous avons accès à des ressources humaines pour mettre ces méthodes en place. On peut s’adapter aux changements climatiques pour en ralentir les effets. On en a les moyens. 

Bâtir sur pilotis, une solution pour les régions côtières ? 

PHOTO - Jess Loiterton - (Pexels)

Pourtant, les effets climatiques se font sentir ici aussi, année après année, avec des impacts importants quelquefois.

Absolument, et je pense que des drames comme Fiona, par exemple, qui a fait la une des médias l’année passée, devraient servir d’enseignement pour le futur… Les temps changent. On ne peut pas réduire les coups de vent ni leur force, mais il faut penser différemment. Alors, qu’est-ce qu’on peut faire à notre niveau pour limiter les dégâts ? 

Il y a des zones « constructibles » qui ne devraient plus l’être. Bien sûr que certaines régions déjà établies vont souffrir plus que d’autres, en raison de leur emplacement, et ce qui est déjà là devrait être protégé du mieux possible. Mais pour tout ce qui est nouveau ? Il faut regarder de l’avant, là. Parce que de miser sur des projets un peu contestables, des projets qui seront compromis au premier système météo, ça ne peut que créer des problèmes sérieux à l’avenir, c’est forcé.

Pensez-vous que la province devrait avoir des règlements plus stricts ?

Oui, je crois, même si ça ne résoudra pas tous les problèmes. Il y a toujours moyen de contourner les obstacles et les règles, vous savez. Lorsqu’on veut, on peut, c’est bien connu. 

Mais, oui. Que les lignes directrices soient basées sur des études sérieuses de risques environnementaux, que des projections soient faites sur le long terme pour permettre de décider si les ressources dépensées dans un projet sont viables et durables. Mais pas seulement pour ce qui est des changements climatiques, vous savez. Si on regarde un peu en ce moment les constructions qui vont de l’avant et qui éclosent jour après jour, ça n’a rien à voir avec l’environnement en tant que tel. Mais pour moi, tout ceci n’est pas durable, hein. Tout va trop vite. Et le résultat ? Qualité et quantité ne vont que très rarement de pair… 

D’ici 10 à 15 ans, il faudra tout recommencer en plus de devoir réfléchir à la manière de s’occuper de bâtiments non conformes, deux problèmes en un.

Avez-vous une pointe d’optimisme tout de même ?

Oh oui, bien sûr. Comme j’ai dit, je pense que nous sommes vraiment chanceux ici de par différents facteurs et je pense que tout ce qu’il nous manque, c’est la prise de conscience et le désir de faire changer les choses. Je ne dis pas de voir changer les choses là, je dis bien de faire changer les choses parce qu’il faut s’investir et pas juste être spectateur. Mais j’ai confiance que les nouvelles générations vont prendre en main leur avenir et je crois que c’est prometteur.

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